Le sabordage du Courbet, par l’amiral Maurice Giret
C’est ce qu’écrivait Maurice Schumann, évoquant il y a dix ans le Courbet, à l’occasion du 40e anniversaire du débarquement.
Saisi par la Royal Navy, il est réarmé quelques jours plus tard par un noyau des
Forces Navales Françaises Libres, marins de tous grades, civils de tous âges et de toutes provenances. Quelques jeunes suivent à bord les cours de la nouvelle école navale qui vient de se créer.
Le personnel finalement retenu pour la traversée comprend, outre le commandant, trois officiers et une cinquantaine d’hommes. Leur cohésion est nécessaire pour le succès de l’opération ; aussi subissent-ils pendant le mois précédant le jour J un entraînement poussé, exercices répétés à terre (dome teacher), lutte contre l’incendie, ou, à bord, manœuvre des lignes de mouillage en vue du remorquage, instruction aux pièces CA, aux signaux…
Pour des raisons mal définies, le sabordage prévu vers midi à la pleine mer doit être reporté au lendemain ; le Courbet attendra ce moment au mouillage devant Luc-sur-Mer, dans une position inconfortable, à l’extrême limite est du dispositif, soumis aux attaques éventuelles des U-boats.
(1) Le lecteur rapprochera ce récit de l’article de l’amiral R. Wietzel, qui figure au n° 69 de juin 1954 (NDLR).
(2) Les pièces CA entrèrent en action dès le 8 juin et restèrent armées après le sabordage par une équipe de l’armée britannique embarquée sur le Courbet à Weymouth.