Roland Claude

Roland Claude

Roland Claude (DR).

Roland Auguste Louis Albert CLAUDE
né le 24 juillet 1910 à Nancy (54)

Mis à disposition des Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.848
« Disparaît en mer Méditerranée » le 14 juillet 1943 au large de la Sicile

Pilote de chasse au « 807 Navy Air Squadron »
Compagnon de la Libération
« Mort pour la France » à l’âge de 32 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Roland CLAUDE, reconnu pupille de l’état à l’âge de 12 ans, s’engage dans la Marine à 17 ans et demande à servir dans l’aviation maritime.

Après avoir obtenu son brevet de mécanicien arrimeur d’aéronautique, il débute sa formation de pilote à l’Ecole de Pilotage de Istres, puis au CAM (Centre Aéronautique Marine) d’Hourtin dans les Landes où il obvient son brevet de pilote d’hydravion en juin 1929.

Porte-avions Le Béarn (DR).

Affecté en Afrique du nord sur la BAN (Base Aéronautique Navale) de Karouba en Tunisie, il poursuit en 1932 sa carrière sur le porte-avions Commandant Teste. Après avoir brillamment obtenu son brevet de pilote de chasse en 1936, il embarque sur le porte-avions Le Béarn et devient instructeur pour le bombardement en piqué.

Lorsque la France entre en guerre, « l’Escadrille AB1 », à laquelle appartient le Maître pilote Roland CLAUDE, s’installe à Boulogne-sur-Mer et va participer à de nombreuses missions de recherche de sous-marins en Manche et dans le secteur de Calais.

En mai 1940, lors de l’invasion du nord de la France par les troupes allemandes, « l’Escadrille AB1 » se distingue en infligeant de lourdes pertes dans les colonnes de chars ennemis. C’est au cours de l’une de ces missions que l’appareil de Roland CLAUDE est abattu. Blessé, récupéré par des soldats allemands, Roland est fait prisonnier et transféré en Belgique.

Peu de temps après il réussit à s’évader et parvient à traverser les territoires occupés en se cachant à plusieurs reprises chez l’habitant. Après la signature de l’Armistice le 22 juin 1940, refusant de se soumettre à l’autorité des troupes d’occupation il projette de rejoindre l’Afrique du Nord.

Maintenu dans l’armée de gouvernement de Vichy, il est affecté en décembre 1940 sur la BAN de Tafraoui près d’Oran en Algérie. En février 1941, profitant de la cérémonie d’une prise d’armes, il réussit avec deux compagnons à s’emparer d’un avion « Glenn-Martin 167F » et atteignent Gibraltar, territoire britannique.

A son arrivée en Angleterre, Roland CLAUDE fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engage dans les FNFL (Forces Navales Françaises Libres). Cependant, l’armée de la France Libre ne possédant pas de force aéronautique navale, Roland CLAUDE est mis à la disposition des FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

« Seafire LIIc » sur le HMS Indomitable (DR).

Après avoir été affecté dans plusieurs Squadrons de la RAF (Royal Air force) en qualité de pilote de chasse, Roland CLAUDE obtient, en mars 1943, une affectation dans une escadrille de la « Fleet Air Arm » (l’aéronautique navale embarqué) : le « 807 NAS » (Naval Air Squadron) équipé d’avion de chasse « Supermarine Seafire Mk IIc ».

En juin 1943 le « 807 NAS » embarque sur le porte-avions HMS Indomitable en partance pour la Méditerranée.

Un mois plus tard le « 807 NAS » est engagé dans l’Opération HUSKY du débarquement des troupes alliées en Sicile.

Le 14 juillet 1943, à la levée du jour Roland CLAUDE doit mener une patrouille d’interception.

Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.

SA DERNIERE MISSION

Mercredi 14 juillet 1943, il est 5h27 du matin lorsque le radar du porte-avions HMS Indomitable détecte la présence d’un avion suspect.

Une section de quatre avions du « 807 NAS » décolle pour l’intercepter.

« Seafire » du « 807 NAS » au-dessus du HMS Indomitable (DR).

L’enseigne de vaisseau de 1ère classe Roland CLAUDE est aux commandes de son « Seafire LIIc ». Il conduit la section composée du Sub-lieutenant N.A. NEAL, du S/Lt L.G. LLOYD et du Lt R.H. SIMPSON.

La patrouille d’interception se trouve à environ 70 kms du porte-avions lorsqu’un des pilotes aperçoit l’avion ennemi au-dessus d’eux à 3.600m d’altitude. Aussitôt elle grimpe pour passer au-dessus de leur proie. L’ennemi est identifié, c’est un bombardier allemand « Junkers Ju88 ».

Le « Ju88 » repère la présence des « Seafire » et entame une plongée à toute allure pour tenter de les éviter. Perdu de vue dans sa descente, les quatre « Seafire » se séparent pour le retrouver.

Le bombardier redresse sa fuite à peine à 200m au-dessus de la mer. Roland CLAUDE qui le poursuit, ouvre le feu d’une bonne rafale à courte portée pendant que le mitrailleur arrière du « Ju88 » tire sur son assaillant.

L’avion de Roland est touché et perd de l’altitude, laissant trainer une épaisse fumée blanche derrière lui. Lorsque son équipier le lieutenant NEAL l’aperçoit pour la dernière fois, il se trouve à environ 200 kms au large de la Sicile.

Sans autre nouvelle de son leader, Roland CLAUDE sera déclaré « porté disparu ».

Il était âgé de 32 ans. Il totalisait plus 1660 h de vol dont au moins 250h de vol de guerre.

Aucune trace de l’avion, ni du corps du pilote, ne sera retrouvé.

Estimation du lieu de la disparition à 200 kms à l’Est de la Sicile.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Roland Claude, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.

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