Robert Farrugia

Robert Farrugia

Robert Farrugia (DR).

Robert Laurent Paul FARRUGIA
né le 1er avril 1912 à Djerba en Tunisie

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 40.739
« Disparaît en océan Atlantique sud » le 4 novembre 1943 au large du Congo

Pilote au Groupe de Défense Côtière Artois
« Mort pour la France » à l’âge de 31 ans
Il totalisait 209h de vols dont 16h35 de vols de guerre

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Robert FARRUGIA, engagé volontaire en Tunisie à 18 ans, il est incorporé dans l’Armée de l’Air à la base aérienne d’Orléans, puis de Tours où il obtient en 1937 la spécialité de mitrailleur. Sélectionné en 1939 pour suivre, à Versailles, les cours d’élèves-officiers, il est envoyé poursuivre sa formation de pilote à Evreux.

Au moment où la France entre en guerre Robert est envoyé en école de perfectionnement au pilotage à Orly. Début juin 1940, face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes, Robert est envoyé se replier vers le sud. Apres la signature de l’Armistice le 22 juin, le sous-lieutenant Robert FARRUGIA est démobilisé et rentre en Tunisie.

Lorsque les forces alliées débarquent au Maroc en novembre 1942, Robert FARRUGIA décide de rejoindre les Forces Françaises Libres. À son arrivée au Liban, il s’engage à Beyrouth le 16 mars 1943 dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). Dirigé vers la base aérienne de Damas en Syrie, puis de Rayack, il va reprendre l’entrainement au pilotage.

Avro-Anson Mk I (DR).

Quatre mois plus tard, volontaire pour une affectation en AEF (Afrique Equatorial Française), Robert va devoir quitter la Syrie pour rejoindre la base aérienne de Pointe-Noire au Congo, muté à l’escadrille Arras du groupe de défense côtière Artois (GB1/16).

Le groupe Artois est équipé d’avions « Avro-Anson Mk I ». Dès son arrivée le 25 septembre 1943, Robert participe, en qualité de pilote, à plusieurs missions de protection de convois maritimes dans le Golfe de Guinée contre les sous-marins allemands qui sillonnent le secteur.

En octobre 1943, l’escadrille Arras, jusque-là équipée de bombes peu efficaces pour d’attaques de sous-marins, doit adapter sur ses avions une nouvelle arme désignée « Depht-Charge ». Ce sont des grenades sous-marines fournies par la RAF (Royal Air Force) en remplacement les bombes utilisées habituellement.

L’escadrille Arras va devoir procéder au premier essai. Le capitaine Camille DARIDAN, commandant l’escadrille va organiser un vol d’entrainement et désigne les membres de l’équipage qui procéderont à cet exercice :
– Lieutenant Roger MALBRANQUE 1er pilote,
– Sous-lieutenant Robert FARRUGIA 2nd pilote,
– Sous-lieutenant Jean-Louis REYNAUD navigateur,
– Aspirant Jack PRIEUR bombardier,
– Sergent-chef Jean-Jacques ROLLAND, radio-télégraphiste,
– Sergent Jean-Marie GASTON mécanicien-mitrailleur.

Sont désignés comme observateurs, pour juger des conclusions pratiques de l’exercice, les capitaines DARIDAN et PROCHAZKA, les lieutenants MANUEL et CHALUT et les sergents-chefs GUIFFANT et VERDON. Le sergent armurier Roger PARIZOT et le sous-lieutenant REYNAUD procéderont à la mise en place sur l’avion les « Depth-Charge » prévues pour l’exercice.

Le 4 novembre 1943, est le jour choisi pour procéder à cet exercice.

Robert FARRUGIA ne le sait pas… ce sera son dernier vol.

SA DERNIERE MISSION

Jeudi 4 novembre 1943, il est 14h30 lorsque, le sous-lieutenant REYNAUD procède à un briefing, à la demande du capitaine DARIDAN, dans la salle de renseignements pour un exposé minutieux, clair et complet, sur les pratiques d’attaques d’un sous-marin avec des grenades sous-marines, ainsi que les consignes de sécurité spécifiques à l’usage de la « Depth-Charge ».

A 15h00, le briefing terminé, l’équipe des observateurs prend la route pour rejoindre l’endroit prévu près du village de Djéno sur la côte à environ 25 kms vers le sud. Le sous-lieutenant Robert FARRUGIA monte à bord de l’Avro-Anson EG359 et prend sa place de 2nd pilote pour effectuer la mission d’essai des nouvelles grenades sous-marines.

« Avro-Anson EG359 » de l’escadrille Arras. Au premier plan un tirailleur portant sur son épaule l’appareil photo qui équipe l’avion (DR).

L’équipage au complet, il est 15h30, lorsque l’avion s’apprête à décoller du terrain de Pointe-Noire et se diriger ensuite vers le sud à l’endroit fixé pour l’exercice le long de la côte dans le secteur du village de Djéno.

Au premier passage, comme convenu un signal est envoyé de la plage par le capitaine DARIDAN pour indiquer que la zone en mer est dégagée. Le pilote effectue sa manœuvre comme prévu et place l’avion longeant la côte à 220 m du rivage et 40 m d’altitude environ.

Il est 15h50 lorsque le largage de la première « Depht-Charge » est réalisé à l’endroit prévu. Du rivage, les observateurs aperçoivent le largage de la bombe.

Malheureusement, alors que celle-ci aurait dû pénétrer dans l’eau et exploser en profondeur après six secondes, elle explose prématurément dès l’entrée en contact avec la mer. La forte explosion provoque une immense gerbe de flamme rouge et de fumée noire de plus de 200m de haut, ainsi qu’une importante onde de choc. L’avion est immédiatement aperçu plongeant à la verticale, se disloquer à l’impact, et disparaitre englouti par les flots en l’espace de quelques secondes.

Pendant que le capitaine DARIDAN et le lieutenant MANUEL s’empressent de retourner à la base alerter les secours, deux pirogues conduites pas des indigènes sont mises à la mer.

Contrairement à tout espoir, un homme à la mer est aperçu miraculeusement accroché à un morceau d’épave de l’avion, c’est le sergent-chef ROLLAND. Secouru à demi inconscient, blessé au visage et à la jambe gauche, il est emmené en ambulance à l‘hôpital accompagné du Docteur RAYNAUD, médecin de la Marine.

Une vedette la Marine est dépêchée sur les lieux. Le lieutenant CHALU poursuit les recherches jusqu’à 22h00. Durant la nuit un groupe de sous-officiers accompagnés d’indigènes continuaient les recherches.

Au matin à 8h00 seuls quelques débris de l’avion sont ramassés échoués sur la côte, sans aucune trace du reste de l’équipage.

Robert FARRUGIA 31 ans, Roger MALBRANQUE 29 ans, Jack PRIEUR 26 ans, Jean-Louis REYNAUD 30 ans et Jean-Marie GASTON 33 ans, sont déclarés « portés disparus ».

Le lieu de la disparition est situé à 200 m du rivage devant le village de Djéno au Congo.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Robert Farrugia, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.

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