La reconnaissance des puissances alliées
Le gouvernement britannique reconnaît le général de Gaulle comme le “chef de tous les Français libres, où qu’ils se trouvent, qui se rallient à lui pour la défense de la cause alliée” le 28 juin 1940. Il reconnaît également le Comité national français (CNF), constitué par ordonnance du 24 septembre 1941 pour exercer provisoirement les pouvoirs publics de la France sous la présidence du général de Gaulle, le 26 septembre 1941.
D’autres gouvernements alliés entreprennent la même démarche. Ainsi, l’Union soviétique reconnaît successivement, après son entrée en guerre, le chef des Français libres le 24 septembre 1941 et le CNF le 28 septembre suivant.
A la suite du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord du 8 novembre 1942, un Comité français de la Libération nationale (CFLN) est formé en juin 1943 sous la présidence collégiale du général de Gaulle et du général Giraud, commandant en chef civil et militaire de l’Afrique du Nord, pour unifier le CNF et les autorités d’Alger. A partir du 9 novembre 1943, le général de Gaulle assume seul la présidence du CFLN.
Enfin, le 2 juin 1944, le CFLN prend le nom de Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Les trois Grands – les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Union soviétique – reconnaissent officiellement le CFLN le 26 août 1943, puis le GPRF le 23 octobre 1944.
L’une des conséquences de cette reconnaissance est le réarmement de l’armée d’Afrique et des Forces françaises libres, unifiées sous l’autorité du CFLN à partir du 1er août 1943, avec du matériel américain.
Équipé de neuf, un corps expéditionnaire sous les ordres du général Juin est engagé de février à juin 1944 sur le front italien, où il participe à la bataille du Monte Cassino et à la prise de Rome. Puis, en août 1944, l’armée du général de Lattre débarque en Provence. Au même moment, la 2e DB du général Leclerc entre en ligne dans la bataille de Normandie. Ces troupes prennent part à la libération de Paris et de Strasbourg puis à la bataille d’Allemagne.
Au soir du 7 mai 1945, le général Sevez, adjoint du général Juin, chef d’état-major de la défense nationale, signe la reddition allemande à Reims. L’acte de capitulation est signé par le général de Lattre à Berlin le 8 mai. Puis le général Leclerc signe la capitulation japonaise le 2 septembre 1945.
Dans ce mouvement de reconnaissance, la participation au combat des Forces françaises libres – en particulier à Bir Hakeim – a joué un rôle réel, de même que le rapprochement entre la France Libre et la Résistance intérieure unifiée au sein du CNR.
Toutefois, il faut également citer les comités de la France Libre qui se sont organisés dans le monde entier, et singulièrement sur le continent américain, dès juin 1940. Ils ont suscité, par un effort de promotion, l’adhésion des opinions publiques et favorisé la reconnaissance, par les gouvernements, du mouvement lancé par le général de Gaulle.
Comités nationaux ou locaux, groupements professionnels ou comités d’entraide affiliés, ils sont près de cinq cents à la mi-1942 et ont pour nom : « France Forever » aux États-Unis, “Comité de la France Libre” au Brésil, au Mexique, au Canada, en Argentine ou au Pérou, « Comité national français » en Colombie ou en Égypte.