La Plaine Saint-Denis
26-29 août 1944
Au soir du 25 août 1944, Paris est complètement libéré, mais, en banlieue, des îlots de résistance allemande subsistent : les garnisons allemandes de Vincennes, Champigny, Joinville et Saint-Denis, estimant ne pas être sous les ordres du général von Choltitz, commandant le « Gross Paris » (dont Leclerc a reçu la reddition dans l’après-midi), refusent de se rendre. Au matin du 26, un groupement commandé par le chef d’escadron Roumiantsoff, comprenant des blindés et des éléments du 1er régiment de marche des spahis marocains, marche vers le secteur Saint-Denis/Aubervilliers/Le Bourget et pousse une reconnaissance jusqu’à Enghien. Des détachements allemands continuent de menacer la capitale ; dans l’après-midi, des accrochages ont lieu avec les FFI et les éléments de la 2e DB. Dans la nuit du 26 au 27, le détachement Roumiantsoff est renforcé par les groupements Dio et Langlade. Peu avant minuit, un raid sur Paris de la Luftwaffe détruit près de 500 immeubles et tue 189 personnes.
Le 27, les Français tiennent un front Aulnay-sous-Bois/Blanc-Mesnil/Pierrefitte, mais les Allemands ont reçu le renfort d’une division d’infanterie venue du Nord, chargée de lancer une contre-attaque sur Paris. Elle finira par y renoncer devant l’avancée de deux groupements de la 2e DB, mais elle s’accroche aux positions défensives de Gonesse et Blanc-Mesnil. Aux premières heures de la matinée, Leclerc a installé son PC dans un bar-tabac de la porte de la Chapelle, d’où il coordonne les opérations avant de se rendre auprès des unités qui se battent durement au Bourget.
Le 28, la 2e DB dépasse la boucle de Gennevilliers avant d’enlever les positions ennemies d’Arnouville et Gonesse. Dans la soirée, les principaux objectifs fixés par Leclerc son atteints : la division allemande a été repoussée et se replie. Le Bourget est tombé après une résistance acharnée. Les groupements Dio et Langlade continuent de progresser avant d’être relevés, au matin du 30 août par la 5e DB française et la 28e DI américaine, chargées de poursuivre l’avancée alliée en direction de Senlis et Compiègne.