Pierre Tummers

Pierre Tummers

Pierre Tummers (DR).

Pierre Noël Adolphe TUMMERS
Né le 9 avril 1920 à Mézières (08)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.707
« Disparaît dans la Manche » le 17 novembre 1943 au large des Cornouailles

Pilote au groupe de chasse « GC2 Île de France »
« Mort pour la France » à l’âge de 23 ans

1- LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Pierre TUMMERS, attiré par l’aviation dès son plus jeune âge, obtient son brevet de pilote à l’aéroclub de Charleville-Mézières.

Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, il s’engage dans l’armée de l’Air.

Après la signature de l’armistice franco-italien le 25 juin 1940, il est démobilisé et retourne dans sa famille.

Refusant la défaite de la France, Pierre TUMMERS décide de quitter la France pour rejoindre l’Angleterre avec deux camarades ardennais, André POIRIER (†) et André VOIRIN, afin de continuer la lutte avec les Britanniques.

Après avoir parcouru 1600 km et vécu multiples péripéties, ils débarquent en Angleterre en mars 1941. Pour répondre à l’Appel du général de GAULLE, ils s’engagent dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

Pierre, candidat élève-pilote, va débuter le cycle des écoles de formation de la RAF (Royal Air Force). En mars 1942, il est envoyé au Canada poursuivre sa formation. Breveté pilote en septembre, sélectionné pour « la chasse », il est de retour en Angleterre le mois suivant afin d’entrer en école d’entraînement opérationnel.

À l’issue de sa formation, le sergent Pierre TUMMERS est affecté en mars 1943 au « 340 Squadron, groupe de chasse « GC2 Île de France », composé uniquement de pilotes français.

Spitfire du « 340 Squadron » (DR).

Le « 340 Squadron Île de France » vient d’être mis au repos en s’installant sur la base RAF de Turnhouse, près d’Édimbourg. Les pilotes vont effectuer de nombreux vols d’entraînements : tirs, ciné-caméra, vols en formation, vols en rase-motte, attaques au sol, exercices d’interception, exercices de combat aérien, pilotage sans visibilité…

En novembre 1943, le « 340 » quitte l’Écosse pour rejoindre le sud de l’Angleterre et s’installer sur la base RAF de Perranporth, située en bord de mer sur la côte nord des Cornouailles.

Le 17 novembre 1943, une semaine après son installation, le « 340 » va effectuer sa deuxième mission offensive. Pierre va y participer, pour lui ce sera la première.

Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.

2- SA DERNIERE MISSION

Mercredi le 17 novembre 1943, huit avions du « 340 Squadron », répartis en 2 sections, vont participer à une mission offensive de reconnaissance maritime dans le secteur de Brest pour attaquer deux navires ennemis : un tanker et un navire forceur de barrage « blockade runner ».

Il est 16h25 lorsque les Spitfire décollent du terrain de Perranporth. Après avoir survolé la pointe du Cap Lizard, à l’extrême sud-ouest de l’Angleterre, le groupe met le cap sur la Bretagne en traversant la Manche au raz des vagues afin de ne pas être détecté par les radars ennemis.

Spitfire en patrouille serrée (DR).

Le Sergent Pierre TUMMERS est aux commandes du « Spitfire BL583 GW-V ». Il est le n°4 de la « Blue section » conduite le commandant Jean FOURNIER (Blue1). Il est l’équipier du sous-lieutenant René ROYER (Blue 3).

Soudain, René ROYER, son équipier, aperçoit l’avion de Pierre effectuer un léger virage cabré à gauche, s’élever de 70 m, piquer légèrement…, puis de manière plus accentuée…, et brusquement percuter la mer.

Aussitôt, il quitte la formation et alerte les secours en donnant sa position, tout en effectuant des cercles au-dessus de la position du crash. Trois dragueurs de mines sont détournés sur la zone. Un avion « Anson » des services de sauvetage de l’ASR (Air Sea Rescue) est envoyé sur place pour participer aux recherches.

Mais il n’aperçoit aucune trace, ni du pilote ni de l’avion, seule une tache d’huile fait son apparition à la surface de la mer. À l’arrivée des secours, suivant les consignes, il retourne à sa base, où il atterrit à 17h30.

Il est 18h10 lorsque le reste de la formation est de retour sans avoir pu repérer de navires ennemis.

Les recherches n’ayant rien donné, le sergent Pierre TUMMERS sera officiellement déclaré « porté disparu ».

Il était âgé de 23 ans. Les raisons de cet accident resteront inconnues. C’était sa 9ème mission de guerre et sa première mission offensive.

Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de la disparition au large du Cap Lizard.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Pierre Tummers, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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