Pierre Morisset
Pierre Eugène MORISSET
né le 13 juillet 1915 à Champignelles (Yonne)
En route pour rejoindre les Forces Françaises Libres
Matricule FAFL 31.383 (délivré à titre posthume)
« Disparaît en mer d’Irlande » le 16 septembre 1940 au large des côtes écossaises
Mécanicien de la base aéronautique de Thiès au Sénégal
« Mort pour la France » à l’âge de 25 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Pierre MORISSET, engagé volontaire dans l’Armée de l’Air à 18 ans, est breveté mécanicien-avion en 1937 promu au grade de sergent.
Lorsque la France entre en guerre en 1939, il est en poste sur la base aéronautique de Thiès au Sénégal.
En mai 1940, le sergent Pierre MORISSET est profondément désireux de combattre l’envahisseur depuis que les troupes allemandes ont débutées l’invasion de la France. Ne supportant pas l’inactivité il décide de quitter le Sénégal pour aller combattre avec des Anglais.
Le 8 juin 1940, Pierre manque à l’appel du matin de 5h45. (Il est noté, dans son dossier militaire, être passé dans la zone des armées du théâtre des opérations de l’Afrique Noire à compter du 11 juin) (Il sera considéré comme « déserteur » à compter du 10/7/40).
Il est possible qu’il ait fait équipe avec son camarade Clifford DACE pour rejoindre la Gambie britannique distante de 260kms. A son arrivée en Gambie, territoire de l’Empire britannique, Pierre MORISSET rejoint Banjul, la capitale. Il se présente au colonel commandant les forces britanniques en Gambie et lui fait part de ses intentions.
Tout laisse à penser, qu’au cours de son séjour en Gambie, il a été informé par les autorités militaires qu’un général français, du nom de « DE GAULLE » a prononcé à plusieurs reprises un discours à la radio de la BBC pour appeler les français qui le peuvent à le rejoindre en Angleterre.
Désormais la suite du parcours de Pierre est imprécise. Il semble qu’à la mi-juillet il soit rejoint par le sergent Louis BOURDAIS venant de Thiès avec 2 autres compagnons qui eux aussi ont fait le choix de rejoindre les Anglais. Pierre se serait joint à eux pour aller à Freetown en Sierra Leone, autre pays de l’Empire britannique situé à 700kms plus au sud.
Une autre source d’information laisserait à penser qu’ils restèrent sur place à Banjul. Dans les deux cas de figure, Pierre MORISSET va embarquer sur le paquebot SS Aska à destination de la Grande-Bretagne.
Il ne le sait pas… ce sera son dernier voyage.
SA DISPARITION
Samedi 7 septembre 1940, le sergent Pierre MORISSET est à Banjul, capitale de la Gambie. Bien décidé à rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre pour répondre à l’Appel du général de GAULLE, il va embarquer à bord du paquebot SS Aska. Le bateau est au mouillage devant l’estuaire de Gambie. Il vient de Freetown en Sierra Leone qu’il a quitté le 4 septembre.
Le navire finit par lever l’ancre, quitte la baie de Banjul et prend la mer à destination de la Grande-Bretagne. Il va effectuer le voyage seul, sans escorte, on estime que sa vitesse de déplacement de 17 nœuds est sa meilleure défense contre les sous-marins allemands.
Le SS Aska est un paquebot anglais réquisitionné par le gouvernement britannique pour être utilisé comme transporteur de troupes. Il dispose de 200 cabines et peut transporter plus de 2000 passagers. A son bord, ont pris place 350 soldats français, 50 soldats britanniques et 9 passagers. Parmi les militaires français, il y a le commandant Louis RAINEVAL, les sergents René CARTON, Louis BOURDAIS, Lucien CONRAD, Ernest ALMERAC, Clifford DACE. Dans les cales du navire sont entreposées 600 tonnes de cacao.
Dimanche 15 septembre 1940, après 8 jours passés en mer, le navire arrive en fin de soirée au large des côtes d’Irlande du Nord. Dans la nuit le paquebot atteint le Canal d’Irlande.
Lundi 16 septembre 1940, il est 2h30 du matin. Le SS Aska navigue entre les îles « Rathlin Island » et « Maiden’s Rock » lorsqu’il est survolé par un avion.
Dans un premier temps on pense que celui-ci appartient à la RAF (Royal Air Force), mais il s’avère être un bombardier allemand qui ne tarde pas à attaquer le navire. Ces deux premières bombes frappent le bateau et explosent, détruisant la salle des machines, tuant une partie de l’équipage. Une troisième bombe touche de nouveau le navire, déclenchant un important incendie. Un message de détresse est aussitôt envoyé et l’ordre est donné d’abandonner le navire.
Une opération de secours est aussitôt déclenchée, des navires sont immédiatement dirigés sur zone pour secourir les naufragés. Les navires HMS Hibiscous et HMS Jason, ainsi qu’une flotte de chalutiers, arrivés sur place récupèrent les rescapés. Ils sont ensuite débarqués dans divers ports d’Irlande du Nord, d’Écosse et du Nord de l’Angleterre. Cette situation va rendre difficile le comptage et l’inventaire des survivants car le même jour on déplore le naufrage d’un second navire, le cargo City of Mobile, coulé par l’attaque de bombardiers allemands à l’ouest de l’ile de Man.
Le SS Aska, sous l’emprise des flammes, va continuer à dériver durant 24 heures vers le nord en direction de l’Ecosse. Il finira par s’échouer à 800 mètres au nord-ouest de la petite île de « Cara Island », puis sombrera par 10 mètres de profondeur.
Parmi les 184 membres de l’équipage du navire, 12 sont portés disparus. Parmi les jeunes qui voulaient rejoindre l’Angleterre pour répondre à l’Appel du général de GAULLE, deux sont portés disparus : Pierre MORISSET âgé de 25 ans et Clifford DACE âgé de 23 ans.
Leurs corps ne seront jamais retrouvés.
Estimation du lieu de la disparition au large des côtes écossaises.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Pierre Morisset, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.