Pierre Bourgeois
Pierre Quentin Raymond BOURGEOIS
Né le 25 novembre 1922 à Paris
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.498
« Disparu dans la Manche » le 4 mai 1942 au large du Havre
Pilote au groupe de chasse GC2 « Île de France »
« Mort pour la France » à l’âge de 19 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Pierre BOURGEOIS est élève au lycée au Janson de Sailly, à Paris, lorsque la France entre en guerre en septembre 1939.
Face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes, le maréchal PÉTAIN annonce aux Français le 17 juin 1940, au cours d’un discours radiophonique, avoir demandé aux Allemands l’arrêt des hostilités. Refusant la défaite de l’Armée française, Pierre et son frère aîné Michel décident de rejoindre la Grande-Bretagne, seul pays encore en lutte contre l’envahisseur.
Ils rejoignent le littoral méditerranéen accompagnés de leurs parents. C’est à Sète, qu’ils trouvent une solution avec la complicité d’officiers du port en embarquant sur le cargo Mohamed Ben Ali.
À leur arrivée en Angleterre, ils débarquent à Liverpool le 8 juillet 1940. À Londres, Pierre, âgé de 17ans et demi, fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et demande à s’engager dans les Forces Françaises Libres. Non autorisé à signer son acte d’engagement en raison de son jeune âge, il est dirigé vers le Pays de Galles, au camp de « Brynbach Camp », situé à 14km de Denbigh, où sont regroupés tous les très jeunes volontaires voulant rejoindre la France Libre qui vont former « la Légion des jeunes volontaires français ».
C’est grâce à son obstination qu’il parvient, un mois avant ses 18 ans, à s’engager dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). À cette occasion, il demande à prendre comme nom d’emprunt celui de « Henri KOENIG ». Candidat pilote, il suit la formation de la RAF (Royal Air Force) durant douze mois.
Breveté pilote de chasse en novembre 1941, il termine sa formation dans une école d’entraînement opérationnel au n° 53 OTU (Operational Training Unit) de Llandow, avant d’être affecté deux mois et demi plus tard, le 13 janvier 1941, au « 340 Squadron », groupe de chasse « CG2 Île de France ».
Ce Squadron comprenant uniquement des pilotes et mécaniciens des Forces françaises libres sous les ordres du commandant Bernard DUPÉRIER. Le « 340 Free French Squadron » est installé en Écosse sur la base RAF de Ayr et est commandé par le Squadron Leader anglais Keith LOFTS. Il est équipé d’avions de chasse « Spitfire Mk1 ».
Pierre est alors le benjamin du groupe. Ses camarades le surnomment amicalement « le petit bourgeois ». Mis dans un premier temps en « réserve », Pierre n’a qu’une seule idée en tête : aller combattre les allemands. Après trois mois d’attente, à force d’insistance, il finit par persuader le commandant DUPÉRIER, devenu son Squadron Leader, de l’admettre « opérationnel ».
Le 4 mai 1942, arrive enfin le grand jour, Pierre BOURGEOIS est désigné pour participer à sa première mission de guerre qui va le mener dans le ciel de France.
Il ne le sait pas… ce sera aussi sa dernière mission.
SA DERNIERE MISSION
Lundi 4 mai 1942, le « 340 Squadron Île de France » est désigné pour participer à l’Opération « CIRCUS 153 ». Cette mission consiste à assurer la couverture de protection haute d’une formation de six bombardiers « Douglas Boston » ayant pour objectif le bombardement de la centrale électrique du Havre.
Il est 9h45 lorsque les onze Spitfire du groupe « Île de France » décollent du terrain de Westhampnett conduits par la capitaine Bernard DUPÉRIER de la « Red section ». Pierre BOURGEOIS (Red2) est son équipier aux commandes du Spitfire Mk.Vb (W3947) GW–A, avec eux le sergent TACONNET (Red3). La formation prend la direction de Ford avant de traverser la Manche aux raz des vagues.
En arrivant dans le secteur du Havre par l’ouest, le « 340 Squadron » est pris à partie une première fois au large de la pointe de Sainte-Adresse par quatre « Messerschmitt Bf-109 » de la chasse allemande appartenant à la Jagdgeschwader JG n°2. L’attaque est aussi rapide que violente. Le capitaine René MOUCHOTTE leader de la « Yellow section », bien que l’aile de son avion soit touchée, réussit à abattre un « Bf-109 ».
La mission se poursuit et c’est sur le chemin du retour que le « 340 Squadron » est de nouveau attaqué par huit « Messerschmitt Bf-109 ». Un combat aérien est engagé, c’est une première pour le jeune Pierre. Fasciné par l’arrivée d’un avion ennemi, il fonce droit sur lui tirant avec ses mitrailleuses au lieu d’exécuter la passe classique qui pourrait le sauver. Tous lui crient à la radio « Attention ! Attention ! ».
Mais la fascination est la plus forte. Son avion touché à bout portant par les tirs ennemis prend feu et tombe au-dessus de la Manche. Son Spitfire fini par percuter la mer et disparaît, ne laissant aucune trace.
De retour sur le terrain de Westhampnett, le dernier avion du « 340 » se pose à 11h16. Le « Spitfire GW–A » est le seul avion manquant.
Le sergent Pierre BOURGEOIS sera officiellement déclaré « porté disparu ». C’était sa première mission de guerre, il était âgé de 19 ans et totalisait plus de 180 h de vol.
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Estimation du lieu de sa disparition entre le Havre et Trouville-sur-Mer.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Pierre Bourgeois, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).