Paul de Périndorge
Paul de PÉRINDORGE
Né le 4 avril 1919 à Moka sur l’île Maurice
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 36.252
« Disparaît en Bretagne » le 6 juillet 1944 dans le secteur de « Le Faouët » (56)
Chasseur parachutiste au « 4e SAS » (Special Air Service)
« Mort pour la France » à l’âge de 25 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Paul de PÉRINDORGE a grandi à Madagascar, où il est né. L’île de Madagascar fait partie de l’Empire colonial de la France lorsque celle-ci entre en guerre en septembre 1939.
En mai 1940, Paul est employé de commerce. Appelé à faire son service militaire, il est incorporé au 1er régiment mixte de Madagascar (RMM). Le mois suivant, il reste en poste après la signature en France de l’Armistice. Madagascar se retrouve dès lors sous l’autorité du gouvernement de Vichy.
Le 5 mai 1942, alors que Paul s’apprête à terminer sa période militaire, il est maintenu sous les drapeaux après le débarquement des forces britanniques au nord de l’île ; c’est l’opération IRONCLAD qui débute. Six mois plus tard, le gouverneur général ANNET accepte le principe d’un armistice. Démobilisé, Paul retourne à la vie civile.
En avril 1943, Paul décide de se présenter au bureau de recrutement les Forces françaises Libres à Tamatave. Il est affecté dans un premier temps au 1er bataillon de tirailleurs sénégalais, en attendant de pouvoir rejoindre la Grande-Bretagne. En août, il embarque au port de Tamatave à destination de l’Angleterre, où il débarque deux mois et demi plus tard à Liverpool.
Candidat parachutiste, il est affecté au 4e BIA (bataillon d’infanterie de l’air) et envoyé à Ringway suivre la formation de parachutiste.
En janvier 1944, le 4e BIA est intégré dans le dispositif de l’armée britannique. Les hommes sont envoyés au camp d’Auchinleck, installé au milieu des montagnes écossaises, pour suivre une formation de commando très poussée. En février, promu au grade de chasseur parachutiste de 1ère classe, Paul est affecté au Quartier Général du « 4e SAS Bataillon » (4e SAS). Deux mois plus tard, le « 4e SAS » est déclaré « opérationnel ».
En mai 1944, un débarquement en France des troupes alliées se précise, le « 4e SAS » sera de la partie. Un parachutage en Bretagne est imminent. Le 27 mai, il est mis au secret au camp de la base RAF de Fairford, située au centre de l’Angleterre, à partir de laquelle il embarquera prochainement. Sa mission a pour objectif de retarder le plus possible le déplacement des troupes allemandes qui voudront rejoindre la zone du débarquement en Normandie. Il devra procéder à l’installation de deux bases baptisées « SAMWEST » et « DINGSON », où il regroupera le matériel parachuté les jours suivants. Son action sera d’effectuer des sabotages et du harcèlement afin de nuire à l’ennemi, mais aussi de prendre contact avec les maquisards bretons pour les équiper en armement et les former à leur usage.
Un détachement précurseur embarque le 5 juin pour être parachuté dans la nuit. Cinq jours plus tard, une cinquantaine de parachutistes seront parachutés dans le secteur de Carhaix et rejoindront la base « SAMWEST ».
Le 10 juin, c’est au tour de Paul de se préparer. Les éléments restants du « 4e SAS » seront largués dans la nuit à proximité de Saint-Marcel, dans le Morbihan, pour rejoindre la base « DINGSON ». Avec eux leur chef, le commandant BOURGOIN, qui va sauter avec un parachute tricolore offert par les Britanniques. Ils embarquent à bord de trois quadrimoteurs « Short-Stirling Mk IV » des 299e et 196e Squadrons de la RAF.
Survolant la Bretagne, ils se présentent au-dessus de la zone de largage baptisée « Baleine ». Les conditions météo sont mauvaises, et deux avions doivent faire demi-tour. Seuls 18 hommes, dont le commandant BOURGOIN et Paul, ainsi que 14 containers sont parachutés.
Pendant ce temps, près de Carhaix, les choses se compliquent à la base « SAMWEST ». Découverte au hasard d’une patrouille allemande, elle est attaquée au matin du 12 juin. Quatre parachutistes trouvent la mort. Avant qu’elle ne soit entièrement encerclée, l’ordre de dispersion est donné par le lieutenant LEBLOND, chacun devant trouver le moyen de rejoindre la base « DINGSON » qui se trouve à une centaine de kilomètres au sud-est.
À la suite de la dispersion de la base « SAMWEST », le commandant BOURGOIN donne l’ordre le 13 juin au lieutenant DÉPLANTE de choisir une équipe et d’aller constituer une nouvelle base au centre de la Bretagne, dans la région de Pontivy.
Paul est désigné pour faire partie cette équipe.
Il ne le sait pas… dans quelques jours il va disparaître.
SA DISPARITION
Le mardi 13 juin 1944, le lieutenant DÉPLANTE et une vingtaine d’hommes quittent le maquis de Saint-Marcel en direction de Saint-Caradec.
Dans le groupe, il y a : le sergent Fernand BONIS, venant de Tunisie, Jean BOURGETEL, du Canada, Henri BROWN, de Nouvelle-Calédonie, Jacques DEVÈS, du Moyen-Orient, le sergent Georges CORDIER et Paul de PÉRIDORGE, de Madagascar, le sergent Paul GOLDER, de Syrie, Adam FRANKE, né en Pologne, le sergent Pierre MARTIN, le caporal Georges Le MEUR, le caporal Raymond PATTUS, Louis BRULON, Paul LENGLET, André SANTUCCI, Édouard TIRION et Norbert ZIMMER.
Installation de la base « GROG » à Saint-Caradec
Rapidement, le lieutenant DÉPLANTE installe une nouvelle base à Saint-Caradec, baptisée base « GROG », située à 15 km au nord-est de Pontivy. Ils entrent en relation avec les différents bataillons FFI et FTP (Francs-tireurs et partisans) du secteur. Peu à peu, les SAS rescapés de la base « SAMWEST », rejoignent la base « GROG ». Ils sont ensuite répartis en tant qu’instructeurs au sein des différents bataillons de maquisards. En contact avec le groupe du capitaine de MAUDUIT, ainsi qu’avec le Squadron Leader SMITH, cette base va permettre peu à peu d’armer les maquisards du Morbihan et des Côtes-du-Nord.
Installation à Kergrist-Moëlou
Vers le 25 juin, le sergent Paul GOLDER et ses hommes reçoivent l’ordre d’instruire une compagnie du 2e bataillon FTP du commandant Roque CARRION, alias ICARE. Paul, avec les éléments de son groupe, s’installe dans la forêt de Kergrist-Moëlou, située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest de la base « GROG ». Le 1er juillet 1944, le groupe apprend que des maquisards du bataillon « LE COUTALLER » sont attaqués dans une ferme au village de Kergoët, près de Langoëlan (56), situé à une quinzaine de kilomètres au sud-est. Ils se portent aussitôt en renfort. Le combat dure une bonne partie de la journée mais, au cours de l’action, le sergent-chef Fernand BONIS, blessé, est capturé et fusillé, son corps jeté dans une ferme en flammes.
Installation à Cléguérec
Le groupe emmené par le caporal Albert AZOULAY s’installe à Cléguérec, situé à moins de 10 km au nord-ouest de Pontivy. Le jeudi 6 juillet 1944, Paul est envoyé effectuer une patrouille dans le secteur du Hameau du Pont-Priant, près du village de Kerjulien, situé à 5 km à l’ouest de Le Faouët et à 30 km à l’ouest de Cléguérec.
On ne le voit pas revenir et son absence prolongée finit par être inquiétante. Le lendemain, sans nouvelles de sa part, le sergent Pierre MARTIN part à sa recherche. De retour sans succès, il finit par signaler sa disparition. On rapporte qu’il aurait été capturé par les Allemands puis aurait succombé sous l’action d’un lance-flamme ; on rapporte également qu’il aurait été capturé puis fusillé.
Le chasseur parachutiste Paul de PÉRINDORGE a été déclaré « porté disparu » le 7 juillet 1944. Son acte de disparition délivré le 23 septembre1944 retient la date du 6 juillet 1944, présumé mort le même jour.
Il était âgé de 25 ans. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Estimation du lieu de sa disparition dans le secteur de Le Faouët (56).
Pour en savoir davantage sur le parcours de Paul de Périndorge, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.