L’Ordre de la Libération
L’organisation actuelle
Le 23 janvier 1946 un décret mettait fin à l’attribution de la croix de la Libération, mais le général de Gaulle a voulu que l’ordre de la Libération demeure, pour les générations futures, un haut témoignage et un exemple.
Pour assurer sa pérennité, il décida l’installation de la chancellerie dans un bâtiment national, boulevard Latour-Maubourg.
L’ordre a un statut inspiré de la Légion d’honneur, mais il est distinct de ce dernier.
Le grand maître
L’ordre n’a eu qu’un seul grand maître en la personne du général de Gaulle. Le général de Gaulle ne manqua pas, d’ailleurs, de prouver son attachement à l’ordre qu’il avait créé. Le 9 novembre 1970, le général de Gaulle mourait. Si la France perdait son libérateur et un grand homme, l’ordre perdait son fondateur et son grand maître.
Le chancelier
C’est le premier personnage de l’ordre. Dépositaire du sceau de l’ordre, il est le seul qualifié pour représenter l’ordre.
Il est choisi par le conseil en son sein et proposé au président de la République. La commémoration est alors officialisée par décret.
Le chancelier assure l’administration de l’ordre, du musée de l’ordre, de la France Libre et de la Déportation, ainsi que des services de la médaille de la Résistance.
De 1941 à nos jours, quatre chanceliers se sont succédé :
– amiral d’Argenlieu (1941-1958) – dix-sept ans. 1958 étant la date où il réintégra le Carmel;
– général Ingold (1958-1962) – quatre ans;
– M. Hettier de Boislambert (1962-1978) – seize ans. Nommé alors qu’il était ambassadeur au Sénégal;
– général d’armée Jean Simon (1978 …).
Le conseil de l’ordre
Sa mission est surtout de prolonger et de maintenir la tradition et l’idéal voulu par le général de Gaulle, et d’assurer la discipline de l’ordre.
Le rôle du conseil est consultatif. Ce n’est plus le grand maître qui décide, mais le chancelier, qui prend l’avis du conseil.
Depuis sa création, où seuls cinq membres siégeaient, le conseil de l’ordre s’est développé. Aucun texte ne fixe le nombre à atteindre, Les membres du conseil sont actuellement 18. Toutes les catégories sont représentées à l’intérieur du conseil : membres des Forces Françaises Libres, résistants intérieurs, déportés.
Le collier de l’ordre
Inspiré de l’ancien collier de l’ordre royal de Saint-Michel, il est fait de neuf larges maillons d’or, réunis par des croix de Lorraine d’émail vert. Chaque maillon est gravé au nom d’un des territoires qui formèrent l’empire : Afrique Équatoriale Française, Nouvelles-Hébrides, Cameroun, Nouvelle-Calédonie, Océanie, Guyane, Les Indes, Le Levant, La Réunion, Somalie, Saint-Pierre-et-Miquelon, Madagascar, Afrique Orientale Française et l’Indochine.
Le jour où lui fut officiellement remis le collier, le général de Gaulle devait déclarer : «Je ne voulais, pour rien au monde, négliger l’occasion qui m’était donnée, de rendre hommage à l’ordre, cette chevalerie exceptionnelle, créée au moment le plus grave de l’histoire de France, fidèle à elle-même, solidaire dans le sacrifice et dans la lutte.»
Cérémonial d’admission dans l’ordre
«Nous vous reconnaissons comme notre Compagnon, pour la libération de la France, dans l’Honneur et par la Victoire.»
La dernière personnalité à recevoir la croix de la Libération fut exceptionnellement Sir Winston Churchill qui, douze ans après le décret mettant fin à cette distinction, fut décoré à l’hôtel Matignon, le 18 juin 1958, par le général de Gaulle, alors président du conseil des ministres.
La chancellerie
Depuis 1967, la chancellerie est installée dans une aile de l’hôtel des Invalides. L’ordre se trouve ainsi placé, comme le voulait le général de Gaulle, au cœur du patrimoine militaire de Paris, et doté d’un bâtiment à la mesure de ce qu’il est, et de ce qu’il devra représenter, pour les générations à venir.
Les années 1970-1972 ont vu le dégagement des douves devant les bâtiments, ce qui donne à la chancellerie sa physionomie actuelle, 51bis, boulevard Latour-Maubourg.