Volontairement ou non, les œuvres des Français engagés dans le combat extérieur de la France Libre manifestent un sentiment d’exil d’autant plus marqué qu’ils ignorent quand ils pourront revoir leur terre natale.

Journal publié à Brazzaville (Moyen-Congo), en Afrique équatoriale française, France d’abord publie régulièrement, dès ses premiers numéros, des « poèmes barbares », décrivant des paysages ou des scènes africains. À partir de l’été 1941, les rédacteurs dujournal commencent à alterner avec des poèmes évoquant la « douce France », tels « La Fenaison » le 20 août 1941 ou « Paysages » le 30 novembre 1941.

Dans son numéro 30-31 du vendredi 28 août 1942, France d’abord, désormais sous-titré : « journal des Français Libres d’Afrique », choisit de regrouper trois poèmes – « La Vieille bergère », « Paysage » et « Renaissance » sous le titre général de « Nostalgie de France ». Si ces trois poèmes, signés « G.D. », n’expriment en eux-mêmes aucune nostalgie, s’agissant de paysages et de scènes de France, il apparaît qu’après deux ans de combat hors de France, le sentiment de l’exil commence à peser sur les Français de la France Libre.

Coll. Fondation de la France Libre