Des morts de la Grande Guerre à ceux de la Résistance
Depuis juin 1940, la voix du général de Gaulle et la croix de Lorraine, symbole de la France Libre, incarnent le refus de la défaite auprès d’une partie grandissante de l’opinion, notamment de la jeunesse.
Le 11 novembre 1940, à Paris, de jeunes Français rendent un hommage, interdit par l’Occupant, aux morts de la Grande Guerre et en profitent pour manifester leur soutien à de Gaulle. Le 18 juin 1943, Pierre Brossolette saisit l’occasion du troisième anniversaire de l’appel du général de Gaulle pour honorer à Londres les morts de la France Combattante. Une nouvelle légitimité, distincte de celle de la Grande Guerre à laquelle le maréchal Pétain est inévitablement associé, se fonde sur le sacrifice de ceux qui se sont ralliés à de Gaulle. Pour Pierre Brossolette, le 18 juin est devenu, comme le 11 novembre, une date référence de l’histoire nationale, un repère mémoriel qui impose de combattre et mourir pour la patrie pour que vive la France.