Maurice Tazzer

Maurice Tazzer

Maurice Tazzer (DR).

Yvon Maurice TAZZER
né le 26 avril 1914 à Charleville (08)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.192
« Disparaît » le 9 novembre 1940 dans la région côtière de la Guinée équatoriale

Radio-mitrailleur à l’escadrille de bombardement n°2 du GMC1
« Mort pour la France » à l’âge de 26 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Maurice TAZZER, engagé volontaire dans l’Armée de l’Air depuis 1932, est breveté radio-télégraphiste naviguant avec le grade d’adjudant.

Lorsque la France entre en guerre, Maurice TAZZER est muté en qualité de formateur à l’ERN (Ecole des radio-navigants) de Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Maritime. Face à l’invasion fulgurante de l’armée allemande, Maurice refuse de déposer les armes comme le demande le maréchal PETAIN dans son discours du 17 juin 1940. Deux jours plus tard, Maurice décide de quitter la France par avion pour continuer le combat auprès des Anglais.

Remontage des bombardiers Blenheim du GMC1 (DR).

Arrivé en Angleterre, il décide de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engage dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises libres). Maurice se porte volontaire parmi les tout premiers pour faire partie du personnel du GMC1 (groupe mixte de combat n°1) en cours de création pour une expédition qui va l’amener, en octobre 1940, à Douala au Cameroun.

A leur arrivée, les hommes doivent procéder au débarquement, puis au remontage, des avions qu’ils ont amenés avec eux en pièces détachées.

Malgré l’opposition du gouvernement de Vichy, le Cameroun, le Tchad, et le Congo se sont ralliés à la France Libre du général de GAULLE. Le Gabon s’y refuse et les Forces Françaises Libres doivent intervenir pour obtenir son ralliement.

Le GMC1 est engagé dans la campagne du Gabon. Plusieurs missions de bombardement ont eu lieu début novembre sur le port et le terrain d’aviation de Libreville, la capitale.

Le 9 novembre, l’adjudant Maurice TAZZER, affecté à l’escadrille de bombardement n°2, est désigné pour participer à une nouvelle mission.

Il ne le sait pas… ce sera la dernière.

SA DERNIERE MISSION

Samedi 9 novembre 1940, l’équipage LE GUYADER, JACOB, TAZZER est désigné pour accomplir une mission combinée de reconnaissance de la région de Libreville, du bombardement du terrain d’aviation et de lancement de tracts au-dessus de la ville.

A l’aube l’équipage du bombardier bimoteur « Blenheim N-3623 » du GMC1 se prépare à décoller du terrain d’aviation de Douala à destination du Gabon. Pendant que les mécaniciens s’affairent autour du bombardier, le pilote Jacques LE GUYADER s’installe sur son siège, tandis que le navigateur André JACOB se glisse à sa place dans le nez vitré de l’appareil. Quant au radio-mitrailleur Maurice TAZZER, il s’est faufilé dans le fuselage encombré et sa tête apparaît bientôt à travers la tourelle vitrée.

Bombardier Blenheim des FAFL (DR).

5H40 – Le pilote démarre tour à tour les deux moteurs du Blenheim qui crachent une grande bouffée de fumée huileuse.

6h00 – Paré au décollage, le pilote pousse les deux moteurs à plein régime, le bombardier quitte le sol du terrain d’aviation de Douala, et prend le cap plein sud en longeant la côte. La distance à parcourir est de 400 kms.

6h30 – Au cours du trajet, un message lesté est largué du Blenheim et réceptionné au poste de Kribi situé à une centaine de kilomètre du point de départ.

Plus tard, un message radio est reçu au poste de Cambo à la frontière de la Guinée espagnole (actuelle Guinée équatoriale).

Ensuite, c’est le « silence total ». Plus aucune nouvelle du « Blenheim N-3623 ». Ne voyant pas l’avion revenir à Douala, le lieutenant-colonel de MARMIER ordonne une opération de recherche. A Libreville, on ne fait état d’aucun largage de tract au-dessus de la ville, ni de bombardement.

Durant 2 jours toutes les recherches entreprises, rendues très difficiles dans la forêt équatoriale et en mer, n’ont pas permis de découvrir quelque trace que ce soit de l’avion, ou des membres de l’équipage. Très peu d’espoir subsiste désormais. L’avion a disparu corps et biens au cours de sa mission.

La plus vraisemblable hypothèse émise serait la disparition de l’avion en mer dans la région du Cap San-Juan à l’extrême ouest de la Guinée, victime des conditions météorologiques permanentes très défavorables dans ce secteur, siège de fréquentes tornades. Une autre hypothèse plausible serait que l’avion ait été abattu par la DCA espagnole lors du survol de la côte de la Guinée-espagnole.

L’adjudant Maurice TAZZER 26 ans, le lieutenant André JACOB 31 ans et le sergent-chef Jacques LE GUYADER 22 ans, sont « portés disparus ».

Leurs corps ne seront jamais retrouvés.

Estimation du lieu de la disparition dans la région côtière de l’actuelle Guinée équatoriale.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Maurice Tazzer, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.

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