Maurice Daligot
Maurice Henri DALIGOT
né le 4 novembre 1916 à Bourges (18)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.050
« Disparaît en mer du Nord » le 20 décembre 1941 au large de l’Écosse
Pilote au « 340 Free French Squadron ‘’Île de France’’ »
« Mort pour la France » à l’âge de 25 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Maurice DALIGOT, mobilisé à la déclaration de la guerre en septembre 1939, obtient son brevet de pilote militaire à l’Ecole de pilotage de Bergerac en février 1940.
Devant l’avancée fulgurante des troupes allemandes au nord de la France depuis le mois de mai 1940, Maurice doit exécuter l’ordre de repli de son unité en Afrique du Nord. Face aux difficultés rencontrées, c’est par ses propres moyens qu’il réussit à rejoindre la base aérienne de Meknès au Maroc à la mi-juin.
Après avoir pris connaissance de la signature des conventions de l’armistice du 22 juin 1940, Maurice refusant la défaite de l’armée française, décide de rejoindre la Grande-Bretagne seul pays encore en guerre contre l’Allemagne.
Avec la complicité de soldats polonais, il réussit le 2 juillet à embarquer à Casablanca à destination de Gibraltar, territoire britannique.
A son arrivée en Angleterre, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engage à Londres dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).
Il va pouvoir suivre tout le parcours de la formation de la RAF (Royal Air Force) et obtient en août 1941 son brevet de pilote de chasse.
Après un stage de perfectionnement Maurice et son ami Jean de TEDESCO sont affectés en octobre 1941 dans une unité opérationnelle le « 257 Squadron », installé sur la base RAF de Coltishall sur la côte Est. Le Squadron est équipé d’avions de chasse de type « Hurricane Mk IIb ».
Le mois suivant, l’état-major des FAFL décide de muter Maurice DALIGOT et son ami Jean de TEDESCO, dans l’escadrille française nouvellement créée baptisée groupe de chasse « Île de France » et nommée chez les britanniques : « 340 Free French Squadron », installé en Écosse près d’Édimbourg. Le Squadron est équipé d’avions de chasse de type « Spitfire Mk II ».
Cinq semaines après son arrivée, le lieutenant Maurice DALIGOT est désigné pour participer à un vol d’entraînement.
Il ne le sait pas… ce sera le dernier.
SON DERNIER VOL
Dimanche 20 décembre 1941, à un vol d’entraînement est programmé pour six pilotes du « A Flight ». Le lieutenant Maurice DALIGOT en fait partie. Le capitaine Philippe de SCITIVAUX va conduire le groupe pour cet exercice.
Il est 9h45 lorsque les six Spitfire décollent de la base RAF de Drem. Maurice est aux commandes du « Spitfire Mk IIa -GW-« .
À l’issue du vol d’entraînement, le capitaine de SCITIVAUX ordonne le retour à Drem.
Les conditions météorologiques se sont aggravées, la visibilité est désormais très réduite, le brume épaisse a laissé place au brouillard. À l’approche d’Edimbourg, le groupe survole l’estuaire du « Firth of Forth », lorsque l’on remarque l’absence de l’avion de Maurice.
Sur le terrain de Drem, la tour de contrôle établit le contact radio avec Maurice DALIGOT qui reçoit les consignes pour être guidé et retrouver le terrain. L’inquiétude s’installe lorsque l’on s’aperçoit que l’avion ne se dirige pas dans bonne la direction.
Le temps passe et le manque de carburant va finir par lui poser problème. Il est 12h15 lorsque Maurice envoi ce dernier message : « réservoir vide… je saute ».
Aussitôt, les autorités maritimes d’Edimbourg sont prévenues et une opération de sauvetage en mer est ordonnée. Une vedette rapide de l’ »Air Sea Rescue » (ASR) est envoyée dans le secteur situé au large de l’ile de Bass-Rock située à deux kilomètres du littoral proche de Drem.
12h30 – À la base RAF de Drem, la section l’alerte est envoyée pour tenter de le repérer dans le secteur supposé où il aurait sauté.
Ainsi cinq patrouilles de deux avions vont se succéder.
17h50 – La nuit est tombée, les recherches aériennes sont stoppées.
Dans l’après-midi, la vedette de l’ASR a fini par repérer en mer un pilote sur son canot de sauvetage. Une fois secouru, elle retourne à Édimbourg. À son arrivée au port, on prend conscience de la méprise car le rescapé est un pilote appartenant à une escadrille de l’aéronavale tombé en mer dans le même secteur que Maurice DALIGOT. Il faut retourner sur place !… chose impossible car entre temps la nuit est tombée et toute recherche dans ces conditions seraient vaines.
Maurice DALIGOT sera-t-il capable de supporter une mer aussi glaciale ?
Ce soir au groupe « Île de France », c’est la consternation autour de la disparition de leur camarade. Henri DAOULAS pense avoir une explication : « J’étais dans la tour de contrôle. Maurice a dû perdre le contrôle de son Spitfire un bref instant, les instruments de bord mettent parfois un long moment pour se régler après des mouvements brusques. Cela a dû être le cas de son compas. Par radio on lui indiquait le cap qu’il devait prendre pour rentrer, mais il prenait systématiquement le cap inverse. De fait il ne cessait de s’éloigner en mer, au lieu de revenir vers la côte. »
Le lendemain, au lever du jour, les recherches reprennent. À 9h25, une première patrouille de deux avions décolle. Deux autres vont se succéder par la suite.
Il est 14h55 lorsque les recherches sont définitivement stoppées.
Le Lieutenant Maurice DALIGOT est officiellement déclaré « porté disparu ».
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Estimation du lieu de la disparition à 3km au large de North-Berwick.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Maurice Daligot, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).