Marcel Renaud
Marcel Gustave RENAUD
Né le 16 juillet 1920 à Paris
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.176
« Disparaît dans la Manche » le 13 mars 1943 au large de Berck.
Pilote au groupe de chasse GC2 « Île de France »
« Mort pour la France » à l’âge de 22 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Marcel RENAUD, né en 1920, est déclaré pupille de la nation après le décès de son père des suites de ses blessures de la Guerre 14-18.
Après l’entrée en guerre de la France en septembre 1939, Marcel s’engage dans l’armée de l’Air. Il est dirigé vers la base aérienne 109 de Tours. Candidat élève-pilote, il est envoyé en mars 1940 à l’École de pilotage n°25 de St Brieuc, puis redirigé vers l’École de pilotage n°27, installée sur le terrain d’aviation de Meucon, près de Vannes, dans le Morbihan.
Face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes au nord de la France, l’école doit se replier, le 12 juin 1940, sur le terrain de Ploujean-Morlaix, dans le Finistère, où se trouve déjà l’École de pilotage n°23 du Mans.
Le 17 juin 1940, le maréchal PÉTAIN prononce un discours radiophonique au cours duquel il annonce avoir demandé à l’envahisseur un armistice. Marcel, refusant la défaite de l’armée française, décide le lendemain de quitter la France et rejoindre la Grande-Bretagne pour continuer la lutte. À Douarnenez, il embarque le jour même, avec une cinquantaine d’élèves-pilotes, sur le bateau de pêche Le Trébouliste à destination de l’Angleterre.
À son arrivée, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant parmi les tout premiers volontaires dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).
Candidat pilote, il suit la formation de la RAF (Royal Air Force) durant quatorze mois. Breveté pilote de chasse en février 1942, il termine sa formation dans une école d’entraînement opérationnel au n° 61 OTU (Operational Training Unit) de Heston, avant d’être affecté deux mois et demi plus tard, le 15 mai 1942, au « 340 Squadron », groupe de chasse « GC2 Île de France ». Sous les ordres du capitaine Bernard DUPÉRIER, ce Squadron est composé uniquement de pilotes des Forces françaises libres.
Installé sur la base RAF de Hornchurch située à 20km à l’est de Londres,
Au cours des mois suivants Marcel va participer à de nombreuses missions offensives au-dessus des territoires occupés. Il se fait remarquer en étant une pilote calme, réfléchi et plein d’allant. Le 12 décembre 1942 il endommage son premier chasseur ennemi.
Le 13 mars1943, Marcel est désigné pour participer à une mission d’escorte de bombardiers.
Il ne le sait pas… ce sera la dernière.
SA DERNIERE MISSION
Samedi 13 mars 1943, le « 340 Free French Squadron » va participer en début d’après-midi à la mission « RAMROD 43 » qui consiste à la couverture haute de l’escorte d’une formation de soixante-quinze bombardiers « B17 » ayant pour objectif la gare de triage d’Amiens-Longueau.
Il est 14h10 lorsque les douze avions du « 340 », répartis en trois sections, décollent de la base RAF de Biggin-Hill, conduits par le Wing-Commander ‘Dickie’ MILNE (Red1) qui mène la « Red section ».
Marcel RENAUD est aux commandes du Spitfire Mk.IX (EN475) « GW-O », il est le n°2 de la « Blue section » et l’équipier du commandant Eugène REILHAC (Blue1) qui mène la section. Avec eux, Christian DEMAS (Blue3) et son équipier « John » POTTEL (Blue 4).
Le temps est nuageux, avec d’épais nuages d’orage au-dessus de la Manche annoncés à 5000m d’altitude et une faible couche nuageuse au-dessus de la France.
Des difficultés au cours du regroupement des bombardiers et quelques avaries vont perturber le déroulement de la mission. La formation traverse la Manche en direction de Cayeux. Par erreur, elle survole Dieppe où elle subit les tirs intenses de la défense anti-aérienne, ce qui va provoquer une grande confusion parmi les bombardiers. Le « 340 » doit modifier sa route et passe à l’est de Rouen puis vire sur la gauche avec les bombardiers en direction d’Amiens et grimpe à 8000m d’altitude.
À l’approche de l’objectif, les « B17 » ne sont pas en mesure de poursuivre le bon déroulement de l’opération et l’ordre est donné de se rabattre sur le second objectif : le terrain d’aviation d’Abbeville-Ducat. Par suite d’un manque de clarté des consignes, les bombardiers se sont séparés, certains sont même sur le chemin du retour.
Le « 340 » doit s’adapter à cette situation et se sépare également pour assurer du mieux possible leur mission de protection. Au nord-ouest d’Amiens, douze chasseurs allemands « Focke-Wulf Fw190 » de la Jagdgeschwader n°26, sont aperçus par des éléments du « 340 » à 1000m au-dessous et aussitôt pourchassés, mais ceux-ci piquent également et disparaissent.
Au cours de l’attaque, Olivier DEMAS (Blue3) perd de vue Marcel qui se retrouve parmi les avions d’un autre Squadron. Soudain, il signale par radio que son appareil vient d’être touché par un chasseur ennemi. Quelques instants plus tard, il envoie un second message, cette fois-ci de détresse. Il indique alors sa position à 15km au large de Berck et signale qu’il va sauter en parachute. Marcel est aperçu pour la dernière fois dans son « dinghy » (petit bateau pneumatique de survie) au moment où il est lâchement pris à partie par les tirs d’un chasseur ennemi.
Une opération sauvetage est aussitôt ordonnée à l’ »Air Sea Rescue ». Les recherches effectuées jusqu’au soir par les vedettes envoyées sur place resteront infructueuses.
Le sous-lieutenant Marcel RENAUD sera finalement déclaré « porté disparu ».
Il était âgé de 22 ans et totalisait plus de 81 heures de vol de guerre et plus de 69 missions dont 28 offensives.
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Estimation du lieu de sa disparition à 15km au large de Berck.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Marcel Renaud, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).