Marc Hauchemaille
Marc Henri HAUCHEMAILLE
né le 23 novembre 1907 à Paris 5e
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.105
« Disparaît en mer du Nord » le 27 avril 1943 au large de la Belgique
Pilote de chasse au « 340 Squadron ‘’Île de France’’ »
« Mort pour la France » à l’âge de 34 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Marc HAUCHEMAILLE, breveté pilote miliaire en 1928, est Inspecteur des raffineries de pétrole de Gironde au moment où la France entre en guerre en septembre 1939.
Mobilisé, il doit rejoindre La Sarthe, affecté en qualité de moniteur à l’École élémentaire de pilotage n°23 du Mans.
Face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes au nord de la France, l’école reçoit l’ordre le 1er juin 1940 de se replier en Bretagne et rejoindre le terrain d’aviation de Ploujean-Morlaix.
Au lendemain du discours radiophonique prononcé le 17 juin par le maréchal PÉTAIN demandant l’arrêt des hostilités, Marc, refusant la défaite de l’armée française, décide de quitter la France et rejoindre la Grande-Bretagne pour continuer le combat. À Douarnenez, il embarque le jour même, avec une cinquantaine d’élèves-pilotes, sur le bateau de pêche Le Trébouliste à destination de l’Angleterre.
À son arrivée, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant parmi les tout premiers volontaires dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).
Après avoir suivi la formation de pilote de chasse au sein des écoles de la RAF (Royal Air Force), Marc HAUCHEMAILLE est affecté en unité opérationnelle en août 1941 au sein du « 79 Squadron » installé au Pays-de-Galles.
En novembre 1941, le sous-lieutenant Marc HAUCHEMAILLE est muté au « 340 Free French Squadron ‘’ Île de France’’ » nouvellement créé, installé en Écosse et composé uniquement de pilotes français.
En avril 1942, le « 340 Free French Squadron » s’installe sur la base RAF de Westhampnett située près du port de Portsmouth sur la côte sud de l’Angleterre pour effectuer diverses missions de protection de convois maritimes et d’escorte de formations de bombardiers opérant sur les territoires occupés.
Le 27 avril 1942, Marc HAUCHEMAILLE est désigné pour une mission d’escorte de bombardiers.
Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.
SA DERNIERE MISSION
Samedi 27 avril 1942, trois opérations de bombardement sont planifiées par la RAF :
– L’opération « Circus 141 » pour le bombardement de la centrale électrique de Lille.
– L’opération « Circus 142 » pour le bombardement de l’aérodrome de St Omer-Longuenesse.
– L’opération « Circus 143 » pour le bombardement des installations portuaires d’Ostende.
Il est 13h30 lorsque trente-six Spitfire de la « Wing de Tangmere », comportant les éléments du 41, 129 et 340 Squadrons, décollent pour le « Circus 143 ». Leur mission consiste à participer à l’escorte de six bombardiers « Boston » du « 226 Squadron » ayant pour objectif les installations portuaires d’Ostende en Belgique.
Marc HAUCHEMAILLE est aux commandes de son appareil habituel le « Spitfire BL786 GW-M », celui sur lequel son mécanicien a inscrit « Nadette », le nom de son épouse, sur le capot.
Marc est l’équipier de son Squadron Leader Bernard DUPÉRIER qui conduit la « Red section ». Le sergent André GIBERT et le lieutenant REEVE complètent la section.
La « Blue section » est conduite par Émile FAYOLLE avec comme équipiers Marcel WAILLIER, Yves DEBEC et Christian DEMAS.
La « Yellow section » est conduite par René MOUCHOTTE avec comme équipiers Émile MASSART, Paul COIGNARD et Jean de TEDESCO.
La formation est conduite par le Wing Commander Peter HUGO, qui a décidé de participer personnellement à l’opération.
Les Français forment la couverture haute de la formation. II fait très beau, la visibilité est excellente.
Après un regroupement au-dessus de Redhill, la formation procède à la traversée de La Manche. Les bombardiers prennent la direction de la côte belge qu’ils franchissent à Blankenberge, atteignent leur objectif et procède au bombardement.
Vers 14h30, alors que les bombardiers sont sur le chemin du retour, le « 340 Squadron » vient de franchir la côte hollandaise à la hauteur de Nieuport lorsque le dispositif de protection est attaqué par des « Focke-Wulf Fw190 » de l’escadre de chasse JG26 (Jagdgeschwader n°26) qui s’en prennent tout d’abord aux éléments du « 129 Squadron ».
Le « 340 Squadron » se retrouve aussitôt engagé dans un rude combat tournoyant à haute altitude au large de Dunkerque avec une quinzaine d’assaillants.
Au cours de la bataille, le Wing-Commander Peter HUGO abat un « Fw190 » et en endommage un autre. De leur côté, DUPÉRIER et MOUCHOTTE amorcent un piqué vertigineux, suivis de leurs équipiers, à la poursuite de deux « Fw190 » qui se dirigent vers une ligne de gros nuages.
Marc a tenté de suivre son leader dans cette manœuvre mais se retrouve distancé de quelques centaines de mètres. Devenu la cible d’un des assaillants, son Spitfire est victime de ses tirs. Son appareil touché commence à laisser échapper une fumée blanche. Marc envoie un dernier message à son leader avant de vouloir s’extraire de l’appareil pour sauter en parachute : « Red 1, bail out ! ».
Son équipier André GIBERT, qui s’est rapproché du Spitfire de Marc, aperçoit le pilote dans son cockpit la tête affaissée, il tente de l’appeler par radio mais Marc ne répond plus. Il aperçoit alors le Spitfire entamer un piqué vers la mer puis disparaître dans la brume.
Une fois le combat rompu, le « 340 Squadron » rentre en Angleterre en rangs dispersés. Les premiers avions se posent à 15h05.
A la base RAF de Tangmere, un Spitfire est manquant, c’est celui du Wing Commander Peter HUGO. Le pilote a dû sauter en parachute au-dessus de La Manche. Bien que blessé à l’épaule, il sera récupéré sain et sauf par une vedette de l’ »Air Sea Rescue Service ».
A la base RAF Westhampnett, un Spitfire est également manquant, il s’agit de celui de Marc, aperçu pour la dernière fois à basse altitude, à vingt-quatre kilomètres à l’ouest d’Ostende, piquant vers la mer.
Aucune trace de l’avion, ni du pilote, ne sera ensuite signalée.
Le sous-lieutenant Marc HAUCHEMAILLE sera déclaré « porté disparu ».
Il était âgé de 34 ans. Son corps ne sera jamais retrouvé.
Estimation du lieu de la disparition en mer du Nord à 24 km à l’ouest d’Ostende.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Marc Hauchemaille, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).