Lionel de Marmier

Lionel de Marmier

Lionel de Marmier (DR).

Alexander Leonel Pierre dit Lionel de MARMIER
Né le 4 décembre 1897 à Bellegarde-en-Marche (23)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.148
« Disparaît en mer Méditerranée » le 30 décembre 1944 au large des Baléares

Pilote commandant le RCTAM
« Mort pour la France » à l’âge de 47 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Lionel de MARMIER est un pilote militaire vétéran de la guerre 14-18 au cours de laquelle il a été crédité de six victoires aériennes.

1927 – Lionel de Marmier (DR).

Après-guerre, il devient pilote d’essai pour l’aéronautique et plusieurs fois recordman de distance. Passionné d’automobile, il obtient de nombreuses victoires aux Grands Prix du circuit de Montlhéry, dans l’Essonne, et participe à la course des 24 heures du Mans.

En 1936, il part en Espagne aider les jeunes républicains entrés en guerre contre les nationalistes.

Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, il est mobilisé avec le grade de commandant de réserve de l’armée de l’Air. On prévoit de lui confier le commandement d’une unité de transport ou de bombardement. En fin de compte, au regard de son expérience, il est affecté en février 1940 dans « la chasse » et chargé de l’instruction d’aviateurs polonais au pilotage d’avions de chasse français, avec lesquels il va former le groupe de chasse GC I/145 « Varsovie ».

« Caudron CR.714C1 » du GC polonais I/145 (DR).

Le GC I/145, devenu opérationnel, est envoyé au combat. Le 3 juin 1940, Lionel de Marmier, alors qu’il mène une patrouille de trois appareils afin d’intercepter des bombardiers allemands « Heinkel 111 », réussit, aux commandes d’un « Caudron CR.714C1 », à en abattre deux au-dessus de Villacoublay, et, quelques jours plus tard, un autre au-dessus d’Étampes. Face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes, le GC I/145 « Varsovie » reçoit le 17 juin l’ordre de se replier vers le sud-ouest à Rochefort.

Après la signature de l’Armistice du 22 juin 1940, ne supportant pas la défaite de l’armée française, il décide de rejoindre la Grande-Bretagne, seul pays encore en guerre contre l’envahisseur. À Saint-Jean-de-Luz, il réussit le 24 juin à embarquer clandestinement à bord du paquebot polonais Ettrick, réquisitionné comme transporteur de troupes, venu participer à l’évacuation des troupes polonaises.

À son arrivée à Londres, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engage dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres) parmi les tout premiers. Il a la charge de recruter les volontaires qui vont former le GMC1 (groupe mixte de combat n°1) avec lequel il va embarquer pour l’opération de Dakar. L’opération ayant échoué, le GMC1 débarque au Cameroun fin septembre et participe à la campagne du Gabon, pays resté fidèle au gouvernement de Vichy.

Installé ensuite à Fort-Lamy, au Tchad, il forme, avec les nouveaux éléments arrivés d’Angleterre, le GRB1 (groupe réservé de bombardement n°1), qui va participer deux mois plus tard aux bombardements des positions italiennes dans le désert libyen et à la prise l’oasis de Koufra.

Fin novembre 1940, promu lieutenant-colonel, nommé chef d’état-major des FFL au Caire, en Égypte, il rejoint le général CATROUX afin de former de nouvelles unités de chasse et de bombardement des Forces françaises libres.

Lionel de Marmier (DR).

Au printemps 1941, le général de GAULLE lui confie la tâche d’organiser à Damas, en Syrie, la création des Lignes aériennes militaires (LAM) qui permettront d’assurer régulièrement des liaisons entre les divers pays d’Afrique. À la fin de 1941, les LAM sont opérationnelles. Après le débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942, la direction des LAM s’installe sur le terrain d’aviation de Boufarik, près de Blida, en Algérie. En février 1944, regroupant plusieurs services de transports aériens, les LAM deviennent les TAM (Transports aériens militaires) et s’installent à Alger.

Après le débarquement des Alliés en Normandie en juin 1944, Lionel de MARMIER, promu colonel, atterrit en France et accompagne le général de GAULLE à Paris, où ils descendent ensemble l’avenue des Champs-Élysées le 25 août. Le 24 novembre 1944, il accompagne à Moscou le général de GAULLE qui y signe le pacte franco-russe avec Staline.

Début décembre, il est de retour à Alger. À la fin du mois, il doit retourner en France. Il est attendu à Paris pour prendre la direction de la compagnie Air-France. C’est à bord d’un avion du RCTAM (Réseau central des transports aériens militaires) qu’il va effectuer le voyage. Le vol est prévu pour le 30 décembre.

Il ne le sait pas… ce sera son dernier vol.

SA DISPARITION

Lockheed L-18 « Lodestar » (DR).

Samedi 30 décembre 1944, bien que les conditions météo annoncées ne soient pas bonnes, le colonel Lionel de MARMIER monte à bord du « Lockheed L-18 » « Lodestar FC-BAD » à destination de l’aérodrome de Toulouse-Blagnac. La distance à parcourir est de 780 km.

L’avion décolle de la base aérienne d’Alger-Maison Blanche dans la matinée. Le lieutenant Robert GUILLOUX est aux commandes de l’appareil et met le cap au 350. À ses côtés se trouvent le sous-lieutenant Émile GUILLOT mécanicien, et le lieutenant Roger HENRY radio. À bord, neuf autres passagers, dont Marcel DUCLOS, président de la délégation spéciale d’Alger. La distance à parcourir est de 780 km.

Au cours du vol, le contact radio se poursuit avec Alger. HENRY signale à plusieurs reprises qu’ils se trouvent au milieu d’un gros orage. Puis, après 1h30 de vol, c’est le « silence radio ». Le « Lodestar » n’arrivera jamais à Toulouse.

On espère que le pilote a pu se détourner vers l’Espagne pour atterrir. Les jours passent sans nouvelles du « L-18 FC-BAD » et, de toute évidence, il faut admettre désormais que l’avion a disparu en mer.

Lionel de MARMIER, Robert GUILLOUX, âgé de 33 ans, Émile GUILLOT, âgé de 39 ans, Roger HENRY, âgé de 38 ans, Marcel DUCLOS, âgé de 53 ans, et les 8 autres passagers sont tous officiellement déclarés « porté disparu ».

Aucune trace de l’avion ni des corps des passagers ne sera retrouvé. Bien que la thèse d’un sabotage ait été évoquée, les conditions de cette disparition resteront inexpliquées.

Le colonel Lionel de MARMIER sera officiellement déclaré « porté disparu » le 30 décembre 1944, présumé décédé le même jour. Il était âgé de 47 ans. Il sera élevé après sa mort au grade de général de brigade aérienne à titre rétroactif à compter du 25/9/43.

Estimation du lieu de l’accident au large des Iles Baléares.

Le 4 avril 1945, le corps du général de Marmier sera retrouvé par un navire américain de l’US-Navy, à 13h17 dérivant en mer par 38°10 N et 12°04, au large de la Sicile, à 40 km de Trapani. Formellement identifié grâce à ses papiers d’identité, le corps est en partie décomposé. Il est rendu à la mer par l’équipage américain après un office religieux catholique organisé par l’officier médecin du navire.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Lionel de Marmier, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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