L’évasion de Madagascar d’une goélette
Les faits
Le 4 avril 1941, l’Elsie Fusiani, une goélette de quarante tonneaux achetée le 11 mars à un armateur grec, appareille de Majunga (actuellement, Mahajanga), au nord-ouest de Madagascar, avec un équipage malgache et se dirige vers le nord, jusqu’à une crique, où l’attendent des passagers et des vivres cachées dans la brousse.
Après leur embarquement, effectué de nuit, la goélette prend le large dans la journée du 12 avril, en direction du nord-ouest. L’objectif du capitaine est le cap Delgado, à la frontière du Tanganiyka britannique et du Mozambique portugais, après un détour par le nord jusqu’aux îles Glorieuses, Aldabra et Assomption, pour dépister les recherches et éviter les sous-marins.
Ayant atteint la grande baie de l’île Mafia dans la nuit, la goélette remonte la côte du Tanganiyka et arrive dans la grande rade de Dar-Es-Salam, neuf jours et neuf heures après le départ de Majunga.
Douze Français rallient la France Libre : neuf hommes, dont un officier et cinq hommes d’un régiment colonial de la garnison de Diego Suarez, deux femmes et un enfant de sept ans. Le capitaine part pour l’Angleterre, où il est affecté aux Forces navales françaises libres, les autres hommes pour l’Égypte, où ils s’engagent dans les forces terrestres. L’une de deux femmes, évadée avec son mari – Henri Girard – et son enfant, s’engage au First Aid Nursing Yeomanry (FANY), au Kenya ; l’autre, qui s’est évadée avec son fiancé, sert comme infirmière aux Forces françaises libres, au Moyen-Orient.
Les documents
Le service d’information de la France Libre à Londres rend compte de ce ralliement dans « Nouvelles recrues », un article du n° 10 de La Lettre de la France Libre, paru le 1er septembre 1941 en pages 7 et 8.
L’information est reprise six mois plus tard à Brazzaville dans le n° 25 de France d’abord, du mardi 31 mars 1942, qui publie, page 13, consacrée aux clichés d’« actualités », une photographie de la goélette.
Enfin, le texte et la photographie sont repris, page 11, dans la brochure rétrospective bilingue de la deuxième année de la France Libre : La France Combattante par l’image, 18 juin 1941-18 juin 1942.