Hormis la Tunisie en 1942-1943 et l’Indochine, les territoires de l’Empire ne sont pas occupés par les forces de l’Axe. Là où Vichy maintient son autorité, la même législation y est appliquée qu’en métropole. Ainsi, en juin 1941, Jérôme Carcopino limite à 3 % le nombre d’étudiants juifs admis à s’inscrire à l’université. Mais, dans les départements algériens, un numerus clausus de 14 % est également instauré dans le primaire et le secondaire à la rentrée 1941, puis fixé à 7 % à la rentrée 1942 et à 0 % début 1943. Ces mesures discriminatoires poussent les enfants juifs vers l’enseignement privé.

Dans ce contexte, des enseignants et des élèves décident de faire quelque chose. Au Liban en 1940-1941, René Marbot, trop jeune pour s’engager les Forces françaises libres, constitue un groupe qui, sous couvert d’une équipe scoute, photographie des positions des forces vichystes.

À Tahiti, Robert Delage, inspecteur de l’enseignement primaire, milite en faveur du ralliement du territoire à la France libre. Après le succès du référendum du 1^er septembre 1940, il devient directeur du cabinet du nouveau gouverneur et chef du service de l’enseignement.

En Algérie, des groupes de résistance s’organisent à partir de fin 1940-début 1941 et nouent des contacts avec les Alliés. Dans la nuit du 7 au 8 novembre 1942, 400 jeunes emmenés par José Aboulker, étudiant en médecine, occupent des points clés d’Alger, favorisant le succès du débarquement anglo-américain.

Bibliographie
Émile de Curton, Tahiti 40 : Récit du ralliement à la France libre des Établissements français d’Océanie, Paris, Société des Océanistes, 1973.
Christine Levisse-Touzé, L’Afrique du Nord dans la guerre, 1939-1945, Paris, Albin Michel, 1998.
Gilles Ragache, L’outre-mer français dans la guerre (1939-1945), Paris, Economica, 2014.
Haïm Saadoun (traduit de l’hébreu par Claire Drevon), « La Résistance du 8 novembre 1942 en Algérie », Mémorial de la Shoah, Revue d’Histoire de la Shoah, 2016/2, n° 205, pages 385 à 400.
Claude Singer, Vichy, l’université et les juifs : Les silences et la mémoire, Paris, Les Belles Lettres, 1992.

[VIDÉO] Témoignage de René Marbot sur son engagement depuis le Liban

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