Léon Marchal
M. Léon Marchal, ambassadeur de France, secrétaire général du conseil de l’Europe, nous a quittés le 24 septembre, foudroyé par un mal inexorable.
Il y a trois ans, presque jour pour jour, il venait remplacer au conseil de l’Europe un autre de nos camarades, Jacques-Camille Paris, mort tragiquement lui aussi.
Dès son arrivée à Strasbourg, Léon Marchal avait bien voulu accepter, avec la bonne humeur et la bonne grâce qui le caractérisait, la présidence d’honneur de notre section de Strasbourg. Elle lui revenait de droit, les services signalés qu’il avait rendus à la cause de la France Libre, sont de ceux qui ne s’oublient pas.
M. Léon Marchal n’avait pas voulu accepter de notre section un poste purement honorifique. Chaque fois que ses lourdes responsabilités lui en donnaient la possibilité, il tenait à venir parmi nous, toujours souriant, toujours prêt à nous prodiguer ses conseils et à faciliter notre tâche.
La carrière de notre ami avait été particulièrement brillante. Né le 8 juin 1900, il débute en 1929 en qualité de consul suppléant à Montréal. Successivement gérant du consulat général de cette ville de 1932 à 1936, deuxième secrétaire à Munich en 1934, consul de 3e classe hors cadre, à la disposition de la résidence générale au Maroc en 1935, deuxième conseiller à Washington en 1941 révoqué par Vichy le 23 avril 1942, il est chargé de mission au Canada par le comité national français de Londres, le 15 août 1942.
Il assume ensuite en 1943, les fonctions de secrétaire général et chef des services civils à Alger, puis celles de secrétaire général du protectorat français au Maroc.
Il est promu successivement ministre plénipotentiaire, délégué à la résidence générale de Rabat, puis ambassadeur à Karachi en 1947, à Bangkok en 1949.
Il représente la France à la commission de conciliation des Nations unies en Palestine en 1951 et après un passage au Quai d’Orsay où il est chargé des Affaires Afrique-Levant, est finalement nommé secrétaire général du conseil de l’Europe.
Les obsèques de notre regretté camarade ont été célébrées le 28 septembre en la cathédrale de Strasbourg. À la demande de la famille, seul le drapeau des Français Libres était à côté du catafalque.
Entouré des membres de notre section de Strasbourg, son président, M. A. Neff, représentant le général de Larminat empêché, qui n’avait pu se rendre à la cérémonie, a présenté à la famille du disparu les condoléances émues de tous les membres de notre association, que ses membres unanimes renouvellent aujourd’hui.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 92, novembre 1956.