Le ralliement des marins de l’île de Sein à la France Libre
Le 19 juin, alors que les Allemands occupent la Bretagne, l’Ar Zénith, courrier de l’île, fait escale à Sein avec une centaine de militaires et 25 civils échappés d’Audierne, avant de partir pour l’Angleterre. Il compte 4 Sénans à son bord : Jean-Marie Menou, Michel et Gabriel Guéguen, Joseph Guilcher. Le 22 juin, des habitants réunis autour d’un poste de TSF entendent l’appel du général de Gaulle. Le 24 juin parvient l’avis que les militaires doivent se constituer prisonniers. Pour se soustraire au recensement imposé par les Allemands, 136 îliens âgés de 14 à 54 ans embarquent, entre le 24 et le 26 juin, sous la houlette du maire et du recteur, l’abbé Guillerm, sur la Velléda, le Rouanez ar Mor, le Rouanez ar Péoc’h, le Maris Stella et le Corbeau des Mers à destination de l’Angleterre.
Au total, 128 Sénans s’engagent dans la France libre ; les plus jeunes dans la marine de guerre, les plus âgés dans la marine marchande ou au service des pêches de Penzance. Surpris par le grand nombre de Sénans parmi les volontaires qu’il passe en revue à l’Olympia Hall, le 1er juillet, le général de Gaulle aurait dit : « L’île de Sein, c’est donc le quart de la France ».
À l’été et à l’automne 1940, des pêcheurs de l’île déposent en Bretagne des agents de la France Libre, dont Honoré d’Estienne d’Orves.
[TÉMOIGNAGE] Jacques Bauche, « Le ralliement de l’île de Sein », Revue de la France Libre, n° 156 bis, juin 1965.
[VIDÉO] Conférence de Jean-Paul Ollivier sur « De Gaulle et le ralliement des Sénans à la France Libre » (12 avril 2017).
Bibliographie
Jos Fouquet, Ceux du 18 juin 1940, Sein, Jos Fouquet, 2004.
Alexis Le Gall, Les Clochards de la Gloire, Éditions Charles Hérissey, 2017.