12 octobre 2016 In Toutes les actualités By Administrateur
La France Libre et la question syndicale
Lorsque le général de Gaulle quitte le pouvoir en janvier 1946, les syndicats ont acquis dans la vie nationale une place sans précédent. Ce destin était loin de leur être promis lorsque la guerre avait éclaté : le souvenir de 1936 restait à vif, et la défaite de 1940 n’était pas à leur avantage.
Quels sont les facteurs qui ont retourné la situation à leur avantage ? Le but du colloque est de mieux comprendre comment, à partir d’une mission liminaire totalement étrangère à la question syndicale, qui était de maintenir la France dans la guerre jusqu’à la victoire, le général de Gaulle et les Français Libres qui l’entourent en sont venus à imaginer et organiser un avenir dans lequel les syndicats tiendraient une place significative.
Ils l’ont fait en présence de contre-modèles (le corporatisme de Vichy, les totalitarismes, le communisme) et de références nouvelles (les trade unions britanniques et la pensée sociale anglaise). Ils l’ont fait à la fois en coopération et en émulation avec les mouvements de résistance et les forces politiques et syndicales revenues dans le jeu idéologique de la Libération espérée, puis acquise. Ils l’ont fait en fonction d’une vision de la France transformée par la guerre et appelée à une renaissance audacieuse, mais aussi en raison de calculs tactiques : comment gagner à la cause de la France Combattante les forces vives du pays, comment contenir les empiètements politiques des communistes en donnant de larges satisfactions aux syndicats, etc. Ils l’ont fait d’une manière qui a modelé durablement la deuxième moitié du XXe siècle jusqu’à nos jours, mais qui a aussi subi les distorsions et évolutions assez rapidement intervenues une fois la France Libre arrivée à son terme. Les mouvements violents des années 1947-1948 et suivantes, d’un côté, le retour en 1969 de l’idée de participation d’autre part, montrent que les avancées acquises en 1945 étaient loin d’avoir figé le panorama de la question syndicale. Il y a donc lieu d’apprécier quel fut le bilan réel de la France Libre sur ce point.
Auditorium Austerlitz – Musée de l’Armée
Mercredi 18 janvier 2017 – 9 h 00-17 h 30
9 h 00 : arrivée du public
9 h 30 : mots d’accueil par le président de la Fondation de la France Libre
9 h 40 : introduction, par Jean-François Muracciole (professeur d’histoire contemporaine à l’université Paul-Valéry Montpellier III)
Séance du matin
Sous la présidence de Tristan Lecoq (inspecteur général de l’Éducation nationale, professeur des universités associé à l’université Paris Sorbonne)
10 h 00 : « Le rôle des syndicalistes de la zone sud dans les premiers temps de la Résistance (1940-1942) », par Laurent Douzou (professeur en histoire contemporaine à Sciences Po Lyon)
10 h 30 : pause
10 h 50 : « La pensée sociale du général de Gaulle, et les conditions de son évolution dans la guerre et le GPRF », par Laurent Lasne (journaliste, écrivain)
11 h 20 : « L’action de Paul Vignaux aux États-Unis, l’aide à la résistance du mouvement ouvrier et ses rapports avec la France Libre », par Jean Lecuir (ancien maître de conférences en histoire moderne à l’université Paris X Nanterre)
11 h 50 : débat
12 h 20 : pause déjeuner
Séance de l’après-midi
Sous la présidence d’Émeline Vanthuyne (agrégée d’histoire)
14 h 20 : « La France Libre vue par les syndicalistes collaborationnistes », par Gilles Morin (enseignant-chercheur, Centre d’histoire sociale du XXe siècle)
14 h 50 : « Les syndicalistes, saboteurs de la France Libre ? », par Sébastien Albertelli (agrégé d’histoire, chercheur associé au Laboratoire de recherche historique Rhône-Alpes)
15 h 20 : pause
15 h 40 : « Les contacts de Jean Moulin avec les syndicats en 1942 », par Christine Levisse-Touzé (directrice du Musée général Leclerc de Hauteclocque et de la libération de Paris – Musée Jean Moulin de la Ville de Paris, directeur de recherche à l’université Paris-IV)
16 h 10 : « La place des syndicalistes dans le CNR », par Guy Krivopissko (conservateur du Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne)
16 h 40 : débat
17 h 10 : conclusion, par Guillaume Piketty (professeur à Sciences Po Paris)
Informations pratiques
Vous pouvez télécharger le programme.
Musée de l’Armée
129 rue de Grenelle 75007 Paris
Métro : station Invalides (lignes 8 et 13), La Tour Maubourg (ligne 8) ou Varenne (ligne 13)
RER : station Invalides (RER C)
Bus : 28, 63, 69, 82, 83, 92 et 93
En raison des mesures de sécurité mises en place dans le cadre du plan Vigipirate et du nombre limité de places, l’inscription est obligatoire avant le 16 décembre 2016 par téléphone au 01 53 62 81 82 ou par courriel à fw[dot]secretariat[at]france-libre[dot]net.