Jean Perbost
Antoine Marie Joseph Jean PERBOST
né le 30 juin 1915 à Labrihe (32)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 31167
« Disparaît » en Libye le 20 décembre 1941 dans le secteur de Benghazi
Radio-mitrailleur au Groupe de bombardement « LORRAINE »
« Mort pour la France » à l’âge de 26 ans
Il totalisait 721 h de vol
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Jean PERBOST, engagé volontaire à l’âge de 18 ans, est mécanicien dans l’Armée de l’Air, puis sergent-chef radio-navigant en 1940 à l’Ecole de Radio Naviguant de Saint-Jean-d’Angély (17).
Le 17 juin 1940, il refuse l’idée de déposer les armes après avoir entendu le discours radiophonique du Maréchal PETAIN, demandant l’arrêt des hostilités. Jean décide alors de quitter la France et rejoindre l’Angleterre pour continuer le combat.
Deux jours plus tard, avec la complicité de camarades qui ont le même projet, le groupe s’empare d’un quadrimoteur « Farman 122 » sur le terrain de Saint-Jean-d’Angély et décolle à destination de la Grande-Bretagne. A son arrivée, Jean PERBOST fait le choix de répondre à l’Appel du Général de GAULLE en s’engageant parmi les tout premiers dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).
En septembre 1940, il se porte volontaire pour rejoindre l’Escadrille de Bombardement TOPIC en AEF (Afrique Equatoriale Française). A son arrivée à Fort-Lamy au Tchad, Jean PERBOST est affecté au GRB1 (Groupe Réservé de Bombardement n°1).
En février 1941, il participe aux opérations qui vont permettre au Colonel LECLERC la prise de la garnison italienne de l’oasis de Koufra dans le désert Libyen, première victoire des troupes de la France-Libre !
En août 1941, Jean est envoyé au Moyen-Orient sur la Base aérienne de Damas en Syrie. Il va rapidement être affecté au Groupe de Bombardement n°1 (GB1) baptisé LORRAINE en cours de formation. Equipé de bombardiers Blenheim, il va effectuer des vols d’entrainement en qualité de radio-mitrailleur.
Le 12 novembre 1941, le Groupe de bombardement LORRAINE, devenu opérationnel, est envoyé sur le théâtre des opérations au-dessus du désert libyen. Il est intégré dans le dispositif de la RAF en Egypte, au 210e Wing, et va s’installer en plein désert sur un terrain LG.75 (Landing Ground) situé à une quarantaine de kilomètres au sud du village côtier de Sidi-Barrani, à 300 km à l’ouest d’Alexandrie.
L’armée britannique, dans le secteur de Tobrouk en Libye, doit désormais faire face aux divisions blindées de l’Afrikakorps commandées par le Maréchal ROMMEL, ainsi que la division blindée italienne « Ariete », à quoi s’ajoutent des renforts de la Luftwaffe.
Le 20 décembre 1941, Jean PERBOST est désigné pour participer à une nouvelle mission offensive.
Il ne le sait pas… ce sera la dernière.
SA DERNIERE MISSION
Samedi 20 décembre 1941, les Squadrons, composant le « 210e Wing » doivent effectuer une importante mission de reconnaissance offensive contre les véhicules de transport ennemis qui battent en retraite sur la route de Benghazi en Libye. Le Groupe de bombardement « LORRAINE »» en fait partie, accompagné par des bombardiers Blenheim des 45e et 84e Squadrons de la RAF. Ils seront sous la protection de 19 avions de chasse P40-Tomahawk des 112e et 250e Squadrons.
Quatre bombardiers « Blenheim Mk IV » du LORRAINE décollent et prennent le cap à l’ouest en direction de Benghazi. La formation est menée par le Blenheim du Lieutenant-colonel Félix PIJEAUD. Dans le second se trouve l’équipage du pilote Yves EZZANO, et dans le troisième l’équipage du pilote Pol CHARBONNEAU. Le sergent-chef Jean PERBOST est dans le quatrième au poste de radio-mitrailleur du Blenheim n°9. Son équipage est composé du capitaine navigateur Maurice du BOISROUVRAY et du sergent-chef pilote Jean REDOR.
La formation se trouve désormais dans la région de Barce. La météo n’est pas fameuse, le ciel est composé de deux couches de nuages superposées, dont une assez près du sol. Les avions volent entre les deux lorsque soudain 15 avions de la chasse ennemie débouchent de la couche supérieure. Ce sont des Messerschmitt « Me109 » des escadrilles n° I et n° II de l’escadron de chasse Jagdgeschwader n°27 (JG27) de l’aviation allemande. En l’espace d’un instant, c’est la mêlée. L’escorte de chasseurs engage le combat immédiatement faisant face aux assaillants, pendant que les bombardiers piquent pour aller se réfugier dans la couche inférieure de nuages.
Un combat acharné se déroule, ça vole et tire dans tous les sens. Les balles traçantes donnent à ce spectacle féérique l’aspect d’un feu d’artifice du 14 juillet. Un Blenheim anglais est mis en flammes, les autres tentent de resserrer leur formation mais les Me109 attaquent si violemment que la manœuvre avorte avant que les bombardiers puissent se soutenir mutuellement. On aperçoit des appareils en flammes, amis et ennemis, brûlant comme des torches.
Le Blenheim de Félix PIJEAUD est abattu presque immédiatement, son mitrailleur Louis DELCROS mortellement blessé. Le pilote et le navigateur Gaston GUIGONIS réussissent à sauter en parachute alors que l’avion est totalement en flammes.
Les avions de chasse « Tomahawk » réussissent à abattre cinq des « Messerschmitt », tout en subissant eux-mêmes des pertes sévères, quatre sont descendus.
Le Blenheim du lieutenant Yves EZZANO est pris à partie par deux Me109. Ses équipiers Raymond TOURNIER et René BAUDEN se défendent durement. BAUDEN, lors d’une manœuvre d’esquive de son pilote, abat l’un des assaillants ; celui-ci après une vrille désordonnée s’écrase au sol.
Soudain on aperçoit le Blenheim n°9 enveloppé de longues flammes, jaillissant de ses deux moteurs, commençant à ronger les entoilages de ses gouvernes. Deux Messerschmitt s’acharnent sur lui et le Blenheim déséquilibré glisse sur la tranche, passe sur le dos et disparait dans la couche nuageuse.
Le combat finit par cesser et les avions tentent de rentrer à leurs terrains. L’opération, il faut le dire, est un échec. Cinq avions de chasse et deux Blenheim anglais sont portés manquants. Au Groupe LORRAINE, deux Blenheim sont portés manquants, dont le Blenheim n°9 du sergent-chef REDOR où se trouvait Jean PERBOST.
Une note de service de l’Etat-Major FAFL du Moyen Orient du 18 février 1942, indique que toutes les recherches effectuées pour retrouver l’avion du Sergent-chef REDOR sont restées infructueuses.
Jean PERBOST, âgé de 26 ans, Maurice du BOISROUVRAY, âgé de 31 ans, et Jean REDOR, la veille de son 22e anniversaire, sont officiellement « portés disparus ».
Leurs corps ne seront jamais retrouvés.
Estimation du lieu de la disparition au nord d’El-Abi dans le secteur de Benghazi.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Jean Perbost, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.