Jean-Marie Gaston
Jean-Marie GASTON
né le 14 octobre 1910 à Bax (31)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 32.005
« Disparaît en océan Atlantique sud » le 4 novembre 1943 au large du Congo
Mitrailleur au groupe de défense côtière Artois
« Mort pour la France » à l’âge de 33 ans
Il totalisait 88h de vol de guerre et 34 missions
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Jean-Marie GASTON a obtenu au cours de son service militaire dans l’Armée de l’Air débuté en 1930 le brevet de mécanicien avion et le termine avec le grade de sergent.
Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, Jean-Marie est mobilisé. Puis démobilisé après la signature des accords d’armistice le 22 juin 1940. De retour à la vie civile il décide de partir travailler dans les colonies rejoindre l’AEF (Afrique Équatorial Française).
Le 7 avril 1942, Jean-Marie GASTON, alors qu’il se trouve au Congo, décide de répondre à l’Appel du Général de GAULLE en s’engageant dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libre) en qualité de sergent mécanicien avion. Dans un premier temps il est affecté au Détachement Aérien du Congo sur la Base Aérienne n°173 de Pointe-Noire, puis quatre mois plus tard, il est affecté à l’escadrille Arras du groupe de défense côtière Artois (GB1/16) installé sur le terrain d’aviation.
Le groupe Artois est équipé d’avions « Avro-Anson Mk I ». Dès son arrivée le 3 août 1943, Jean-Marie participe à de nombreuses missions de protection de convois maritimes dans le Golfe de Guinée contre les sous-marins allemands qui sillonnent le secteur.
En octobre 1943, l’escadrille Arras, jusque-là équipée de bombes peu efficaces pour d’attaques de sous-marins, doit adapter sur ses avions une nouvelle arme désignée « Depht-Charge ». Ce sont des grenades sous-marines fournies par la RAF (Royal Air Force) en remplacement les bombes utilisées habituellement.
L’escadrille Arras va devoir procéder au premier essai. Le capitaine Camille DARIDAN, commandant l’escadrille va organiser un vol d’entrainement et désigne les membres de l’équipage qui procéderont à cet exercice :
– Lieutenant Roger MALBRANQUE 1er pilote,
– Sous-lieutenant Robert FARRUGIA 2nd pilote,
– Sous-lieutenant Jean-Louis REYNAUD navigateur,
– Aspirant Jack PRIEUR bombardier,
– Sergent-chef Jean-Jacques ROLLAND, radio-télégraphiste,
– Sergent Jean-Marie GASTON mécanicien-mitrailleur.
Sont désignés comme observateurs, pour juger des conclusions pratiques de l’exercice, les capitaines DARIDAN et PROCHAZKA, les lieutenants MANUEL et CHALUT et les sergents-chefs GUIFFANT et VERDON. Le sergent armurier Roger PARIZOT et le sous-lieutenant REYNAUD procéderont à la mise en place sur l’avion les « Depth-Charge » prévues pour l’exercice.
Le 4 novembre 1943, est le jour choisi pour procéder à cet exercice.
Jean-Marie GASTON ne le sait pas… ce sera son dernier vol.
SA DERNIERE MISSION
Jeudi 4 novembre 1943, il est 14h30 lorsque le sous-lieutenant REYNAUD procède à un briefing, à la demande du capitaine DARIDAN, dans la salle de renseignements pour un exposé minutieux, clair et complet, sur les pratiques d’attaques d’un sous-marin avec des grenades sous-marines, ainsi que les consignes de sécurité spécifiques à l’usage de la « Depth-Charge ».
A 15h00, le briefing terminé, l’équipe des observateurs prend la route pour rejoindre l’endroit prévu près du village de Djéno sur la côte à environ 25 kms vers le sud. Le sous-lieutenant Robert FARRUGIA monte à bord de « l’Avro-Anson EG359 » et prend sa place de 2nd pilote pour effectuer la mission d’essai des nouvelles grenades sous-marines.
L’équipage au complet, il est 15h30, lorsque l’avion s’apprête à décoller du terrain de Pointe-Noire et se diriger ensuite vers le sud à l’endroit fixé pour l’exercice le long de la côte dans le secteur du village de Djéno.
Au premier passage, comme convenu un signal est envoyé de la plage par le capitaine DARIDAN pour indiquer que la zone en mer est dégagée. Le pilote effectue sa manœuvre comme prévu et place l’avion longeant la côte à 220 m du rivage et 40 m d’altitude environ.
Il est 15h50 lorsque le largage de la première « Depht-Charge » est réalisé à l’endroit prévu. Du rivage, les observateurs aperçoivent le largage de la bombe.
Malheureusement, alors que celle-ci aurait dû pénétrer dans l’eau et exploser en profondeur après six secondes, elle explose prématurément dès l’entrée en contact avec la mer. La forte explosion provoque une immense gerbe de flamme rouge et de fumée noire de plus de 200m de haut, ainsi qu’une importante onde de choc. L’avion est immédiatement aperçu plongeant à la verticale, se disloquer à l’impact, et disparaître englouti par les flots en l’espace de quelques secondes.
Pendant que le capitaine DARIDAN et le lieutenant MANUEL s’empressent de retourner à la base alerter les secours, deux pirogues conduites pas des indigènes sont mises à la mer.
Contrairement à tout espoir, un homme à la mer est aperçu miraculeusement accroché à un morceau d’épave de l’avion, c’est le sergent-chef ROLLAND. Secouru à demi inconscient, blessé au visage et à la jambe gauche, il est emmené en ambulance à l‘hôpital accompagné du Docteur RAYNAUD, médecin de la Marine.
Une vedette la Marine est dépêchée sur les lieux. Le lieutenant CHALU poursuit les recherches jusqu’à 22h00. Durant la nuit un groupe de sous-officiers accompagnés d’indigènes continuaient les recherches.
Au matin à 8h00 seuls quelques débris de l’avion sont ramassés échoués sur la côte, sans aucune trace du reste de l’équipage.
Jean-Marie GASTON 33 ans Robert FARRUGIA 31 ans, Roger MALBRANQUE 29 ans, Jack PRIEUR 26 ans et Jean-Louis REYNAUD 30 ans, sont déclarés « portés disparus ».
Le lieu de la disparition est situé à 200m du rivage devant le village de Djéno au Congo.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Jean-Marie Gaston, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.