Jean-Louis Reynaud

Jean-Louis Reynaud

Jean-Louis REYNAUD
né le 31 octobre 1913 à Saint-Etienne (42)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 31163
« Disparaît en océan Atlantique sud » le 4 novembre 1943 au large du Congo

Navigateur au groupe de défense côtière « Artois »
« Mort pour la France » à l’âge de 30 ans
Il totalisait1754h de vol dont 101h de nuit

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Jean-Louis REYNAUD, contracte un engagement volontaire dans l’Armée de l’Air à l’âge de 20 ans. Affecté à Nancy au 21e régiment d’aviation, puis à la base aérienne de Lyon-Bron, il obtient en 1936 le brevet de mitrailleur-avion. Volontaire en 1937 pour partir dans les TOE (Territoires des Opérations Extérieures), il est affecté au Maroc sur la base aérienne de Meknès, où il obtient son brevet de mécanicien-avion.

Après que la France soit entrée en guerre en septembre 1939, Jean-Louis est muté au GB1/62 (groupement de bombardement léger) installé à Marrakech au Maroc avant de faire mouvement en France le 6 mai 1940, pour participer à la campagne de France. Après l’annonce radiophonique du maréchal PETAIN, le 17 juin, demandant l’arrêt des hostilités, le GB1/62 se replie en Algérie.

En août 1940, l’adjudant Jean-Louis REYNAUD est envoyé à Dakar où il participe à la défense de la ville lors de la tentative de débarquement des Forces Françaises Libres les 23, 24 et 25 septembre. Dirigé vers Libreville au Gabon, il participe fin octobre à la défense de la ville lors des attaques menées par les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). Blessé, il est fait prisonnier.

Libéré en janvier 1941, il décide de s’engager dans les FAFL. Dirigé vers la base aérienne de Brazzaville, il est affecté au détachement permanent des avions de commandement, où il obtient son brevet de navigateur et participe à la campagne de conquête du Fezzan.

Avro-Anson Mk I (DR).

En mai 1943, l’adjudant-chef REYNAUD est muté au groupe de défense côtière Artois (GB1/16), installé à Pointe-Noire, au Gabon. Affecté à l’escadrille Arras équipée d’avions « Avro-Anson Mk I », il participe dès son arrivée aux missions quotidiennes de patrouille en mer au-dessus du golfe de Guinée pour la protection des convois maritimes contre les sous-marins allemands qui sillonnent le secteur.

En octobre 1943, l’escadrille Arras, jusque-là équipée de bombes peu efficaces pour d’attaques de sous-marins, doit adapter sur ses avions une nouvelle arme désignée « Depht-Charge ». Ce sont des grenades sous-marines fournies par la RAF (Royal Air Force) en remplacement les bombes utilisées habituellement.

L’escadrille Arras va devoir procéder au premier essai. Le capitaine Camille DARIDAN, commandant l’escadrille va organiser un vol d’entraînement et désigne les membres de l’équipage qui procéderont à cet exercice :
– Lieutenant Roger MALBRANQUE 1er pilote,
– Sous-lieutenant Robert FARRUGIA 2nd pilote,
– Sous-lieutenant Jean-Louis REYNAUD navigateur,
– Aspirant Jack PRIEUR bombardier,
– Sergent-chef Jean-Jacques ROLLAND radio-télégraphiste,
– Sergent Jean-Marie GASTON mécanicien-mitrailleur.

Sont désignés comme observateurs, pour juger des conclusions pratiques de l’exercice, les capitaines DARIDAN et PROCHAZKA, les lieutenants MANUEL et CHALUT et les sergents-chefs GUIFFANT et VERDON. Le sergent armurier Roger PARIZOT et le sous-lieutenant Jean-Louis REYNAUD procéderont à la mise en place sur l’avion les « Depth-Charge » prévues pour l’exercice.

Le 4 novembre 1943, est le jour choisi pour procéder à cet exercice.

Jean-Louis REYNAUD ne le sait pas… ce sera son dernier vol.

SA DERNIERE MISSION

Jeudi 4 novembre 1943, il est 14h30 lorsque, le sous-lieutenant REYNAUD procède à un briefing, à la demande du capitaine DARIDAN, dans la salle de renseignements pour un exposé minutieux, clair et complet, sur les pratiques d’attaques d’un sous-marin avec des grenades sous-marines, ainsi que les consignes de sécurité spécifiques à l’usage de la « Depth-Charge ».

« Avro-Anson EG359 » de l’escadrille Arras. Au premier plan un tirailleur portant sur son épaule l’appareil photo qui équipe l’avion (DR).

A 15h00, le briefing terminé, l’équipe des observateurs prend la route pour rejoindre l’endroit prévu près du village de Djéno sur la côte à environ 25 kms vers le sud. Jean-Louis monte à bord de « l’Avro-Anson EG359 » et prend sa place de navigateur pour effectuer la mission d’essai des nouvelles grenades sous-marines.

L’équipage au complet, il est 15h30, lorsque l’avion s’apprête à décoller du terrain de Pointe-Noire et se diriger ensuite vers le sud à l’endroit fixé pour l’exercice le long de la côte dans le secteur du village de Djéno.

Au premier passage, comme convenu un signal est envoyé de la plage par le capitaine DARIDAN pour indiquer que la zone en mer est dégagée. Le pilote effectue sa manœuvre comme prévu et place l’avion longeant la côte à 220 m du rivage et 40 m d’altitude environ.

Il est 15h50 lorsque le largage de la première « Depht-Charge » est réalisé à l’endroit prévu. Du rivage, les observateurs aperçoivent le largage de la bombe.

Malheureusement, alors que celle-ci aurait dû pénétrer dans l’eau et exploser en profondeur après six secondes, elle explose prématurément dès l’entrée en contact avec la mer. La forte explosion provoque une immense gerbe de flamme rouge et de fumée noire de plus de 200m de haut, ainsi qu’une importante onde de choc. L’avion est immédiatement aperçu plongeant à la verticale, se disloquer à l’impact, et disparaître englouti par les flots en l’espace de quelques secondes.

Pendant que le capitaine DARIDAN et le lieutenant MANUEL s’empressent de retourner à la base alerter les secours, deux pirogues conduites pas des indigènes sont mises à la mer.

Contrairement à tout espoir, un homme à la mer est aperçu miraculeusement accroché à un morceau d’épave de l’avion, c’est le sergent-chef ROLLAND. Secouru à demi inconscient, blessé au visage et à la jambe gauche, il est emmené en ambulance à l‘hôpital accompagné du docteur RAYNAUD, médecin de la Marine.

Une vedette de la Marine est dépêchée sur les lieux. Le lieutenant CHALU poursuit les recherches jusqu’à 22h00. Durant la nuit un groupe de sous-officiers accompagnés d’indigènes continuaient les recherches.

Au matin à 8h00, seuls quelques débris de l’avion sont ramassés échoués sur la côte, sans aucune trace du reste de l’équipage.

Jean-Louis REYNAUD 30 ans, Jean-Marie GASTON 33 ans, Robert FARRUGIA 31 ans, Roger MALBRANQUE 29 ans et Jack PRIEUR 26 ans, sont déclarés « portés disparus ».

Le lieu de la disparition est situé à 200m du rivage devant le village de Djéno au Congo.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Jean-Louis Reynaud, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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