Jean Cravoisier
Jean Pierre CRAVOISIER
Né le 26 mars 1921 à Paris
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.046
« Disparaît dans la Manche » le 5 décembre 1941 au large d’Étretat
Pilote de chasse au « 607 Squadron » de la RAF
« Mort pour la France » à l’âge de 20 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Jean CRAVOISIER est étudiant en sciences-humaines lorsque la France entre en guerre en 1939.
Engagé dans l’Armée de l’Air à seulement 18 ans, en janvier 1940 il est envoyé en qualité l’élève-pilote à l’École n° 26 de Quimper. En avril, il est muté à l’École de Pilotage n°27 de Plouha-Morlaix.
Au lendemain du discours radiophonique prononcé le 17 juin 1940 par le maréchal PÉTAIN annonçant aux français qu’il a demandé à l’ennemi un Armistice, Jean refusant la défaite de l’armée française, décide de quitter la France et rejoindre la Grande-Bretagne pour continuer le combat.
A Douarnenez, il embarque le jour même, avec une cinquantaine d’élèves-pilotes, sur le bateau de pêche Le Trébouliste à destination de l’Angleterre.
A son arrivée, il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant parmi les tout premiers volontaires dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).
Deux mois plus tard, volontaire pour faire partie d’un corps expéditionnaire, enregistré parmi le personnel du GMC1 (groupe mixte de combat n°1), il embarque à Liverpool pour l’opération « Menace », avec pour objectif un débarquement à Dakar. Celui-ci ayant échoué, il se retrouve en octobre 1940 à Douala au Cameroun.
De retour en Angleterre en décembre 1940, Jean débute le parcours de la formation de pilote de la RAF (Royal Air Force).
Breveté pilote de chasse en septembre 1941, il est affecté en novembre en unité opérationnelle au « 607 Squadron » installé en bord de mer à la pointe sud-est de l’Angleterre sur la base RAF de Manston.
Avec ses amis Maurice HALNA du FRETAY (†), Maurice BOYER (†) et Raymond VAN WYMEERSCH, ils vont voler sur « Hurricane IIe », un avion de chasse équipé de bombes qui a pris le nom de « Hurribomber » dont la spécialité est l’attaque en piqué.
Le 5 décembre 1941, une amélioration de la météo permet au « 607 Squadron » de reprendre ses missions opérationnelles. Ce matin Jean CRAVOISIER est désigné pour sa première mission de guerre.
Il ne le sait pas… ce sera la première… et la dernière.
SA DERNIERE MISSION
Vendredi 5 décembre 1941, le « 607 Squadron » doit effectuer une mission d’attaque de navires repérés le long des côtes normandes dans le secteur du Havre. Il sera accompagné par huit « Hurricane IIc » du « 32 Squadron ». L’escorte sera assurée par vingt-quatre Spitfire du « 41 Squadron » et du « 65 Squadron » de la Wing de Tangmere.
Jean CRAVOISIER est désigné pour y participer.
Il est 12h40 lorsque les huit « Hurribomber » du « 607 Squadron » décollent de la base RAF de Manston suivis par les huit « Hurricane » du « 32 Squadron » ; ils prennent la direction du point de rendez-vous à Beachy-Head. La formation est conduite par le Squadron Leader Noel MOWAT.
Jean est aux commandes du « Hurricane Mk.IIb (BE475) AE- » armé de ses 2 bombes. Il est l’équipier du sergeant Arthur LEWIS, un canadien de la RCAF (Royal Canadien Air Force).
Il est 12h50 lorsque la formation est rejointe au-dessus de Beachy-Head par les Spifire de la Wing de Tangmere. Ensemble ils procèdent à la traversée de La Manche en prenant le cap 191.</p<
A quatre kilomètres au large de Fécamp le « 607 Squadron » et le « 32 Squadron » virent vers l’ouest et longent la côte à la recherche des navires ennemis signalés dans le secteur.
A défaut de les trouver, ils repèrent dans le secteur d’Étretat des navires marchands de moindre importance qu’ils attaquent aussitôt. Au cours de deux passages successifs les « Hurribomber » larguent leurs bombes. Les navires, accompagnés par un « flag-ship » (navire marchand lourdement armé d’armes antiaériennes), se défendent par d’intenses tirs de défense antiaérienne.
Il est environ 13h15 lorsque des avions de la chasse ennemie présents dans le secteur interviennent. Il s’agit de « Messerschmitt Bf109 » et « Focke-Wulff Fw190 » devant appartenir à l’escadre de chasse « JG2 » (Jagdgeschwader n°2) surnommée « Richthofen ».
Un combat aérien est aussitôt engagé. Le « Hurricane » du Flight-Officer A. LAW appartenant au « 32 Squadron » est touché, le pilote est blessé. L’équipier du Squadron Leader, le Flight/Lieutenant Patrick STEPHENSON, ajuste un « Bf109 » dans son collimateur, le mitraille et l’abat. Le « Hurribomber » du sergeant Arthur LEWIS est sérieusement touché par les tirs de l’artillerie antiaérienne.
Une fois le combat rompu, les pilotes reprennent le chemin du retour. Il est 14h45 lorsque le dernier « Hurricane » se pose à Manston.
À la base RAF de Tangmere, on ne déplore aucune perte parmi les Squadrons de Spitfire.
Du côté du « 32 Squadron », le Flight Officer A. LAW revient blessé. On déplore aussi la perte de deux pilotes : le Squadron Leader Thomas GRIER âgé de 23 ans et le sergeant Wayne FITCH. Portés disparus, leurs corps ne seront jamais retrouvés.
Au « 607 Squadron », on déplore la perte des deux pilotes Arthur LEWIS et Jean CRAVOISIER, qui seront le lendemain officiellement déclarés « porté disparu ».
Le sous-lieutenant Jean CRAVOISIER participait à sa première mission de guerre.
Il était âgé de 20 ans.
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Estimation du lieu de sa disparition au large d’Étretat.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Jean Pierre Cravoisier, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).