Jacques Moréac

Jacques Moréac

Jacques Moréac (DR).

Jacques MORÉAC
Né le 22 avril 1914 à Rennes (35)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.471
« Disparaît au-dessus de la Manche » le 9 janvier 1943 au large de la Baie de Somme

Pilote au groupe de chasse GC2 « Île de France »
« Mort pour la France » à l’âge de 28 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Jacques MORÉAC, passionné d’aviation, n’ayant pu être incorporé dans l’armée de l’Air pour raison de santé, s’engage en 1937 au bataillon d’Afrique installé en Tunisie.

Lorsque France entre en guerre en septembre 1939, ne supportant pas l’inactivité, il sollicite à maintes reprises un oncle général d’armée pour qu’il soit muté dans un régiment en France. Il finit par obtenir satisfaction au moment où le maréchal PÉTAIN annonce aux français le 17 juin 1940 avoir demandé à l’ennemi l’arrêt des combats.

Après la signature de l’Armistice, Jacques est maintenu en activité en Afrique du Nord. Refusant la défaite de l’armée française, il décide de répondre à l’Appel du général de GAULLE et rejoindre la Grande-Bretagne. C’est à Casablanca au Maroc en octobre 1940 qu’il trouve le moyen d’embarquer pour Gibraltar.

À son arrivée en Angleterre, il s’engage à Londres dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). Candidat pilote, il ne va débuter la formation dans les écoles de la RAF (Royal Air Force) qu’à partir du mois août 1941.

« Spitfire IX » du 340 Squadron « Île de France » (DR).

Treize mois plus tard, il est breveté pilote de chasse et termine sa formation dans une unité d’entraînement opérationnel au n° 58 OTU (Operational Training Unit) de Grangemouth, puis de Balado-Bridge, avant d’être affecté trois mois plus tard, le 22 décembre 1943, au groupe de chasse GC2 « Île de France », devenu le « 340 Free French Squadron » de la RAF.

Le « 340 Squadron » est installé sur la base RAF de Biggin-Hill situé à 20 km au sud-est de Londres. Équipé d’avions de chasse « Spitfire Mk.IXb », il n’est composé que de pilotes des Forces françaises libres commandés par le capitaine Squadron Leader Henri SCHLOESING.

Le 9 janvier 1943, Jacques est désigné pour une mission de protection d’une formation de bombardiers devant opérer dans au nord de la France. Ce sera sa première mission de guerre.

Il ne le sait pas… ce sera aussi la dernière.

SA DERNIERE MISSION

Samedi 9 janvier 1943, le groupe de chasse « Île de France » va participer, conjointement avec le « 611 Squadron », à la mission « CIRCUS 248 » pour la protection d’une formation de douze bombardiers « Douglas-Boston » ayant pour objectif l’aérodrome d’Abbeville.

Il est 12h50, lorsque douze appareils du « 340 » répartis en trois sections décollent de la base RAF de Biggin-Hill, conduits par le capitaine SCHLOESING qui mène la « Red Section ». Leur mission consiste à servir d’appât aux chasseurs ennemis pour les forcer à décoller et ainsi tenter de les surprendre avant même qu’ils aient pu prendre de l’altitude.

« Spitfire » en formation (DR).

Jacques est aux commandes du « Spitfire Mk.IXb » (BS406) « GW-D ». Il est le n°2 de la « Yellow section » menée par le lieutenant Eugène REILHAC (Yellow1). Avec eux, le lieutenant Olivier MASSART (Yellow3) et son équipier le sous-lieutenant Ferdinand HARDY (Yellow4).

La « Blue section » est mené par la capitaine Jean FOURNIER (Blue1).

Après avoir survolé Beachy-Head, le « 340 » effectue la traversé de la Manche au raz des vaques en direction de l’estuaire de la Somme. En chemin l’ordre est donné aux bombardiers de faire demi-tour en raison d’une météo bien trop mauvaise sur l’objectif. Cependant, le « 340 » n’ayant pas été informé de la situation poursuit sa mission, après avoir franchi la côte française il grimpe à 3500m d’altitude.

La présence du « 340 » à l’approche d’Abbeville provoque le décollage d’un groupe de quatorze chasseurs « Fock-Wulf Fw190 » de la Jagdgeschwader JG26… le piège a fonctionné.

« Messerschmitt » contre « Spitfire » (DR).

Un combat aérien est rapidement engagé à basse altitude. Très vite des avions ennemis sont abattus. RIELHAC (Yellow1) abat un « Fw190 » et en endommage un autre. Le sous-lieutenant Pierre LORANT (Red2) détruit un « Fw190 » et en endommage un autre.

Tandis que le groupe se disperse, l’aspirant MORÉAC (Yellow2) n’écoutant que sa fougue et son courage se jette dans la bagarre, il est aperçu pour la dernière fois en train d’engager seul la poursuite de deux « Fw190 » situées légèrement en dessous de lui.

Le « 340 » rompt le combat et rentre à Biggin-Hill.

Il est 14h20 lorsque le dernier avion se pose. Un appareil est manquant, c’est le Spitfire « GW-D », celui de Jacques. Les heures passent sans avoir d’autre nouvelle, tout laisse penser que Jacques est tombé en mer après avoir été victime de l’attaque des « Fw190 » qu’il poursuivait.

Le sous-lieutenant Jacques MORÉAC sera officiellement déclaré « porté disparu ».

Il était âgé de 28 ans et participait à sa première mission de guerre.

Son corps ne sera jamais retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition au large de la Somme.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Jacques Moréac, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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