Jacques Dodelier

Jacques Dodelier

Jacques Dodelier alias James Boulat (DR).

Jacques Marie Louis DODELIER
né le 10 novembre 1903 à Bretz (Finistère)

Engagé dans la Royal Air Force
Matricule RAFVR n° 81.881
« Disparaît au nord de l’Éthiopie » le 16 décembre 1940 dans le secteur de Mello

« Compagnon de la Libération »
Navigateur au n° 1 French Bomber Flight
« Mort pour la France » à l’âge de 37 ans

Incorporé à titre posthume dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Le matricule FAFL n° 35.083 lui sera attribué.

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Jacques DODELIER, officier à l’Ecole de cavalerie de Saumur, obtient à l’âge 26 ans son Brevet d’observateur en avion.

Affecté dans divers Régiments au Maroc et en Tunisie entre 1930 et 1937 Jacques participe à de nombreux vols au poste d’observateur. En 1933, il est décoré de la Légion d’honneur à titre exceptionnel pour son engagement dans les combats survenus au Maroc lors des soulèvements.

Lorsque la France entre en guerre en 1939, le capitaine Jacques DODELIER est en poste en Tunisie affecté au GAO-586 (Groupement Aérien d’Observation) stationné à Madjaz-Al-Bab situé à 40km au sud-ouest de Tunis.

En juin 1940, le capitaine Jacques DODELIER est en poste sur la base aérienne de Youks-les-Bains au nord-est de l’Algérie. Après la signature des accords d’armistice le 22 juin 1940 annonçant l’arrêt des combats, refusant la défaite de la France, il décide de rejoindre les forces militaires britanniques en Egypte pour continuer le combat.

Jacques DODELIER et cinq autres camarades envisagent de subtiliser 2 bombardiers « Glenn-Martin 197 » présents sur le terrain. Le 2 juillet 1940, les 2 bombardiers, n°82 et n°102, décollent dans le plus grand secret à destination de l’Égypte. L’équipage du Glenn-Martin n°102 est composé du capitaine DODELIER navigateur, de l’adjudant-chef TRECAN pilote, et du sergent CUNIBIL radio-mitrailleur.

À leur arrivée à Héliopolis, ils s’engagent dans la Royal Air Force (RAF). À cette occasion Jacques demande à prendre le nom d’emprunt de « James BOULAT » pour la durée de la guerre.

Parmi les français qui ont rejoint les anglais, une quinzaine d’aviateurs autour des deux Glenn-Martin, vont constituer une escadrille qui va être intégrée dans le dispositif de la RAF. Elle est baptisée « n°1 French Bomber Flight » (1FBF). L’escadrille est rattachée au « 8 Squadron » installé sur la Station RAF de Khomaksar située près d’Aden au Yémen. Elle est composé des deux bombardiers « Glenn-Martin 167 », le n°82 et le n°102 sous le commandement du capitaine Jacques DODELIER.

En décembre 1940, le bombardier « Glenn-martin n°102 » a déjà participé à de nombreuses missions de harcèlement des troupes italiennes au nord de l’Ethiopie et de la Somalie. Son équipage est composé de l’adjudant-chef Yves TRECAN pilote, du capitaine Jacques DODELIER navigateur, du sergent Ronan MICHEL radio-mitrailleur et du sergent Robert CUNIBIL mitrailleur.

Le 16 décembre 1940, Jacques DODELIER doit effectuer une nouvelle mission de reconnaissance.

Il ne le sait pas… ce sera la dernière.

SA DERNIERE MISSION

Lundi 16 décembre 1940, le capitaine DODELIER est à son poste de navigateur à bord du « Glenn-Martin n°102 » pour effectuer une mission de reconnaissance de l’aérodrome italien de Dire-Dawa situé au Nord de l’Ethiopie.

Bombardier « Glenn-Martin 167 » (DR).

Il est 6h47 lorsque le bombardier décolle du terrain de la Station RAF de Khomaksar pour sa 44ème mission. L’équipage est au complet : Yves TRECAN au poste de pilote, Jacques DODELIER au poste de navigateur, Robert CUNIBIL et Ronan MICHEL aux postes de mitrailleurs. La durée du vol pour atteindre l’objectif est estimée à 1h45 à une altitude de 7000m.

Il est environ 8h30 lorsque le pilote amorce son piqué sur l’objectif. Les canons de DCA (défense anti-aérienne) ouvrent le feu sur le bombardier. Deux avions de chasse italiens présents dans le secteur procèdent à une attaque du Glenn-Martin. Ronan MICHEL, grâce aux tirs de ses mitrailleuses, fait renoncer l’un d’eux. Mais il est trop tard, le moteur gauche et un réservoir d’essence sont touchés. Le bombardier est en perte de la vitesse. Il essuie de nouveaux les tirs du chasseur italien qui l’a rattrapé. Ronan MICHEL de sa tourelle supérieure est bien placé pour voir que l’avion est sérieusement touché. Il fait signe à son camarade Robert CUNIBIL, placé dans la tourelle inférieure, d’évacuer l’avion.

Robert s’exécute aussitôt et saute en parachute. Au cours de sa descente il aperçoit le bombardier piquer vers le sol, s’écraser et prendre feu. Son ami Ronan n’a pas pu sauter, il se souvient qu’il n’avait pas emporté de parachute ce jour-là. L’avion est tombé près du village de Mello à environ 30 kms au nord de Dira-Dawa (Diré-Daoua). A son arrivée au sol, Robert CUNIBIL est fait prisonnier par des villageois.

À la Station RAF de Khomaksar, absent au retour de sa mission, le « Glenn-Martin n°102 » est porté « manquant ».

Jacques DODELIER âgé de 37 ans, Yves TRECAN âgé de 29 ans et Ronan MICHEL âgé de 27 ans seront officiellement « portés disparus ».

Leurs corps ne seront jamais retrouvés.

Estimation du lieu de la disparition au nord de l’Éthiopie dans le secteur de Mello (Milo).

Pour en savoir davantage sur le parcours de Jacques Dodelier, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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