Introduction

Introduction

Introduction

Le jury national du concours national de la Résistance et de la Déportation a choisi de proposer à la réflexion des élèves le thème de la résistance dans les camps nazis pour l’année scolaire 2011-2012.
L’univers concentrationnaire constitue un monde radicalement différent du système de contrôle et de coercition instauré en Europe par la dictature nazie et ses satellites. La Résistance organisée ne constitue qu’une partie de la résistance dans les camps, d’autant moins importante que, comme le signale Claire Andrieu dans la brochure officielle diffusée par la Fondation pour la mémoire de la Déportation, « résister à un système de terreur clos suppose d’autres ressources, d’autres moyens, et génère d’autres types de conflits internes ».
Toute forme de résistance est particulièrement difficile, et partant de là très minoritaire, dans un environnement hostile où tout est fait justement pour l’empêcher. Dans ce cadre, c’est l’élimination d’un ennemi potentiel ou effectif du régime nazi qui est visé, en le brisant physiquement et moralement, en l’isolant de la communauté humaine, en l’immergeant dans un monde hiérarchisé, inégalitaire, foncièrement brutal et avilissant, où l’individu est isolé, de l’extérieur du camp, mais aussi du reste des déportés.
L’acte de résistance est donc d’abord un acte de survie ; ce sont aussi des formes de fraternité ou de solidarité, des pratiques d’entraide, de partage, voire de sauvetage.
Constitué dès 1933, le système concentrationnaire nazi connaît de profonds changements au cours de la guerre : avec le lancement de l’entreprise d’extermination des juifs et des tziganes, concomitant à l’invasion de l’Union soviétique en juin 1941 ; avec l’intégration économique des camps de concentration (en allemand, Konzentrazionslager ou KZ) dans la machine de guerre allemande, quand les espoirs de victoire éclair sur le front russe s’envolent à l’hiver 1941-1942.
Cette utilisation croissante de la main d’œuvre déportée a eu d’importantes conséquences, en permettant aux détenus politiques (en allemand, Schutzhäftlinge), surtout communistes, d’occuper des postes-clés dans le système administratif du camp central, moyen pour eux d’améliorer le sort de camarades, de protéger des détenus particulièrement menacés… Elle a aussi autorisé le développement de formes de sabotage, en dépit des menaces qui pesaient sur celui qui était découvert.
Les Français libres n’ont pas été étrangers à cette autre forme de résistance. Quelques exemples, ne prétendant pas à l’exhaustivité, en témoignent.