Historique de la 21e compagnie nord-africaine
Compagnie antichar n° 2
La 21e compagnie divisionnaire nord-africaine a été formée à Damas le 1er juillet 1941 par l’adjudant-chef Simon Paldacci avec des éléments ralliés aux F.F.L. en vertu des clauses de l’armistice de Saint-Jean-d’Acre et provenant en majeure partie du 5/1 R.T.M. et du 1er R.S.M. Cette compagnie comprend, à l’origine, deux sections de voltigeurs et mitrailleurs, et une section de canons de 75. Elle reste stationnée en Syrie jusqu’au 20 avril 1942, date à laquelle elle devient, avec 12 canons de 75, sous le commandement du capitaine Dunyach, compagnie antichar de la 2e Brigade Française Indépendante qui, sous les ordres du général Cazaud, part pour l’Égypte, où elle se regroupe à Marsa Matruh.
Du 15 mai au 16 juin 1942, la 21e compagnie N.A. reçoit diverses missions de défense, à Bardia, puis à Gambut. L’attaque de Rommel, lancée le 27 mai contre la 1re brigade à Bir-Hakeim se poursuit victorieusement et, dans la nuit du 17 juin, la 2e Brigade est contrainte de se replier de Gambut sur Fort Capuzzo en essuyant des pertes. La 21e compagnie N.A. perd une pièce de 75 et 3 véhicules. La retraite sur l’Égypte commence. La compagnie occupe successivement des positions à Halfaya, à Fuka, au nord de la dépression de Qatara, et arrive le 3 juillet à Helouan, dans la région du Caire, où les troupes françaises se regroupent et se réorganisent.
L’ennemi ayant été stoppé à El-Alamein, la 2e Brigade dont le lieutenant-colonel Alessandri prend le commandement, organise des positions éventuelles de repli, d’abord à l’ouest du Caire (Imbabah) puis au Wadi Natrun entre Le Caire et Alexandrie, enfin à Amriya, aux portes d’Alexandrie. Lorsque la bataille d’El Alamein est sur le point d’être déclenchée, la 2e Brigade se porte sur le front et y occupe successivement différents secteurs, du 20 octobre au 5 novembre 1942. La 21e compagnie N.A. assure la défense antichar, et une section, commandée par le sous-lieutenant Paldacci, a l’occasion de prendre l’ennemi à partie. Le 6 novembre, les opérations sont terminées pour les troupes françaises qui restent en arrière dans la région d’El-Alamein. Le lieutenant Stahl prend le commandement de la compagnie le 1er décembre 1942. Le mois de janvier 1943 voit la 21e compagnie N.A. à l’École d’artillerie d’Almaza, près du Caire où elle reçoit l’instruction sur le canon antichar anglais de six livres. Dotée de ce nouveau matériel et réorganisée, la compagnie rejoint la 2e Brigade, commandée par le colonel Brosset, stationnée dans la région de Tobruk où se constitue, sous les ordres du général de Larminat, la 1re D.F.L. Le 20 mars, la 21e compagnie N.A. et la 23e compagnie N.A. fusionnent pour former, avec seize canons, la compagnie antichar n° 2 (C.A.C. 2) dont le capitaine Magendie prend le commandement.
À partir du 18 avril, c’est le mouvement de la 1re D.F.L.,vers la Tunisie et, du 6 au 13 mai 1943, la C.A.C. 2 est en ligne, assurant la défense antichar dans le secteur de Takrouna, à l’ouest d’Enfidaville, tandis que l’infanterie de la 2e brigade lance son attaque sur ce piton. La campagne de Tunisie est terminée. Le 9 juin, la 1re D.F.L. est expulsée de Tunisie et retourne en Tripolitaine, où elle reste stationnée à Zuara jusqu’à la fin du mois d’août. Le général Brosset prenant le commandement de la division, la 2e Brigade passe sous les ordres du lieutenant-colonel Garbay.
Le 1er septembre, la 1re D.F.L. rentre en Tunisie. La C.A.C. 2 stationne à Beni Khiar près de Nabeul. Le 16 octobre, ayant reçu des renforts, elle se dédouble donnant naissance à la C.A.C.I. Le commandement de la compagnie repasse au capitaine Stahl. Pendant les sept mois et demi passés en Tunisie, la C.A.C. 2 est équipée sur le type américain, avec des canons de 57 mm, et doit reprendre l’instruction.
Le 11 avril 1944, elle est embarquée pour l’Italie. Après un court séjour dans la région de Naples, puis de Castelvetère di Calore, région d’Avellino, elle prend part activement aux opérations du 15 au 25 mai, percement de la ligne Gustav et de la ligne Hitler dans la vallée du Liri, devant Ponte Corvo ; du 4 au 7 juin, poussée sur Tivoli à l’est de Rome, de Viterbo à Bolsena. Au cours de ces opérations, la C.A.C. a deux tués, dix-sept blessés, quatre canons et un véhicule détruits.
Le 26 juin, la division est ramenée en arrière à Albanova, où elle se prépare à partir pour un nouveau théâtre d’opérations. Ce sera le débarquement sur la côte de Provence le 15 août 1944.
La 21e compagnie N.A. (C.A.C. 2) était composée de tirailleurs marocains. L’encadrement sous-officiers était moitié marocain, moitié français. Les officiers étaient français.
Historique rédigé en juillet 1944 par le capitaine Sthal
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 166, janvier-février 1967.