Henri Pergaud
FFL 38398
Henri Pergaud vient de nous quitter en ce mois de novembre 1994 si propice au souvenir et à l’émotion.
Engagé volontaire au titre du réseau FFL « Ceux de la Libération » le 1er septembre 1940, chargé de mission, aidé par sa femme Émilienne (qu’il a épousée à Quingey en 1929) et qui est son agent de liaison, il crée un important réseau de renseignements. Détaché au bureau des opérations aériennes au début de 1943, il joue un rôle de premier plan dans l’organisation des parachutages de la zone nord. Après un stage du 16 août 1943 au 28 janvier 1944 au BCRA à Londres, il est parachuté en France au titre de la mission Philinthe sous le pseudonyme de « Lateur Henri » au grade de capitaine, pour une nouvelle mission au sein de la délégation civile du général de Gaulle. Bien que particulièrement recherché par la Gestapo depuis le début de 1943, il ne cessera pas de s’exposer jusqu’à la Libération. C’est au début 1944 que sa femme sera arrêtée et torturée par la Gestapo. Elle est venue mourir près de Quingey et a reçu la croix de guerre avec une palme, le grade de sous-lieutenant et la mention « Morte pour la France ».
Assimilé au grade de lieutenant-colonel, il supervisera les Corps francs de Paris, ayant environ 3 000 hommes sous ses ordres.
Sur la demande du directeur général de la SNCF, il est attaché aux chemins de fer de campagne en Allemagne pour récupérer les matériels ferroviaires spoliés par les Allemands au cours de la guerre. Il opérera dans les zones anglaise, américaine, française et russe en Allemagne et en Autriche, en liaison constante avec les états-majors français, anglais, américain et russe.
Il reprend son poste d’ingénieur à la SNCF le 1er octobre 1947 et continue d’effectuer des missions dans la réserve, jusqu’au 19 septembre 1951, date à laquelle il est victime d’un très grave accident de parachutisme lors d’une mission.
Le 17 janvier 1979, il a reçu la médaille d’honneur en or des chemins de fer après quarante-et-une années de service. Il était titulaire de la médaille de vermeil.
Par ailleurs, il était notamment officier de la Légion d’honneur, médaillé de la Résistance avec rosette, croix de guerre avec six palmes, officier de l’ordre de l’Empire britannique « OBE », et médaille vermeil de l’ordre du Mérite polonais.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 289, 1er trimestre 1995.