Henri James
Henri Léon Denis JAMES
né le 6 décembre 1920 à Argentan (61)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FFL 52.276
« Disparaît en mer Méditerranée » le 17 août 1942 au large de la Grèce
Parachutiste à la 1re Compagnie de Chasseurs Parachutistes
« Mort pour la France » à l’âge de 21 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Henri JAMES, après avoir entendu le discours radiophonique du 17 juin 1940 prononcé par le maréchal PÉTAIN demandant l’arrêt des combats, ne supportant pas la défaite de l’armée française, décide de rejoindre la Grande-Bretagne pour combattre auprès des Britanniques.
A son arrivée en Angleterre il fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE et signe à Londres son s’engagement dans les Forces Françaises Libres en septembre 1940.
Volontaire pour devenir parachutiste, il suit la rigoureuse formation imposée par le capitaine BERGÉ et obtient son brevet de parachutiste en février 1941.
Affecté à la 1re CIA (Compagnie d’Infanterie de l’Air) des FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres), son unité est envoyée en Egypte en janvier 1942, combattre auprès des Britanniques les forces italo-germaniques en Libye.
Désormais intégrés dans l’unité britannique des SAS (Special Air Service) du Major STIRLING, ces hommes vont suivre des entrainements des plus sévères les préparant à pratiquer tous types de sabotages en intervenant en profondeur à l’intérieur des territoires occupés par l’ennemi en plein désert.
Le 7 juin 1942, débute une importante mission ayant pour objectif la destruction d’avions ennemis sur divers aérodromes occupés par les Allemands et Italiens dans la région de Benghazi en Libye. Pour cela ils vont obtenir le concours des membres du LRDG (Long Range Desert Group) que l’on surnomme « les rats du désert ».
Henri JAMES fait partie du Groupe de Lieutenant JORDAN. Le groupe a comme objectif la destruction des avions de l’aérodrome de « Siret-el-Chreiba » situé à plus de mille kilomètres de leur point de départ.
Malheureusement cinq jours après leur départ les choses ne se passent comme prévu. Alors qu’ils ne sont plus qu’à quelques centaines de mètres de l’objectif, l’aérodrome subitement est mis en alerte. Des patrouilles allemandes vont sillonnés les environs toute la nuit. Les cinq parachutistes pourchassés finissent par être entourés d’une soixantaine de soldats et se rendent.
Arrêté et fait prisonnier, Henri JAMES ne le sait pas… dans quelques semaines il va connaître une fin tragique.
SA DISPARITION
Le 13 juin 1942, le Groupe TOURNERET, dont font partie Henri, est fait prisonnier par les Allemands.
Le lendemain, les prisonniers sont remis aux mains des Italiens qui les conduisent par camion vers un camp de prisonniers installé dans une oasis à 10km de Benghazi en Libye. Ils sont regroupés avec des éléments de l’armée britannique (Australiens, Néo-Zélandais, Chypriotes, Hindous).
Après cette opération de sabotage, ce sont quatorze des parachutistes français qui se retrouvent prisonniers : Jean-Paul TOURNERET, Jean-Charles ROYER et son frère Georges, Emile LOGEAIS, Lucien GEIGER, Pierre de BOURMONT, Marcel DREZEN, Michel VIDAL, Henri JAMES, Aimé GILLET, Isidore JOUANNY, Louis LE GOFF, Joseph PRADOS et Robert GUICHAOUA.
Concernant Marcel DREZEN et Louis LE GOFF gravement blessés, ils sont rapatriés vers l’Egypte pour être soignés par les Britanniques (à confirmer).
Parmi les prisonniers, il y a des rescapés Français Libres de la Bataille de Bir Hakeim. On estime le nombre des Français à 683. Séparés des prisonniers britanniques, ils reçoivent un traitement déplorable, victimes de brimades. La privation d’eau durant quatre jours fait vingt-deux morts parmi les blessés.
Les prisonniers sont dans un triste état, en short et pieds nus, pour fabriquer des mouchoirs et serviettes, ils déchirent leurs chemises. Deux mois se passent ainsi sous un soleil brulant. Quand il peut, Jean-Paul TOURNERET remonte le moral de ses camarades.
Le 15 août 1942, des camions viennent chercher les prisonniers dans la soirée pour les conduire au port de Benghazi en vue d’un transfert vers des prisons italiennes.
Le lendemain les prisonniers embarquent à bord de deux cargos italiens, le Nino Bixio et le Sestriere, qui vont les amener en Italie. Parmi les 7000 prisonniers (ce chiffre varie selon les sources) embarqués sur le cargo Nino Bixio, se retrouvent 410 Français, y compris le groupe des douze parachutistes de la 1re CIA, entassés dans les faux ponts à l’arrière du navire. A fond de cale sont entassés des Hindous à l’arrière, à l’avant des Sud-Africains.
Lundi 17 août 1942, le cargo Nino Bixio fait route vers l’Italie. Il fait partie d’un convoi léger composé des deux cargos, accompagnés de deux destroyers et deux torpilleurs pour leur protection. Il se trouve désormais au large de la Grèce à hauteur du Péloponnèse au large de Pylos.
Il est 16h33, lorsque les passagers ressentent soudain une violente secousse suivie d’une assourdissante explosion. Le bateau vient d’être touché par une torpille lancée par un sous-marin.
Il se met à giter rapidement par tribord. Un paquet de mer s’engouffre dans les cales et provoque brusquement la relève du navire. Une seconde torpille explose dans la salle des machines. Les prisonniers paniqués se ruent sur les échelles pour sortir des cales.
Dans la cohue, Henri se retrouve sur le pont. Plutôt que de rester sur le navire, au risque de périr lorsque celui-ci va s’enfoncer dans les eaux, il préfère rejoindre les dizaines d’autres qui ont déjà sauté à la mer. Il ne reste plus désormais qu’à espérer l’arrivée des secours, ou bien tenter de parcourir à la nage la vingtaine de kilomètres qui les séparent de la côte que l’on aperçoit au loin.
Il est environ 19h00 lorsqu’un navire torpilleur le Saetta, qui accompagnait le convoi, prend le cargo Nino Bixio en remorque pour le conduire au port grec de Navarin près de Pylos. Le capitaine du Saetta refuse de recueillir les centaines de naufragés encore à la mer estimant le risque trop important de devenir une cible pour un sous-marin anglais pouvant encore sillonner les parages.
Le lendemain vers 8h00 du matin, le Nino Bixio s’échoue sur une plage dans la baie de Navarin.
Les prisonniers survivants sont tous rassemblés sur le pont, et comptés. On retrouve, dans la cale avant du navire, les corps de 336 victimes, tués lors de l’explosion de la première torpille.
Concernant les Français il en manque 143, dont sept parachutistes de la 1re CIA : Isidore JOUANNY 22 ans, Aimé GILLET 27 ans, Jean-Paul TOURNERET 21 ans, Émile LOGEAIS 18 ans, Jean-Charles ROYER 19 ans, Georges ROYER 22 ans, Henri JAMES 21 ans.
Tous les sept seront officiellement « portés disparus ».
Leurs corps n’ont jamais été retrouvés.
Lieu du torpillage du Nino Bixio au large des côtes de la Grèce à 20 km de Pylos.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Henri James, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.