La guerre du petit cotre, par Jean Dousset
6 mars 1943
À la barbe des Allemands
Terre !
Une armada
Merci les amis !
L’équipage de S’ils te mordent, 6 mars 1943
Gwenn Aël Bolloré, 17 ans. Engagé Forces Navales Françaises Libres dans la marine. Ensuite, dans les commandos franco-anglais. Débarquement en France le 6 juin 1944 à Ouistreham. Après la guerre, le vice-président des papeteries Bolloré et PDG des éditions de La Table Ronde.
Michel Fourquet, 29 ans. Engagé Forces Aériennes Françaises Libres. Commandant de l’escadron « Lorraine ». Après la guerre, chef d’état-major des armées cinq étoiles.
Bertrand du Pouget, 30 ans. Aviateur engagé dans les Forces Françaises Libres. Après la guerre, PDG d’industrie.
Marcel Jassaud, 20 ans. Frère d’Alfred Jassaud, responsable du réseau Alliance, exécuté par les Allemands. Engagé dans l’armée de terre. Campagne d’Italie. Après la guerre, cadre commercial.
Robert Guyader, 23 ans. Marine marchande. Engagé dans le BCRA (deuxième bureau de renseignements). Mission en France. Capturé et déporté dans un camp de concentration.
Marc Thubé, 23 ans. Étudiant. Engagé dans l’armée de terre comme motocycliste. Ensuite, rejoint son cousin Gwenn Aël au commando. Après la guerre, fait de l’import-export en Afrique.
Étienne Coulion, 22 ans. Marin-pêcheur. Engagé dans les Forces Navales Françaises Libres. Après la guerre, de nouveau marin-pêcheur. Périt en mer en mars 1951.
Valentin Souffez, 22 ans. Cousin de Couliou. Engagé dans les Forces Françaises Libres. Après la guerre, de nouveau marin-pêcheur. Périt en mer en novembre 1954.
Martin, 25 ans environ. Nulle trace de lui après le passage au camp de triage anglais (Patriotic School).
(1) Devise de la ville de Morlaix : « S’ils te mordent, mordilles ! ».
(2) La Monique, l’Andrée et l’Yvonne avec René, le frère de Gwenn Aël, à son bord.
(3) Quarante ans après, un pilote américain est même venu les embrasser. Il voulait leur redire sa gratitude. Quant à la soupe de poisson, le cœur du Texan n’avait pas oublié. Ils furent 197 Anglais, Canadiens, Américains, Français à s’asseoir à la table des Sibiril.
(4) L’estuaire de la rivière Penzé est situé dans l’anse de Carantec.
(5) Les Allemands pensaient que les évasions partaient de l’île Callot, celle-ci étant plus proche de l’Angleterre de trois milles.
(6) Il était interdit aux pêcheurs de rentrer après la tombée du jour.
(7) Il était hors de question de traverser en tirant des bords.
(8) Gween Aël a eu une main gelée. Marcel, les deux pieds. Bertrand se souvient avoir laissé des lambeaux de peau dans ses chaussettes.
(9) Avant le départ, Ernest l’avait fait tourner dix secondes.
(10) L’idée de croiser en mer la flotte transportant les troupes de débarquement obsédait nos évadés.
(11) Les Anglais dressaient un inventaire de chaque bateau. Le retour de S’ils te mordent s’est effectué en remorque. Ce jour-là, ils étaient neuf derrière une jolie goélette islandaise, la Manou, et deux sur le pont. Ils sont tous revenus en France.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 262, 2e trimestre 1988 (publié avec l’autorisation de «Voiles et Voiliers », n° 185 de juillet 1986).