Gérard Houdin
Gérard Maurice HOUDIN
né le 22 septembre 1920 à Rigny-Ussé (37)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.089
« Disparaît en mer Méditerranée » le 14 juin 1942 au large de la Libye
Pilote de chasseur-bombardier au « 272 Squadron » de la RAF
« Mort pour la France » à l’âge de 21 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Gérard HOUDIN, est engagé dans l’Armée de l’Air depuis deux mois lorsque la France entre en guerre en septembre 1939.
En juin 1940, refusant la défaite de l’armée française alors qu’il se trouve en école de pilotage à Morlaix, il décide de quitter la France le 18 juin à bord d’un bateau de pêche Le Trébouliste pour rejoindre la Grande-Bretagne, continuer le combat.
À son arrivée en Angleterre, Gérard fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant parmi les tout premiers dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). À cette occasion, il demande à prendre le nom d’emprunt de « Jack GAËL ».
« Jack GAËL » va suivre tout le parcours des écoles de pilotages de la RAF (Royal Air Force) et obtient en août 1941 le brevet de pilote d’avion bimoteur. Avec lui, seize autres français dont neuf trouveront la mort avant la fin de la guerre, parmi eux cinq seront « portés disparus » : René CASPARIUS, Eugène THÉATRE, Jean LECOINTRE, Charles SAPIEHA et Max GUEDJ.
Il perfectionne sa formation, en étant affecté dans l’école d’entrainement opérationnel n° 5 OTU (Operational Training Unit) à Chivenor, puis à Catfoss pour piloter des chasseurs-bombardiers et se spécialiser dans les missions de défense côtière et maritime, dernière étape avant de rejoindre une unité opérationnelle.
En mai 1942, « Jack GAËL » est affecté au « 272 Squadron » équipé de chasseur-bombardier « Bristol-Beaufighter Mk Ic ». Cet avion est adapté aux opérations aériennes de longue distance, en particulier l’escorte de convois maritimes et l’attaque de navires et sous-marins. L’équipage de cet avion est composé d’un pilote et d’un navigateur.
Le « 272 Squadron » s’apprête à quitter l’Angleterre rejoindre le théâtre des opérations en Méditerranée afin de participer aux combats contre les troupes italo-germaniques présentes en Afrique du nord.
A son arrivée en Egypte le « 272 Squadron » s’installe en plein désert près du village côtier de Gambut non loin de la frontière libyenne. Le 1er juin, tous les avions sont arrivés, le Squadron est au complet. Ceux sont les premiers chasseur-bombardiers à long rayon d’action présente en Méditerranée. Dès lors les missions vont consister quotidiennement à la protection aérienne et l’escorte de convois maritimes devant assurer l’approvisionnement de l’ile de Malte, occupée par les Britanniques, soumise à un blocus maritime organisé par les Allemands.
Le 14 juin 1942, soit deux semaines après son arrivée, « Jack GAËL » est désigné pour participer à la mission du jour.
Il ne le sait pas… ce sera la dernière.
LA DERNIERE MISSION
Dimanche 14 juin 1942 – La mission va consister pour le « 272 Squadron » à participer aux patrouilles de protection aérienne et d’escorte maritime d’un convoi de ravitaillement parti d’Alexandrie, en Egypte, à destination de l’île de Malte.
Dans ce secteur les navires sont continuellement harcelés par l’aviation allemande et les attaques de sous-marins. La route du convoi longe les côtes nord africaines au large de la Libye.
Dès 8h30, les avions de chasse « Curtiss P-40 » du « 260 Squadron » et du « 250 Squadron » ainsi que des avions de chasse « Hurricane » du « 238 Squadron » sont entrés en action pour la défense aérienne du convoi. Plusieurs combats aériens ont déjà eu lieu et des avions de part et d’autre ont déjà été abattus.
A 12h00, c’est au tour du « 5 Squadron sud-africain » d’intervenir. De violents combats aériens font rage sans que les navires du convoi ne soient touchés. Interviennent ensuite les chasseur-bombardiers « Beaufighter », six du « 272 Squadron », et trois du « 252 Squadron ».
Le Flight-sergeant « Jack GAEL » est aux commandes du « Beaufighter Mk Ic T4709 ‘O' », il fait équipe avec son navigateur anglais le Sergent Frederick Vincent AMOS.
Une fois encore, ils rencontrent l’aviation allemande avec laquelle ils vont devoir se confronter. Au cours du combat aérien l’avion de « Jack » est pris à partie par les tirs d’un Messerschmitt « Bf-109f », probablement piloté par l’Oberlieutenant Friedrich KÖRNER de l’escadrille II/JG27 qui avait décollé de Derma en Libye.
Il est 14h30, lorsque l’on aperçoit le « Beaufighter ‘O' », tombant en flammes au-dessus de la mer.
Ce soir, Gérard HOUDIN alias Jack GAEL et son navigateur Frederick AMOS, tous deux âgés de 21 ans, seront déclarés « portés disparus ».
Aucune trace de l’avion, ni de l’équipage, ne sera retrouvé.
Estimation du lieu de la disparition en mer Méditerranée au large de Tobrouk.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Gérard Houdin, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF.