Général Paul Angenot
Les mouvements de la résistance et les anciens combattants du pays d’Aix sont en deuil. Le général de brigade Paul Angenot est décédé dans sa 86e année.
C’est un chrétien, un démocrate, un grand patriote qui disparaît, homme d’idéal, de concorde, de sacrifice.
En août 1914, il s’engage, volontaire, simple soldat au 135e régiment d’infanterie.
Élève à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1915, il est sous-lieutenant en 1916 aux 235e et 325e R.I., cité en 1917, blessé en 1918.
En 1919, il passe dans la cavalerie, école de Saumur, 5e et 2e régiments de chasseurs d’Afrique, 5e régiment de chasseurs à cheval, 4e régiment de hussards, 1e bataillon de dragons.
La guerre, en 1939, le trouve chef d’escadron à la mission militaire française au Paraguay.
Il répond immédiatement à l’appel du général de Gaulle, rejoignant le 29 juin 1940 les Forces Françaises Libres. Il est le premier chef d’état-major du général de Gaulle à Londres.
Le maréchal Pétain le fait rayer des cadres de l’armée, déchoir de la nationalité française, condamner à mort, en 1941. Il est alors colonel à la tête de la cavalerie et des troupes motorisées françaises libres au Levant.
À la Libération le général Angenot est commandant de la 9e région militaire à Poitiers.
En 1950, il se retire à Aix-en-Provence où sa famille s’est cachée pendant les longues années de la guerre et où ses enfants, malgré leur jeune âge, ont suivi l’exemple de leur père ; l’aîné, déporté résistant, devait mourir des souffrances endurées, peu après son retour des camps nazis, le second rejoindre les maquis du pays d’Aix.
Depuis sa venue à Aix-en-Provence, le général Angenot n’a cessé de déployer toute son activité à resserrer les liens des mouvements de résistance et à défendre leurs intérêts moraux.
Il a été fidèle jusqu’au dernier jour à son idéal de chrétien, de démocrate, de patriote.
« Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne s’éteindra pas. »
L. Monguillan
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 229, 4e trimestre 1979