Les frères Le Dressay
Deux garçons du Vanetais de vieille et forte souche – leur père avait été trois fois cité comme maréchal des logis d’artillerie au cours de la guerre 14-18. En ce temps, dans cette arme et dans ce grade, cela établit un mérite exceptionnel. Leur mère est digne de sa race, de son mari, de ses fils. Il n’y a rien à en dire de plus élogieux.
Le 18 Juin 1940, l’aîné des fils, Ferdinand, alors âgé de 19 ans, fait ses adieux aux siens à Vanne, prend sa bicyclette et débarque en Angleterre le 23 juin.
Comme beaucoup de garçons de son âge, sans instruction militaire mais impatients de combattre, et ayant des connaissances en matériel automobile, il est versé à la 1re compagnie de transport des F.F.L. et y fait, après Dakar et le Cameroun, les rudes campagnes d’Érythrée et de Syrie en 1941. En 1942, il sert à la 1re brigade Français libres en Libye ; il est de ceux du convoi qui parvint à forcer le blocus de Bir-Hakeim et apporter à ses défenseurs l’eau, les vivres, les munitions qui leur permirent de tenir encore quelques jours. Il fut tué dans la sortie de vive force, le 11 juin 1942.
Le cadet, Louis, quitte la ferme natale le 8 février 1943, le jour même de ses 17 ans. Il réussit à passer en Espagne et à rejoindre la 2e D.B. où il sert au 1er B.M.S.M. Grièvement blessé devant Paris, il rejoint vite son unité avec laquelle il combat jusqu’au bout. Démobilisé, il meurt quelques années plus tard des suites de sa blessure.
Il n’y a rien à ajouter à cela, que s’incliner, admirer et prendre exemple.
Leurs citations
Ferdinand Le Dressay
2e classe – 1er escadron du train
2e classe – 1er escadron du train
« Jeune conducteur ayant rejoint l’un des premiers, en Angleterre, le mouvement de la France Libre. A pris part aux campagnes d’Érythrée et de Libye au cours desquelles il se fit remarquer par son moral élevé et la bonne humeur qu’il mettait dans l’accomplissement de son travail. Faisant partie de la colonne de ravitaillement qui parvint à pénétrer le 6 juin 1942 dans la position encerclée de Bir-Hacheim. Mort pour la libération de la France, le 11 juin 1942 à Bir-Hacheim (Lybie) au cours de la sortie de vive force ».
Louis Le Dressay
2e classe
« Jeune spahi très brave et courageux, ayant participé à toutes les campagnes de la division. S’est distingué comme pointeur au mortier en Normandie et à Paris, où il fut grièvement blessé au cours de l’action. A rejoint son unité dans les Vosges où, au moment des engagements de Corey-sur-Vezouze, il prit part à de nombreuses patrouilles à pied, causant des pertes à l’ennemi et ramenant des prisonniers ».
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 102, novembre 1957.