Firmin Vermeil
Jean Firmin Jacques VERMEIL
Né le 24 septembre 1914 à Chalon-sur-Saône (71)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 35.308
« Disparaît en Russie » le 17 juillet 1943 dans la région d’Orel
Pilote au groupe de chasse « GC3 Normandie »
Compagnon de la Libération
« Mort pour la France » à l’âge de 28 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Firmin VERMEIL, engagé dans l’armée de l’Air en 1934, est breveté pilote l’année suivante.
Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, il sert au bataillon de l’Air 110 de la base aérienne de Romilly (Loir-et-Cher), où il fait la connaissance de Jacques MATHIS. Firmin est déjà reconnu pour être excellent pilote, plein d’ardeur et de sang-froid.
Le mois suivant, il est envoyé à Salon-de-Provence pour devenir moniteur. Lorsque la bataille de France débute en mai 1940, il demande sa mutation dans une unité combattante. Initié aux attaques en piqué, il est envoyé en Afrique du Nord rejoindre le groupe de chasse GC I/4, installé sur la base aérienne de Dakar, au Sénégal.
Après la signature de l’Armistice en juin 1940, Firmin, démobilisé, retourne en France, où il retrouve son ami Jacques MATHIS. Refusant la défaite de l’armée française, ils décident de rejoindre la Grande-Bretagne afin de répondre à l’Appel du Général de GAULLE.
C’est avec l’aide du réseau de résistance « Brandy » qu’ils vont pouvoir rejoindre l’Angleterre, en passant par l’Espagne, après plusieurs tentatives infructueuses. À leur arrivée à Londres, ils s’engagent dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).
Aussitôt, ils se portent volontaires pour faire partie des renforts envoyés en Russie au groupe de chasse « GC3 Normandie ». Un groupe de 9 volontaires quitte l’Angleterre le 14 mai 1943 pour un long voyage via Le Maroc, l’Algérie, l’Égypte, l’Iran, afin de rejoindre le GC3 sur le front le 9 juin à « Kationki », situé à 250 kms au sud-ouest de Moscou.
Dès son arrivée, Firmin commence l’entraînement au pilotage du « Yak », un avion de chasse russe avec lequel il va combattre.
À partir du 10 juillet 1943, débute la bataille d’Orel. Les Allemands tentent depuis le 5 juillet de reprendre l’offensive après la défaite de la bataille de Stalingrad. De nombreux bataillons russes, ainsi que plusieurs milliers de chars et d’avions, sont lancés dans la contre-offensive. Débute alors la plus grande bataille de chars de la Seconde Guerre mondiale.
Dès lors, on demande aux pilotes français de participer à la couverture aérienne des troupes au sol engagées sur le front. Le « GC3 Normandie » est en soutien au 18e régiment d’avions de chasse soviétique, commandé par un as de l’aviation russe, le colonel Anatoli GOLOUBOV.
Le 16 juillet 1943, au cours d’une mission de couverture des troupes au sol, Firmin remporte sa première victoire aérienne en abattant un bimoteur « Messerschmitt Me110 » au-dessus de Krasnikovo. Dans l’après-midi, le « GC Normandie », au cours d’une mission identique, perd trois pilotes à l’issue d’un combat aérien : Noël CASTELAIN, âgé de 25 ans, Albert LITTOLFF, âgé de 31 ans, et Adrien BERNAVON, âgé de 31 ans, sont déclarés « porté disparu ».
Le lendemain, Firmin VERMEIL va participer à des missions d’escorte de bombardiers et de couverture de troupes au sol.
Il ne le sait pas…. ce seront les dernières.
SA DERNIERE MISSION
Samedi 17 juillet 1943, le « GC3 Normandie » est engagé dans de nouvelles missions de protection.
Il est 5h10 lorsque, pour la première mission de la journée, dix Yak décollent du terrain de Khationki pour assurer la couverture de neuf bombardiers d’assaut « Petlyakov Pe2 » ayant pour objectif la gare de Biela-Beraga. La formation rencontre une très forte réaction de la DCA. Quinze avions de chasse ennemis sont aperçus sans engager de combat. Tous les Yak du « GC3 » rentrent normalement.
Il est 8h40 lorsque dix « Yak » du « GC3 » décollent pour une mission de couverture des troupes au sol dans la région d’Iagodnoïe et de Krasnikovo. Un engagement a lieu avec des avions de chasse « Focke-Wulf Fw190 ». Au cours du combat, le sous-lieutenant ALBERT tire sur trois « Fw190 », en abat un en flammes. Tous les « Yak » du « GC3 » rentrent normalement.
Il est 13h00 lorsque dix « Yak » du « GC3 » décollent pour une nouvelle mission de couverture des troupes au sol. Aucun avion ennemi n’est rencontré. Tous les « Yak » du « GC3 » rentrent normalement.
Il est 17h10 lorsque dix « Yak » du « GC3 », conduits par le commandant TULASNE, décollent pour une mission d’accompagnement de bombardiers d’assaut « Sturmovik » devant opérer dans le secteur de Znamenskaîa. Leurs objectifs sont des colonnes de véhicules sur l’axe routier Boloto / Orel. Le ciel est dégagé, les conditions météorologiques sont bonnes.
Soudain, le commandant TULASNE signale une trentaine de « Fw190 » au-dessus d’eux et aussitôt prend de l’altitude avant d’attaquer.
Le lieutenant LÉON est poursuivi par deux assaillants, il réussit à se dégager lorsque la patrouille S/Lt. ALBERT / Capt. PRÉZIOSI vient à son secours et en abat un.
L’aspirant BON en attaque un sans succès.
La patrouille Lt. BÉGUIN / Asp. VERMEIL, qui assure la protection arrière, est attaquée par six « Fw190 ». À la première rafale, le « Yak » de BÉGUIN reçoit deux obus, le pilote réussit à manœuvrer et tire une longue rafale sur un des assaillants, sans résultat. Il fait l’objet d’une seconde attaque, son moteur est touché par un obus. Il doit rompre le combat et réussit à poursuivre en rase-mottes, survolant des combats de chars pour se poser en sécurité quelques kilomètres derrière la ligne de front.
Le combat terminé, les « Yak » sont de retour au terrain, mais on constate l’absence de deux avions. Il s’agit de celui de TULASNE et VERMEIL. Le commandant POUYADE témoigne avoir vu pour la dernière fois TULASNE lorsqu’il grimpait en altitude avant l’attaque. Quant à VERMEIL, il a été aperçu la dernière fois au moment de sa première attaque.
Les heures passent et l’on reste sans nouvelle des deux pilotes. Jean TULASNE et Firmin VERMEIL seront déclarés officiellement « porté disparu ».
L’aspirant Firmin VERMEIL était âgé de 28 ans, totalisait 1014 heures de vol et 13 missions de guerre. Il était crédité d’une victoire officielle.
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Estimation du lieu de sa disparition dans le secteur de Znamenskaïa, à 20 km au nord-ouest d’Orel.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Firmin Vermeil, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).