Félix Eboué, l’homme du ralliement de l’Afrique
Gouverneur du Tchad depuis janvier 1939, Félix Eboué (né en 1884) fait partie de ceux qui ont entendu l’appel lancé à la BBC le 18 juin 1940 par le général de Gaulle. Révolté, par la demande d’armistice lancée par le maréchal Pétain, il accueille avec émotion «ce cri d’espérance lancé pendant que les pires malheurs s’abattaient sur la France».
Adhérant aux appels du général de Gaulle, par fidélité à la France et au nom d’un patriotisme ardent, mais soumis aux manœuvres de ses supérieurs, à Brazzaville et à Dakar, et aux réticences de certains de ses subordonnés, dans un territoire isolé et vulnérable, il prépare dans le secret le ralliement du Tchad, et de l’ensemble de l’Afrique équatoriale française, en liaison avec les représentants du général de Gaulle.
Après l’arrivée de René Pleven, l’envoyé du général de Gaulle, il annonce officiellement, le 26 août 1940, l’appartenance du Tchad à la France Libre. Sa décision entraîne également le ralliement du Cameroun, du Congo-Brazzaville et de l’Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique) lors de ce qu’il est depuis convenu d’appeler les «Trois Glorieuses» (26, 27 et 28 août).
Son choix est d’autant plus risqué que ses trois enfants sont en métropole. Engagés dans la bataille de France, ses deux fils, Robert et Henry, sont prisonniers des Allemands depuis juin 1940. Le premier parvient à s’évader; le second obtient sa libération en avril 1942. Retrouvant leur sœur, à qui les autorités ont refusé la prolongation d’une année dans l’institution pour filles de la Légion d’honneur après la condamnation à mort par contumace de leur père le 11 juin 1941, ils gagnent ensemble Marseille et empruntent une filière d’évasion par l’Espagne, avant d’embarquer le 30 novembre 1942 à Lisbonne pour le Congo.
Nommé membre du Conseil de Défense de l’Empire puis gouverneur général de l’Afrique française libre, le 12 novembre 1940, Félix Eboué définit les grandes lignes d’une nouvelle politique indigène et prend une part active dans la conférence de Brazzaville (30 janvier-8 février 1944). Épuisé, il meurt d’une congestion pulmonaire le 17 mai 1944. Il a été l’un des premiers nommés compagnons de la Libération par le général de Gaulle le 29 janvier 1941.
Pour aller plus loin :
Josette Rivallain, Hélène d’Almeida-Topor (dir.), Eboué, soixante ans après, Actes du colloque organisé en 2004, Publications de la SFHOM, Paris, 2008, 272 p.
Jean de La Roche, Le Gouverneur général Félix Eboué, 1884-1944, Hachette, 1957.
René Maran, Félix Eboué: grand commis et loyal serviteur, 1885-1944, éditions parisiennes, 1957, 126 p.
Ulrich Sophie, Le Gouverneur général Félix Eboué, Laros, 1950, 98 p.
Brian Weinstein, Eboué, Oxford University Press, 1972, 350 p. (en anglais)
Consulter sa biographie sur le site de l’ordre de la Libération et les documents qui lui sont consacrés sur le site de la Fondation.
Jean de La Roche, Le Gouverneur général Félix Eboué, 1884-1944, Hachette, 1957.
René Maran, Félix Eboué: grand commis et loyal serviteur, 1885-1944, éditions parisiennes, 1957, 126 p.
Ulrich Sophie, Le Gouverneur général Félix Eboué, Laros, 1950, 98 p.
Brian Weinstein, Eboué, Oxford University Press, 1972, 350 p. (en anglais)
Consulter sa biographie sur le site de l’ordre de la Libération et les documents qui lui sont consacrés sur le site de la Fondation.