Évasion d’Igor Eichenbaum et de Pierre Labat (5 décembre 1942)
Le 5 décembre 1942, deux adjudants mécaniciens de la base aérienne de Djibouti, territoire vichyste soumis à un blocus britannique, Igor Eichenbaum (1910-1987) et Pierre Labat (né en 1906) s’évadent à bord du Potez 25 TOE (pour « territoires d’outre-mer ») n° 1525 et rejoignent la base de Diré-Daoua, en Éthiopie, où ils signent un engagement dans les Forces aériennes françaises libres (FAFL).
Ayant appris qu’on cherchait des volontaires pour un groupe en formation destiné à combattre les Allemands aux côtés des Russes sur le front de l’Est, Igor Eichenbaum décide de postuler. Rejoignant l’Angleterre par l’Afrique du Sud, il débarque à Liverpool le 15 juin 1943. Le 15 août suivant, il part de ce port avec neuf autres mécaniciens à destination du Caire puis rejoint Téhéran, où il apprend qu’il ne sera pas mécanicien au groupe Normandie, mais interprète (sa mère est Russe et son père d’origine Balte, lui-même a vécu en Russie entre 1917 et 1921) et qu’il est nommé aspirant.
Ayant rejoint le groupe en septembre 1943, il est chargé des liaisons radio en première ligne entre les chars soviétiques et les chasseurs français libres. Il finit la guerre avec le grade de sous-lieutenant.
Les documents
Le 5 décembre 1942, vers 11 heures du matin, le Potez atterit sur le terrain d’aviation de Diré-Daoua. Igor Eichenbaum est debout sur l’appareil, Pierre Labat assis devant lui. Autour de l’appareil, des hommes de la base, qui comprend des Anglais, des Sud-Africains et des Français Libres. À l’aile gauche, le pilote britannique du « Vincent », qui a atterri sur le terrain juste avant les deux hommes.
Igor Eichenbaum (à droite), descendu de l’avion, enlève son serre-tête. Il est accueilli par le colonel Georges Raynal (1895-1975), évadé de Djibouti avec un détachement d’hommes le 27 novembre précédent, et le sous-lieutenant Pascal Alfonsi (né en 1904). À gauche, on aperçoit un opérateur avec une caméra. En arrière-plan, un deuxième avion et les bâtiments de la base.
De gauche à droite, l’adjudant Pierre Labat, pilote du Potez, torse nu, un Anglais et un Sud-Africains, de dos ; de face en calot, le sous-lieutenant Pascal Alfonsi, Français Libre témoin de l’atterrissage, auprès de qui Eichenbaum et Labat signeront leur engagement dans les Froces françaises libres ; de profil, en casquette blanche, en combinaison de vol, l’adjudant mécanicien/mitrailleur Igor Eichenbaum ; des officiers, sous-officiers et soldats anglais, sud-africains, zoulous et sénégalais.