Derniers combats (1944-1945)

Derniers combats (1944-1945)

Derniers combats (1944-1945)

Les jeeps du 4e SAS interviennent dans la poche des Ardennes

1_1_6_6_b_image_1Alors que leur départ est proche, fin décembre 1944, une offensive allemande de grande ampleur surprend le commandant allié dans les Ardennes. L’avancée des blindés du général von Rundstedt est foudroyante. Elle perce les lignes anglo-américaines créant une formidable confusion sur les arrières des Alliés, pendant plusieurs jours. Il est décidé d’envoyer le 4e SAS qui a été doté de jeeps armées après les combats de Bretagne, dans la brèche réussie par les Allemands pour donner au commandement des informations fiables concernant cette partie disloquée du front. Pendant deux semaines, dans des conditions difficiles, avec moins 15 à 20 degrés au dessous de zéro, les jeeps vont patrouiller dans les Ardennes, côté belge, et accomplir leur mission avant d’être relevées.

Les hommes du 3e SAS doivent pour leur part être parachutés dans une zone ayant échappé à tout contrôle. Le mauvais temps persistant ne permettra pas l’exécution de cette mission aux buts mal définis, mais pour laquelle un équipement spécial avait été rassemblé sur le petit aérodrome de Vertus par le commandement britannique.

Les opérations de France terminées, les SAS vont préparer la suite des combats en Europe.

Les SAS en Hollande : opération Amherst

Au début de l’année 1945, les deux régiments SAS français rejoignent la Grande-Bretagne. Ils sont accompagnés de jeunes recrues principalement des anciens des maquis dont ils ont eu l’occasion de juger le courage et la volonté de se battre. Tous vont retrouver l’Écosse pour reprendre l’entraînement en prévision de nouvelles opérations.

Début avril 1945, branle-bas de combat. Les SAS rejoignent le camp secret habituel de Fairforth où ils séjournent avant chaque mission pour éviter toute fuite. C’est là qu’ils apprennent leur parachutage prochain en Hollande dans la province, très germanique, du Drenthe, afin de faciliter l’avance de la 8e Armée britannique bloquée par une très forte résistance ennemie.

1_1_6_6_c_image_2Les 3e et 4e SAS sont parachutés dans la nuit du 7 au 8 avril dans toute la province. Chaque stick a un objectif précis et en plus un ordre général de destructions, de sabotages pouvant désorganiser l’arrière ennemi. La mission devait durer trois ou quatre jours. En fait certains sticks se battront plus de deux semaines livrant une bataille dure et meurtrière. Deux sticks opérant à une vingtaine de kilomètres l’un de l’autre seront encerclés mais refuseront de se rendre et plusieurs des leurs trouveront la mort, brûlés vifs, dans cette résistance héroïque et désespérée.

C’est ainsi que s’est terminée la formidable épopée des parachutistes français libres du « Special Air Service » dont le drapeau aura l’insigne honneur d’être fait Compagnon de la Libération et d’être le plus décoré de la guerre.

Pour leur grande fierté le général de Gaulle leur adressera cette citation :

1_1_6_6_d_image_3« Pour les Parachutistes, la guerre ce fut le danger, l’audace, l’isolement. Entre tous, les plus exposés, les plus audacieux, les plus solitaires, ont été ceux de la France Libre.
Coups de main en Crète,1_1_6_6_e_image_4 en Lybie, en France occupée ; combats de la libération en Bretagne, dans le Centre, dans l’Ardenne ; avant-garde jetée du haut des airs dans la grande bataille du Rhin, voilà ce qu’ils ont fait, jouant toujours le tout pour le tout, entièrement livrés à eux-mêmes, au milieu des lignes ennemies. Voilà où ils perdirent leurs morts et récoltèrent leur gloire. Le but fut atteint, la victoire remportée. Maintenant, ils peuvent regarder le ciel sans pâlir et la terre sans rougir. »

Le drapeau des Parachutistes Français Libres du « Spécial Air Service », qui fut le plus décoré de la guerre, a été fait Compagnon de la Libération le 11 novembre 1944 par le Général de Gaulle à l’Arc de Triomphe.

Noël 1944
Les SAS bouchent les trous dans les Ardennes

Fin décembre, coup de tonnerre, les blindés de Von Rundstedt ont percé le front assez inconsistant des Alliés dans les Ardennes. Pendant quelques jours, c’est la grande confusion, on ne sait plus très bien où sont les amis… et les ennemis.
Le 4e SAS étant motorisé, c’est lui qui, commandé par Puech Samson, va être dépêché en guise de cadeau de Noël, dans la région pour colmater une partie du secteur et tenter de situer ceux d’en face. Pendant quatre semaines, par des températures polaires (ce qui, pour certains, les changeait du désert), ce sera une partie de cache-cache pour repérer sans l’être.
Etrange moment de guerre où le front est mal situé, l’ennemi nulle part, et où celui qui porte un uniforme de G.I. n’en est peut-être pas un. Certains villages des Ardennes belges ont ainsi vu passer successivement des Américains, des Allemands, des Français, sans ordre défini et vice-versa. Finalement, les hommes de Puech Samson délivreront définitivement Saint-Hubert et Bertrix alors que, plus au nord, à Bastogne, la fameuse 101e Airborne américaine, surnommée « les Aigles hurlants », encerclée, va, par son héroïque résistance, empêcher les allemands, qui essaieront en vain de la réduire, de profiter pleinement du succès de leur offensive surprise.
La France respire. Von Rundstedt avait suscité bien des peurs dans les populations du Nord, qui venaient depuis peu de retrouver leur liberté. Mission une fois encore accomplie. Tous les SAS vont alors regagner les îles britanniques.

Témoignage d’un Français Libre

< Les SAS du débarquement en Provence à Sennecey le Grand (1944)