Les SAS du débarquement en Provence à Sennecey-le-Grand (1944)

Les SAS du débarquement en Provence à Sennecey-le-Grand (1944)

Les SAS du débarquement en Provence à Sennecey-le-Grand (1944)

Les SAS préparent le terrain pour le débarquement en Provence

Le 15 août 1944, un autre débarquement est programmé dans le sud de la France. Il aura lieu le 15 août 1944 dans la région de Cavalaire.

Pour le préparer des sticks du 3e SAS, de Conan, sont parachutés, dès la fin juillet, du Lyonnais à la Bourgogne le long des nationales 6 et 7, afin d’y attaquer les convois destinés à la défense ennemie dans le sud de la France.

Les embuscades réalisées dans la région seront considérées comme les plus meurtrières de la guerre. Rouan et Porot avec leurs sticks vont même capturer un train blindé et, avec l’aide des maquisards, faire plusieurs centaines de prisonniers.

La puissance de feu des sticks déjà dotés de bazookas, arme nouvelle antichars, va encore être décuplée par l’arrivée de jeeps armées, comme celles du désert. La difficulté est de les faire parvenir aux SAS en opération. Le parachutage s’étant avéré désastreux, c’est donc en réalisant un raid exceptionnel d’audace et de témérité qu’elles vont réussir à rejoindre en Saône-et-Loire les SAS déjà en action, pour les renforcer.

Les jeeps du 3e SAS rejoignent les sticks en opération

1_1_6_5_b_image_1C’est ainsi que profitant d’une offensive alliée des divisions blindées du général Patton perçant à Avranches les défenses ennemies, les jeeps commandées par un officier de grande valeur, formidable combattant, Guy de Combaud de Roquebrune,1_1_6_5_c_image_2 vont s’engouffrer dans la brèche, et passer en zone occupée. Ensuite en utilisant les petites routes et les sous-bois elles vont jouer à cache-cache avec les Allemands pour arriver à destination avec seulement la perte, lors de cet étonnant périple, d’un mort et de deux blessés, au cours d’un accrochage au passage en force d’un pont. Les jeeps vont arriver ainsi jusqu’en Saône-et-Loire et rejoindre une partie des sticks du 3e SAS. En particulier ceux du lieutenant Colcombet pour participer à des embuscades causant de lourdes pertes à l’ennemi sur les nationales 6 et 7. Les autres jeeps, commandées par le lieutenant Picard, renforceront d’autres sticks de la région.

Le combat de Sennecey-le-Grand

Le 3 septembre 1944 une information révèle que les Allemands, dans le village de Sennecey-le-Grand, vont rassembler un énorme convoi, formé dans la nuit, pour partir au début du jour. Les SAS décident de l’attaquer, mais seules les jeeps peuvent arriver à temps pour le faire.

Le capitaine de Combaud décide de tenter l’opération. À l’aube, alors que chaque camion est déjà chargé de tous les hommes de la Wehrmacht à transporter, quatre jeeps, armées chacune de quatre mitrailleuses, ayant à leur tête leur capitaine, font irruption dans le village, et remontant lentement le convoi en tirant, à bout portant, de toutes leurs armes, elles hachent et incendient tous les véhicules. Les pertes seront évaluées à plusieurs centaines de morts.

Un itinéraire de dégagement a été prévu. Il est hélas bloqué par un autre convoi. Les jeeps sont obligées de faire demi-tour et d’affronter les canons de DCA allemands mis en batterie. Une à une les jeeps seront détruites, celle du capitaine de Combaud la première.

A la mémoire des SAS

1_1_6_5_d_image_3C’est à la mémoire du haut fait d’armes de Sennecey-le-Grand qu’il a été décidé que le Mémorial des Parachutistes Français libres du « Special Air Service » serait érigé dans ce village. Il a été inauguré le 4 septembre 1984 jour anniversaire de la bataille de Sennecey devenue légendaire. Ce projet avait été initié par Georges Caïtucoli, alors Président national des SAS, Hilaire Colcombet, Président régional, et le maire de Sennecey-le-Grand, avec le soutien le plus total d’André Jarrot, ancien résistant, représentant militaire du général de Gaulle dans le département. Ils en confièrent sa réalisation à Jean Melinaud, ancien SAS aux talents de sculpteur reconnus, qui imagina et créa ce remarquable monument et l’environnement du site.

1_1_6_5_e_image_4Quatre ans plus tard, ce Mémorial deviendra celui de tous les SAS morts en mission derrière les lignes ennemies, pendant la Deuxième Guerre mondiale. C’est la première fois qu’un Mémorial dédié à une unité britannique, le « Special Air Service » est situé hors de la Grande-Bretagne. Ce fait est une fierté pour les SAS français. Il a été voulu par Sir David Stirling, le créateur du SAS, qui voulait ainsi rendre hommage à la participation française aux combats de son unité, pendant toute la guerre.

Les opérations de France terminées, les rescapés des 3e et 4e SAS sont regroupés en Champagne, en attendant leur retour en Grande-Bretagne pour y être rééquipés et préparer de nouvelles missions.

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