Daniel Fry

Daniel Fry

Daniel Fry (DR)

Daniel Paul Eugène FRY
Né le 6 novembre 1909 à Villechétif (10)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 40.654
« Disparaît en mer Celtique » le 17 mars 1944 au large de la Bretagne

Pilote au groupe de chasse GC1 « Alsace »
« Mort pour la France » à l’âge de 34 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Daniel FRY s’engage dans l’armée de l’Air à l’âge de 18 ans. Breveté pilote à l’École de pilotage d’Istres en mars 1929, il est affecté dans une escadrille de chasse à Dijon. De retour à la vie civile en 1931, il se marie trois ans plus tard à la mairie de Troyes.

Avion de chasse « Morane MS-406 » (DR).

Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, Daniel est mobilisé et envoyé au sud de Paris suivre un stage de perfectionnement à l’École de chasse d’Étampes-Montdésir. En mai 1940, face à l’avancée fulgurante des troupes allemandes au nord du pays, l’école doit se replier sur Angers puis La Rochelle.

À la mi-juin, suivant l’ordre de repli général vers le sud, Daniel se trouve sur la base aérienne de Bordeaux-Mérignac lorsque l’armistice franco-allemand est signé le 22 juin 1940. Le 15 août, il est démobilisé et retourne dans son foyer.

Ne supportant pas la défaite de l’armée française et l’occupation de la France par l’ennemi, Daniel décide de quitter le pays afin de rejoindre les forces britanniques encore en lutte contre les Allemands.

Au mois d’août 1941, il trouve le moyen d’embarquer à Marseille, en qualité de matelot-soutier, sur un navire destiné au rapatriement des troupes vichystes stationnées en Syrie. À son arrivée au Liban, il rejoint clandestinement Beyrouth et s’engage le 15 septembre dans les FAFL (Fores Aériennes Française Libres).

Il est envoyé sur la base aérienne de Rayak, au Liban, où il est incorporé au personnel du nouveau groupe de chasse « Alsace » en cours de formation. En avril 1942, il est affecté sur la base aérienne de Damas, en Syrie. En octobre, l’ensemble du personnel du groupe de chasse « Alsace » fait mouvement vers la Grande-Bretagne par voie maritime.

Spitfire Mk IXb (DR).

À son arrivée en Angleterre en janvier 1943, Daniel est envoyé dans les écoles de la RAF (Royal Air Force) suivre une formation d’accoutumance au pilotage sur avion de chasse « Spitfire ». À sa sortie, il est affecté le 8 juin 1943 au « 340 Free French Squadron », nommé également groupe de chasse GC2 « Île de France » composée uniquement de pilotes français.

Deux mois plus tard, il quitte le « 340 Squadron » après avoir effectué 22 missions de guerre pour rejoindre le groupe de chasse « Alsace », nommé par la RAF « 341 Squadron » qui, lui aussi, est composée uniquement de pilotes français. En octobre, le « 341 » s’installe au sud-ouest de l’Angleterre sur la base RAF de Perranporth, située au nord de la pointe des Cornouailles. Le capitaine Lucien MARTELL prend le commandement du Groupe.

Daniel va participer à plusieurs missions de protection de convois maritimes, d’interception d’avions ennemis, d’escorte de bombardiers.

Le 17 mars 1944, il est désigné pour participer à une mission « RODEO » qui a pour objectif d’aller provoquer l’aviation de chasse allemande dans le secteur de Brest.

Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.

SA DERNIÈRE MISSION

Vendredi 17 mars 1944, huit pilotes du « 341 Squadron Alsace » sont désignés pour cette mission « RODEO » dans le secteur de Brest. Avec Daniel, il y a Michel BOUDIER, Raphael HABIB, François GUINAMARD, Daniel RASTEL, Claude RAOUL-DUVAL, Louis GIRARDON et Albert GAUDON (†).

« Spitfire » en formation (DR).

Il est 15h45 lorsque les huit avions du groupe « Alsace », conduits par le capitaine BOUDIER, décollent du terrain de Perranporth. Daniel est aux commandes du Spitfire IXb -NL- (MJ602).

Après avoir traversé la Manche au ras des vagues, ils atteignent la pointe du Finistère et grimpent à 3600 m d’altitude. Ils redescendent ensuite à très basse altitude et opèrent dans le secteur situé entre la Pointe Saint-Mathieu et le Cap de la Chèvre. Il est 16h36 lorsqu’ils survolent le village de Guesnou au nord de Brest. Le lieutenant RASTEL aperçoit au sol un poste de mitraillage qu’il attaque mais sans résultat apparent.

Les pilotes poursuivent leur mission à basse altitude vers l’est entre Landerneau et Guipavas. Aucun avion ennemi n’est aperçu. Ils prennent ensuite le chemin du retour en se dirigeant vers la côte, toujours à basse altitude, en direction du village de Porspoder, qu’ils survolent à 16h46, lorsqu’ils sont pris à partie par les tirs de batteries anti-aériennes.

Quelques instants plus tard, l’avion de Daniel prend feu, probablement victime des tirs de la DCA (défense contre avion). Son appareil perd de plus en plus d’altitude et finit par percuter la mer à environ six kilomètres au nord-ouest de Landunvez. Le leader de la formation ordonne aussitôt de grimper en altitude afin de survoler la zone dans l’espoir de repérer le pilote tombé en mer.

Sans succès, les recherches sont interrompues et les pilotes reprennent la direction de l’Angleterre.

Il est 17h30 lorsque le reste de la formation se pose au terrain de Perranporth.

Le sergent-chef Daniel FRY sera officiellement déclaré « porté disparu ».

Il était âgé de 34 ans. Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition à 6 km au large de Landunvez (22).

Pour en savoir davantage sur le parcours de Daniel Fry, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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