Le Comité de la France Libre de l’île Maurice
Malgré toutes nos recherches, nous n’avons pu arriver à nous mettre en relations avec un membre de ce comité, mais par contre nous avons reçu, communiqué par M. de Roquefeuil Grandmaison, ancien président des F.F.L. de l’île Maurice, un livre intitulé : La Maison de France – Île Maurice 1941-1946.
Sir Édouard Nairac figure d’ailleurs sur la liste des membres d’honneur de cette organisation.
C’est à cet ouvrage que nous avons emprunté les précisions suivantes, qui rappellent ce que fut dans cette ancienne « île de France, l’action de bons et vrais amis, se réclamant de l’esprit de la France Libre, c’est-à-dire de la France vraie, de la France éternelle ».
Fondée le 21 mai 1941, par un petit groupe de Mauriciens de descendance française, à un moment où la lutte paraissait vraiment sans espoir pour les Alliés, la « Maison de France » s’organisa pour former un centre de renseignements, d’accueil, de bienfaisance et de propagande de nature à aider, symboliquement sans doute, mais à aider tout de même, la grande cause des Alliés par les faibles moyens dont elle disposait. C’était évidemment beaucoup de présomption, mais l’inspirateur de ce mouvement, France Marrier d’Unienville, lui insuffla une telle confiance que ce groupement marcha résolument de l’avant.
Soixante personnalités parmi les plus marquantes de l’île, acceptèrent de devenir membres d’honneur de l’organisation naissante qui compta jusqu’à 891 membres.
La « Maison de France » défendit naturellement les intérêts français représentés par le général de Gaulle, mais elle ne défendit pas exclusivement les intérêts français, car ses fondateurs, bien que de descendance française et profondément attachés à leur ancienne Mère Patrie, étaient des Mauriciens fidèles et loyaux au trône britannique.
La «Maison de France » créa une librairie et s’organisa pour la distribution de journaux, de périodiques, de tous ouvrages ayant trait à la guerre, pour mieux faire connaître les buts des Alliés. Elle entra en relations avec les organisations similaires à Londres, à New York, à Alger, en A.E.F. pour ne nommer que les centres principaux où elle puisa une abondante documentation.
Elle fonda également un ouvroir, ce qui permit l’envoi de colis à Londres à l’Association des Amis des Volontaires Français qui se chargeait de les distribuer. Chaque pièce de vêtement portait une étiquette avec le lieu de l’ouvroir, le nom et l’adresse de la personne qui l’avait confectionnée, ce qui permit de recevoir des remerciements individuels. La « Maison de France », par des envois de fonds et de colis, s’efforça aussi de soulager les conditions de vie des prisonniers de guerre français en Allemagne, des victimes des raids aériens en Grande-Bretagne, etc., sans oublier de venir en aide aux habitants de Tamatave et de l’île de la Réunion, durement éprouvés par deux cyclones.
Quarante-quatre émissions radiophoniques, de 1941 à 1945, sous le titre « Courriers Radiophoniques », firent connaître la cause des Alliés et plus particulièrement l’effort de la France Libre.
Le texte de ces émissions reproduit dans le recueil publié sous le titre de La Maison de France témoigne des liens qui, malgré la distance et le temps, continuent à unir à la France ses descendants lointains.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 126, juin 1960.