Le Comité de la France Libre d’Haïti, par Ferdinand Fatton
Dans l’île d’Haïti – seule enclave de langue française au sein de l’Amérique ibérique – a été fondé à Port-au-Prince, le 23 juin 1940, le groupement des Français Libres d’Haïti.
Le Comité comprenait M. Ferdinand Fatton, président, Ch. Picoulet, vice-président, Marcel Kieffer, trésorier, Victor Comeau-Montasse, secrétaire, Charles Reiher, conseiller, Robert Nadal, conseiller, Paul Gautier, conseiller.
En raison des difficultés de communications, peu de volontaires ont pu quitter l’île. Entres autres, Mlles Germaine Vabre et Jeanne Bridault qui se sont particulièrement distinguées par leur courage dans la défense passive ainsi qu’en témoignent leurs nombreuses citations. La contribution financière s’est élevée à 13.210 dollars américains, ce qui représente un gros effort pour un petit pays pauvre comme Haïti.
Dès la fondation du Comité, les Haïtiens et les Alliés vivant en Haïti l’ont fraternellement accueilli et les manifestations organisées par le groupement ont connu le plus grand succès. Le Comité a toujours entretenu les meilleures et les plus cordiales relations avec le gouvernement haïtien, ce qui a grandement facilité la reconnaissance par Haïti du Comité national français le 26 décembre 1942.
Les activités du groupement ont été soutenues par le dévouement inlassable de sa section féminine, dans laquelle se sont distinguées beaucoup de Haïtiennes, et par la générosité de la colonie libanaise, représentée dans le Comité par M. Waddy Bouez.
Durant toute la période d’occupation de la France, le groupement des Français Libres d’Haïti n’a cessé – par la presse, le cinéma et la radio (avec l’heure de la France Libre sur les ondes de la MBC) – de manifester sa fidélité aux Alliés et d’apporter son appui au général de Gaulle.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 126, juin 1960.