Le colonel Aristide Antoine (1891-1970)
Le colonel Antoine (Fontaine dans la résistance) est mort l’été dernier après une longue et pénible maladie. Tous ceux qui l’ont connu se souviennent de sa brillante intelligence, de sa grande distinction, de l’ardeur qu’il mettait au service du pays.
Ancien élève de l’École polytechnique, ingénieur des ponts et chaussées, il était en 1939 l’un des principaux dirigeants de l’industrie électrique française.
Mû par le même patriotisme qu’il témoigna pendant la Première Guerre mondiale (il était titulaire de la croix de guerre 1914-1918), il quittait la France à l’appel du général de Gaulle pour s’engager le 20 juin 1940 dans les Forces Françaises Libres, ce qui lui valut d’être déchu de la nationalité française en même temps que le générai de Gaulle, les généraux Catroux et de Larminat, et Pierre Lapie.
Il organisa et dirigea les services de la France Libre à Londres ; il devait ensuite accomplir de nombreuses missions dans les territoires libérés d’outre-mer (Afrique Noire, Syrie, Algérie), ainsi qu’aux USA.
En novembre 1942, il fondait à Londres l’Union des ingénieurs et des techniciens de la France Combattante, puis en octobre 1943, à Alger, l’Union des ingénieurs et techniciens français.
La considération dont il était entouré dans les milieux étrangers de Londres et les solides amitiés nouées dans la France d’outre-mer, appelaient tout naturellement le colonel Antoine à occuper en 1946, lors de la création d’Électricité de France, le poste d’ingénieur général pour l’Union française et l’étranger.
Il consacra désormais sa carrière à l’organisation et au développement des services de l’électricité dans les pays d’outre-mer et au rayonnement de la technique française à l’étranger.
Extrait de la Revue de la France Libre, n° 184, février 1970.