Charles Guérin

Charles Guérin

Charles Guérin (DR).

Charles Paul GUÉRIN
Né le 24 août 1920 à Pluzunet (22)

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.526
« Disparaît en mer d’Irlande » le 3 mai 1941 au large du Pays de Galles

Pilote de chasse au « 615 Squadron » de la RAF
« Mort pour la France » à l’âge de 24 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

Charles GUÉRIN, au cours de son service militaire dans l’armée de l’Air, obtient son brevet de pilote en novembre 1936, avant d’être admis au peloton des élèves sous-officiers. Promu au grade de sergent, il devient moniteur de pilotage affecté au Centre École d’Avord, près de Bourges.

Libéré de ses obligations militaires, il retourne à la vie civile en mai 1939, avant d’être mobilisé quatre mois plus tard, lorsque la France entre en guerre, et réaffecté à Avord, comme moniteur à l’École de chasse.

Avion de chasse « MS-406 » (DR).

En mai 1940, il est envoyé sur la base aérienne d’Oran-la-Sénia en Algérie, au Centre d’instruction de la chasse (CIC), avant d’être affecté au groupe de chasse GC I/10, où il vole sur avion « Morane-Saulnier MS406 ».

Après la signature de l’armistice franco-allemand le 22 juin 1940, Charles, refusant la défaite de l’armée française, décide de rejoindre la Grande-Bretagne, seul pays encore en lutte contre l‘envahisseur.

Bimoteur « Caudron-Goéland » (DR).

Avec sept autres camarades, il élabore un plan pour subtiliser deux avions afin de traverser la méditerranée et rejoindre Gibraltar. Le 30 juin 1940, à 4h30 du matin, c’est le départ. Charles décolle aux commandes d’un Caudron-Goéland, avec lui son ami René MOUCHOTTE, second pilote. À bord, quatre passagers : Henri LAFONT, Georges HELDT, André SORRET, et DUVAL. Le second appareil est un « Caudron-Simoun » avec à son bord François FAYOLLE et Jean-Hubert STOURM. Trois heures plus tard ils atterrissent à Gibraltar.

Arrivé en Angleterre, Charles fait le choix de répondre à l’Appel du général de GAULLE en s’engageant à Londres dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres).

Repéré et sélectionné pour son expérience de pilote, il va suivre une courte formation au sein des écoles de la Royal Air Force (RAF). Devenu opérationnel sur avion de chasse « Hurricane Mk.I », il est affecté en septembre 1940, avec Yves BRIÈRE (†disp.), au « 232 Squadron », installé sur l’Ile de Man.

Trois mois plus tard, ils sont tous les deux mutés au « 615 Squadron », installé sur la base RAF de Kenley, au sud de Londres, où ils vont pouvoir participer à des missions offensives au-dessus de la France occupée.

À la fin du mois d’avril 1941, le « 615 Squadron » est envoyé au Pays de Galles, sur la base RAF de Valley-Anglesey, située en bord de mer, pour désormais effectuer des missions de protection aérienne du secteur et d’escorte de convois maritimes en mer d’Irlande.

Le 3 mai 1941, Charles et René MOUCHOTTE sont désignés pour participer à une mission d’escorte de convoi maritime.

Charles ne le sait pas… ce sera la dernière.

SA DERNIÈRE MISSION

Samedi 3 mai 1941, le « 615 Squadron » va participer à l’escorte d’un convoi maritime navigant le long de la mer d’Irlande. Quinze patrouilles de deux avions vont se succéder durant toute la journée.

Il est 5h00 lorsque la première patrouille décolle de la base RAF de Valley-Anglesey.

« Hurricane Mk.I » du « 615 Squadron » (DR).

À 14h40, c’est autour de Charles et René MOUCHOTTE de décoller, pour un vol d’une durée d’environ 1h15. Charles est aux commandes du « Hurricane Mk.I – KW- V7163 ».

Les deux pilotes grimpent à une altitude de 1600 m à l’approche du convoi, qui se trouve à 80 km des côtes anglaises.

Leur mission est sur le point de se terminer lorsque Charles aperçoit une fumée blanche qui commence à s’échapper de son moteur, signe caractéristique d’une fuite de son liquide de refroidissement. Le moteur a commencé à perdre de sa puissance, le problème est sérieux et ne fait que s’aggraver. Charles demande par radio à MOUCHOTTE de l’aider à le conduire jusqu’à la côte anglaise, qui se trouve encore à 35 km.

L’avion de Charles perd maintenant beaucoup trop d’altitude, il annonce à son équipier qu’il va tenter un amerrissage et essayer de se poser non loin d’un navire pétrolier pour être plus rapidement secouru, alors que la fumée blanche émise par la fuite de glycol est de plus en plus imposante.

L’avion est désormais entouré de fumée et vole est au ras des vagues, il n’est plus qu’à vingt mètres d’altitude. Pour se rapprocher encore du navire, Charles effectue un léger virage, mais son manque de vitesse lui est fatal, l’avion décroche et tombe brusquement. Au contact de l’eau, il se retourne sur le dos, éclate et coule immédiatement.

Son équipier René MOUCHOTTE, sidéré par la scène, effectue de multiples cercles au-dessus de l’endroit du crash dans l’espoir d’apercevoir le pilote. Après quelques minutes, il doit rejoindre sa base, où il se pose à 16h10. Il est relayé par le Pilot/Officer HONE, qui décolle pour se rendre sur la zone à la recherche de Charles. Un destroyer de la Royal Navy est détourné pour se rapprocher de l’endroit de la disparition. Sans succès, le P/O HONE est de retour à 17h35. Aucune trace du pilote, ni de l’avion n’a pu être observée.

Le sous-lieutenant Charles GUÉRIN sera officiellement déclaré « porté disparu ».

Il était âgé de 24 ans et totalisait 21 missions de guerre.

Son corps n’a jamais été retrouvé.

Estimation du lieu de sa disparition au large du Pays de Galles.

Pour en savoir davantage sur le parcours de Charles Guérin, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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