Charles de Beaumont d’Autichamp
Charles Jean Marie Adrien de BEAUMONT d’AUTICHAMP
Né le 26 août 1914 à Souesmes (41)
Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.769
« Disparaît dans la Manche » le 11 février 1943 au large de Boulogne-sur-Mer
Pilote au Groupe de chasse GC2 « Île de France »
« Mort pour la France » à l’âge de 28 ans
LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION
Charles de BEAUMONT, est ingénieur diplômé de l’École Centrale des Arts et Manufactures de Paris lorsque la France entre en guerre en septembre 1939. Mobilisé, il est envoyé à l’École des chars de Versailles.
À sa sortie de l’école en février 1940, il est affecté au 503e RCC (régiment de chars de combat), puis en mai au 53e BCC (bataillon de chars de combat) où il participe à la campagne de France avec le grade de sous-lieutenant.
Après la signature de l’armistice en juin 1940 mettant fin aux combats, Charles est muté au 36e BCC après que son bataillon a été dissous. En octobre, il est démobilisé et retourne au foyer familial à Souesmes, dans le Loir-et-Cher, situé en « zone occupée ». Refusant la défaite de l’armée française, il décide de rejoindre la Grande-Bretagne afin de répondre à l’Appel du général de GAULLE.
En avril 1941, il réussit à franchir la ligne de démarcation pour gagner le sud de la France et les Pyrénées. Avec de multiples incidents, il réussit à atteindre Madrid par le train, puis en automobile la frontière portugaise. A Lisbonne, il trouve l’opportunité de rejoindre Gibraltar par la mer et enfin l’Écosse.
Arrivé à Londres en juillet 1941, il s’engage dans les FAFL (Forces aériennes françaises libres). Candidat pilote, il suit la formation de la RAF (Royal Air Force) durant quinze mois.
Breveté pilote de chasse en août 1942, il termine sa formation dans une école d’entrainement opérationnel au n° 58 OTU (Operational Training Unit) de Llandow, avant d’être affecté deux mois et demi plus tard, le 22 décembre 1942, au « 340 Squadron », groupe de chasse « CG2 Île de France ».
Sous les ordres du capitaine Henri SCHLOESING, ce Squadron est composé uniquement de pilotes des Forces françaises libres ». Installé sur la base RAF de Biggin-Hill située à 20km au sud-est de Londres, le « 340 Free French Squadron » est équipé d’avions de chasse « Spitfire Mk.Vb ».
Le 11 février 1943, Charles est désigné pour participer à un vol d’entraînement au combat aérien.
Il ne le sait pas… ce sera le dernier.
SA DERNIERE MISSION
Jeudi 11 février 1943, la météo toujours détestable continue de ralentir le rythme des opérations auxquelles pourrait participer le « 340 Squadron ». Huit pilotes du « 340 » vont participer à un exercice de calibrage de radar sous les ordres du capitaine Jacques-Henri SCHLOESING, au cours duquel il va organiser un exercice de combat aérien au bénéfice de ses plus jeunes pilotes où les huit Spitfire vont s’affronter sur deux échelons et peaufiner leur technique d’interception.
Il est 11h10 lorsque les huit appareils décollent du terrain de Biggin-Hill répartis en deux sections conduites par le capitaine Squadron-Leader Jacques-Henri SCHLOESING (Red1). Son équipier le capitaine Jean FOURNIER (Red2) est le n°2 de la « Red section ». Avec eux le sous-lieutenant Pierre KENNARD (Red3) et son équipier le lieutenant Charles de BEAUMONT (Red4) aux commandes du Spitfire Mk.Vb (BR621) « GW-V ».
La « Yellow section » est menée par le lieutenant Eugène REYLHAC, avec lui le sous-lieutenant Ferdinand HARDY (Yellow2), l’aspirant Jacques GUIGNARD (Yellow3) et le lieutenant Jean REVEILHAC (Yellow4).
Un signal radio les alerte et leur signale la présence de trois avions ennemis au sud de Boulogne-sur-Mer. Prenant cap à l’Est à une altitude de 5000 m, le dispositif se prépare à mettre en action la manœuvre qu’il vient de répéter.
La « Yellow section » aperçoit au-dessus de la mer trois « Focke-Wulf Fw-109 » à 10km à l’ouest de Boulogne et se dirige vers eux. Les chasseurs ennemis préfèrent fuir et disparaître dans les nuages. La « Red section », qui se trouve maintenant au-dessus de Hardelot au sud de Boulogne-sur-Mer, met le cap sur Dungeness pour le chemin du retour. À environ 20 km à l’ouest de Boulogne, volant à 4500 m d’altitude, elle vire à droite pour identifier un appareil isolé qui s’avère être celui de l’aspirant GUIGNARD de la « Yellow section ».
Il est 12h11 au moment où le groupe se reforme lorsque, cachés par le soleil, les trois « Fw-190 » s’abattent sur le Spitfire de « Red 4 », celui de Charles. Avant même que son équipier Pierre KENNARD puisse intervenir, son appareil est touché. Une grosse flamme rouge surgit avant que l’avion expose en l’air.
Les deux sections survolèrent quelque temps le secteur dans l’espoir d’apercevoir une trace du pilote, avant de quitter la zone et retourner à leur base.
Il est 12h40 lorsque le dernier avion se pose à Biggin-Hill.
Le lieutenant Charles de BEAUMONT sera officiellement déclaré « porté disparu ».
Il était âgé de 28 ans et participait à sa troisième mission opérationnelle.
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Estimation du lieu de sa disparition au large de Boulogne-sur-Mer et de Calais.
Pour en savoir davantage sur le parcours de Charles de Beaumont d’Autichamp, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).