La 1re DFL dans la campagne de Tunisie (février-mai 1943)

La 1<sup>re</sup> DFL dans la campagne de Tunisie (février-mai 1943)

La 1re DFL dans la campagne de Tunisie (février-mai 1943)

Les deux BFL en réserve d’armée

Du 23 octobre au 4 novembre, les deux BFL participent activement à la bataille d’El Alamein, qui permet aux troupes britanniques de remporter une victoire complète sur l’Afrikakorps de Rommel. Quelques jours plus tard, après le débarquement anglo-américain au Maroc et en Algérie (8 novembre 1942), les Allemands débarquent des forces en Tunisie, vers laquelle Rommel va commencer de faire retraite (il y arrivera à la fin janvier 1943). Les deux BFL sont retirées du front et placées en réserve d’armée au camp de Gambut, près de Tobrouk (30 novembre). À la fin décembre, alors que les troupes allemandes échouent à chasser les troupes alliées du Sud tunisien, de Gaulle décide que la Force L doit devenir, dès que possible, « une belle et forte division ». Le 17 janvier 1943, de Gaulle décide que les FFL qui prendront part à la campagne de Tunisie seront placées sous le commandement de Larminat et organisées en deux grandes unités :
– une division d’infanterie à trois brigades, confiée à Kœnig ;
– une division légère mécanique, confiée à Leclerc.

Cette décision est à l’origine des deux divisions emblématiques de la France Libre : la 1re DFL et la 2e DB.

La campagne de Tunisie (février-mai 1943). La DFL devient DMI (septembre 1943)

La 1re DFL est officiellement créée à Gambut le 1er février 1943, sous les ordres de Larminat ; elle comprend deux brigades : la 1re (général Kœnig) et la 2e (général Brosset). Le BIMP (bataillon d’infanterie de marine + bataillon du Pacifique, qui ont fusionné après Bir Hakeim) est la seule unité de la 1re DFL à opérer en Tunisie aux côtés de la 8e armée britannique (février-mars). La DFL – commandée par Kœnig – ne quitte Gambut que le 18 avril ; elle prendra part à la fin de la campagne de Tunisie, notamment aux combats de Djebel Garci et Takrouna (prise par la brigade Brosset). Malgré un coût humain élevé, cette campagne amène aux FFL de nombreux éléments de l’armée d’Afrique * (dont le 7e régiment de chasseurs d’Afrique et le 4e régiment de spahis). De Gaulle encourage Larminat et Leclerc, chef de la 2e DFL (future 2e DB) à accepter dans leurs rangs tous ceux qui veulent se rallier aux FFL.

1_1_2_3_b_image_1Le 13 mai, jour de la capitulation des troupes germano-italiennes de Tunisie, la 1re DFL fait sa jonction avec les unités de l’armée d’Afrique engagées en Tunisie (dont le groupement blindé de la division d’Oran, commandé par le colonel Le Coulteux de Caumont, qui s’était battu contre les FFL en Syrie). De Gaulle confie à Larminat le commandement du groupe de divisions françaises libres ; très hostile à Giraud, Larminat refuse que les FFL et l’armée d’Afrique participent ensemble au défilé de la victoire à Tunis, le 20 mai.

Bien que de Gaulle soit désormais installé à Alger (30 mai 1943), Giraud ordonne aux FFL de regagner la Tripolitaine :1_1_2_3_c_image_2 cette décision exaspère l’antagonisme entre les FFL (50.000 hommes) et l’armée d’Afrique (300.000 hommes) ; la DFL rejoint le camp de Zouara, à une centaine de km de Tripoli. Le 31 juillet, il est mis fin aux engagements dans les FFL proprement dites, mais de Gaulle précise à Giraud : « Dans l’organisation militaire française désormais reconstituée, elles conserveront leur figure et leur caractère en même temps que leur ardeur ». Brosset succède à Kœnig à la tête de la 1re DFL, qui est regroupée et réorganisée à Nabeul (Tunisie) et qui prend officiellement le nom de « 1re division motorisée d’infanterie » (1re DMI), mais, jusqu’à la fin de la guerre, on continuera de l’appeler : « 1re DFL » (20 septembre 1943).

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* L’armée d’Afrique du Nord n’avait pas pris part à la campagne de France de mai-juin 1940. Successivement commandée par les généraux Weygand et Juin, réarmée par les Etats-Unis, elle se trouvait alors sous les ordres directs du général Giraud, commandant en chef civil et militaire à Alger depuis décembre 1942 et rival de De Gaulle – avec lequel il présidera le Comité français de libération nationale à partir du 3 juin 1943.

< Premiers combats en Afrique orientale et au Moyen-Orient (décembre 1940-mai 1942)

> Suite: La campagne d’Italie (automne 1943-été 1944)