Appellations « France Libre » et « France Combattante »
Journal Officiel de la France Combattante
Vendredi 28 août 1942.
Communication relative à l’appellation « France Combattante »
Le Comité National Français a proposé que le Mouvement Français Libre fût connu dorénavant sous le nom de la « France Combattante ». Le Gouvernement britannique a accepté cette proposition et s’est mis d’accord avec le Comité National sur les définitions suivantes:
France Combattante :
Ensemble des ressortissants français, où qu’ils soient, et des territoires français qui s’unissent pour collaborer avec les Nations unies dans la guerre contre les ennemis communs ; et symbole de la résistance à l’Axe de tous les ressortissants français qui n’acceptent pas la capitulation et qui, par les moyens à leur disposition, contribuent où qu’ils se trouvent, à la libération de la France par la victoire commune des Nations Unies.
Comité National Français :
Organe directeur de la France Combattante ; organise la participation à la guerre des ressortissants et des territoires français qui s’unissent pour collaborer avec les Nations Unies dans la guerre, contre les ennemis communs et représente leurs intérêts auprès du gouvernement du Royaume-Uni.
Circulaire relative au changement d’appellation de la « France Libre » en « France Combattante ».
A la suite du changement de dénomination de « France Libre » en « France Combattante », il est nécessaire de fixer notre terminologie.
I. – France combattante
1 ° En prenant la décision de substituer l’appellation « France Combattante » à l’appellation « France Libre », le Comité National, prenant acte de l’adhésion de tous les groupements qui, à l’intérieur même du pays participent activement à la résistance, a voulu marquer que la « France Combattante » groupait à la fois :
la « France Libre », représentée par les Forces Françaises Libres, les possessions d’Outre-mer et les Français à l’étranger;
et la « France Captive », qui lutte contre l’envahisseur et l’autorité usurpée d’un pseudo-gouvernement fonctionnant sous le contrôle de l’ennemi.
France Libre et France Captive ne sont, dès lors, que les deux éléments constitutifs d’une seule et même France qui est la France Combattante.
2° Dans les actes officiels et administratifs, le Général de Gaulle sera dorénavant désigné sous le double qualificatif:
de « Chef de la France Combattante », et de « Président du Comité National ».
II. – Possessions et Forces Françaises Libres
Les possessions françaises d’Outre-mer déjà libérées du contrôle de l’ennemi conservent – cela va de soi – leurs appellations antérieures. Il en est ainsi notamment de l’Afrique Française Libre.
Il en va de même des Forces Françaises Libres et de leurs trois branches : terrestre, navale, aérienne.
III. – Délégués et Comités à l’étranger
1 ° Les délégués de la France Libre à l’étranger, qui jouent le rôle d’agents diplomatiques et consulaires du Comité National conservent le titre de « Délégués du Comité National ».
2° Les Comités de la France Libre qui, par contre, ne font que grouper les Français Libres résidant à l’étranger, conservent leur dénomination antérieure.
IV. – Organismes annexes
1 ° La Caisse Centrale de la France Libre, qui ne bénéficie du privilège d’émission que pour les territoires libres ou qui viendraient à être libérés dans l’avenir, conserve la dénomination antérieure ;
2° Le Journal Officiel de la France Libre, qui publie des textes qui peuvent concerner aussi bien les Français Libres que les Français encore captifs, prend le titre de Journal Officiel de la France Combattante ;
3° La Lettre de la France Libre et les publications diverses de la France Libre deviennent la Lettre de la France Combattante et les publications de La France Combattante, à l’exception des publications consacrées uniquement aux forces militaires libres.
V. – Dispositions matérielles correspondantes
1 ° Conformément aux indications précédentes, les libellés des billets de banque, monnaie divisionnaires et timbres-postes émis au nom de la « France Libre » ou de la « Caisse Centrale de la France Libre » n’ont pas été modifiés ;
2° Il en va de même des insignes officiels remis aux militaires des trois armes ;
3° Les en-tête de papier à lettre et timbres humides utilisés par les Commissariats Nationaux ne devront être modifiés qu’au fur et à mesure de l’épuisement des stocks et conformément aux modèles établis par le Secrétaire Général à la coordination.
Londres, le 29 juillet 1942
C. de Gaulle.