André Millet

André Millet

André Millet (DR).

André Philippe Marcel Désiré MILLET
Né le 4 août 1913 à Spa en Belgique

Engagé dans les Forces Aériennes Françaises Libres
Matricule FAFL 30.286
« Disparaît dans la Manche » le 28 mars 1943 au large de Fécamp

Pilote au « 610 Squadron » de la RAF
« Mort pour la France » à l’âge de 29 ans

LE CONTEXTE AVANT SA DISPARITION

André MILLET, promu officier à sa sortie en 1936 de l’École militaire de Saint-Cyr, est muté au régiment étranger d’infanterie en Afrique du Nord. Il y restera trois années.

Lorsque la France entre en guerre en septembre 1939, André débute une formation d’observateur en avion sur la base aérienne de Rabat, au Maroc.

Cargo SS Oakcrest (DR).

À l’annonce de l’Armistice signé le 22 juin 1940, André MILLET, refusant la défaite de l’armée française, décide de rejoindre la Grande-Bretagne, seul pays encore en guerre contre l’Allemagne. Rejoint par son camarade Charles POUGIN de la MAISONNEUVE, ils embarquent clandestinement le 30 juin 1940 à Casablanca avec la complicité de soldats polonais sur le cargo britannique Oakcret, venu procéder à leur évacuation vers Gibraltar.

Arrivé en Angleterre le 17 juillet 1940, André MILLET décide de répondre à l’Appel du général de GAULLE et s’engage dans les FAFL (Forces Aériennes Françaises Libres). Candidat élève-pilote, il va suivre la formation dans les écoles de la RAF (Royal Air Force).

Hurricane du « GC Alsace » (DR).

Breveté pilote de chasse en juillet 1941, après huit semaines dans une école d’entraînement opérationnel, il est affecté au « 32 Squadron ». En mars 1941, sur décision de l’état-major des FAFL, il est envoyé en renfort en Égypte rejoindre les pilotes du groupe de chasse « GC1 Alsace » engagé auprès des Anglais dans les combats contre les troupes italo-germaniques.

En janvier 1943, de retour en Angleterre, il effectue un stage d’accoutumance sur avion de chasse « Spitfire ». À sa sortie, le capitaine André MILLET est affecté dans le prestigieux « 610 Squadron » de la RAF, Installé au sud de l’Angleterre. Le « 610 Squadron » effectue diverses missions d’escorte de convois maritimes, de protection de l’espace aérien, d’intrusion en territoire occupé, d’escortes de formations de bombardiers.

Le 28 mars 1943, André MILLET est désigné pour participer à une opération de grande envergure.

Il ne le sait pas… ce sera sa dernière mission.

SA DERNIERE MISSION

Dimanche 28 mars 1943, le « 610 Squadron » est désigné pour participer à une opération d’envergure. Il s’agit de l’opération « Ramrod 80 » qui a pour objectif le bombardement de la gare de triage ferroviaire et des ateliers de maintenance de Sotteville-lès-Rouen, en Normandie.

Les bombardiers pour cette mission sont des « B-17-Flying-Fortress » de la 8e US Air-Force, ils appartiennent aux escadrilles du « 91 BG », « 303 BG », « 306 BG » et du « 305 BG ».

Un important dispositif d’escorte aérienne est prévu avec treize escadrilles de chasse de la RAF (Royal Air Force).

Les « 411 et 421 Squadrons » seront engagées pour une opération de diversion afin d’attirer l’aviation allemande dans un autre secteur.

La protection de l’espace aérien au-dessus de la formation sera assurée par les « 315 et 316 Squadrons » venant de la base RAF de Northolt, et les « 331 et 332 Squadrons » venant de la base RAF de North-Weald.

La couverture à haute altitude sera assurée par les « 403 et 411 Squadrons ».

En soutien aérien dans la zone de l’objectif, le « 122 Squadron » venant de la base RAF de Hornchurch.

La protection à l’arrière de la formation de bombardiers sera assurée par les « 310 et 312 Squadrons », venant de la base RAF d’Exeter, ainsi que les « 485 et 610 Squadrons », venant de la base RAF de Westhampnett.

Spitfire du « 610 Squadron » (DR).

La météo est bonne, le temps est clair et ensoleillé avec seulement quelques nuages épars.

Il est 12h34 lorsque les douze Spitfire du « 610 Squadron » décollent du terrain de Westhampnett accompagnés du « 485 Squadron » formant le Wing de Westhampnett. Le « 610 Squadron » est réparti en trois sections de quatre avions, menés par la Squadron Leader W.A. LAURIE n°1 de la « Red section ».

André MILLET est le n°2 de la « Yellow section » aux commandes du Spitfire Vb BM143 « DW-Y », il est l’équipier du Flight/Officer belge Émile J. PLAS qui mène la « Yellow section » (Yellow 1).

Vers 12h30, le « 610 Squadron » rejoint la formation de bombardiers qui s’étend sur 15km dans le secteur de la pointe de Beachy Head. La traversée de la Manche se fait sans incident. Ils franchissent les côtes françaises près de Dieppe. Le ciel est désormais couvert de nuages.

Bombardier « B-17-Flying-Fortress » (DR).

À 13h00, les 80 bombardiers lâchent leurs bombes comme prévu au-dessus de la gare ferroviaire de Sotteville-lès-Rouen.

À 13h15 environ, sur le chemin du retour, le « 610 Squadron » rencontre l’aviation allemande. Il s’agit de « Focke-Wulf Fw-190 » et « Messerschmitt Me109G » de la réputée « Jagdgeschwader Richthofen », ils appartiennent à l’escadrille « II/JG2 » basée sur le terrain d’aviation de Beaumont-le-Roger, dans l’Eure. André MILLET se trouve engagé dans un combat aérien au-dessus de la mer.

À 13h30, le « 610 Squadron », qui a déjà perdu plusieurs avions, rompt le combat et rentre à sa base.

Il est 14h05 lorsque le dernier Spitfire se pose sur le terrain de Westhampnett, quatre appareils sont manquants. Parmi eux, celui d’André MILLET. Son Spitfire « DW-Y » a été aperçu tombant en mer vers 13h27 à environ 50km au nord-ouest de Fécamp, aucun parachute n’a été repéré. Les trois autres avions manquants sont le Spitfire « DW-P » du Sergeant anglais William A. WYSE (Bleu4), le Spitfire « DW-E » du Flight/Officer canadien G.S. MALTON (Blue3) et le Spitfire « DW-G » du Flight/Officer belge Émile J. PLAS (Yellow1).

André MILLET, « Sammy » MALTON, William WYSE, âgé de 28 ans, et Émile PLAS, âgé de 24 ans, seront tous déclarés « porté disparu », présumés morts en date du 28 mars 1943.

Aucun des corps ne sera retrouvé.

Le capitaine André MILLET était âgé de 29 ans, il totalisait plus de 50 missions de guerre.

Estimation du lieu de la disparition à 50 kms au nord-ouest de Fécamp (76).

Pour en savoir davantage sur le parcours d’André Millet, vous pouvez télécharger sa biographie complète au format PDF (prochainement disponible).

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